Jamila

chapitre 19

À la maison.

Du côté d'Aïda c'était encore pire. Entre culpabilité et remords, elle s'en voulait tellement qu'elle n'arrivait pas à aller voir son mari à l'hôpital. C'était insupportable pour elle.
Elle est tellement déprimée qu'elle passe la journée au lit.
Sa belle mère l'a rejoint dans la chambre.

MAMAN : tu n'as pas touché à ton repas ?

AÏDA : je n'ai pas faim, maman.

MAMAN : ça fait des jours que tu ne te nourrit pas correctement. Tu n'es pas seule, Aïda.

AÏDA : je n'y arrive pas... je n'ai envie de rien...

MAMAN : lève toi et assis toi.

Elle se lève.

MAMAN : tu dois penser au bébé, même si tu n'as pas faim, force toi pour lui. Il en a besoin.
Et puis quand Malik reviendra, il faut qu'il retrouve son enfant en pleine santé.

AÏDA : j'ai été horrible avec lui...

MAMAN : les disputent dans un mariage ça arrive et c'est normal. Tu n'as pas à culpabiliser pour ça.

AÏDA : (larmes) pardonne moi, maman...

MAMAN : que je te pardonne ?

AÏDA : tout est de ma faute...
Il a pris la route pour me rejoindre...
c'est à cause de moi qu'il a eu cet accident.

MAMAN : arrête. On est des croyantes,  non ?

AÏDA : oui, mais...

MAMAN : pas de mais.
Dieu décide de toutes chose, c'est tout. La seule chose que nous puissions faire est de prier et faire des invocations pour que Malik nous reviennent avec la santé et en pleine forme.
D'accord ?

AÏDA : oui...

MAMAN : je vais allez réchauffer ton plat et tu vas bien manger et rien laisser. Ensuite, on ira le voir à l'hôpital, ça lui fera du bien de sentir ta présence.

AÏDA : d'accord.

MAMAN : bien. Je reviens de suite.

Elle prend le plateau et descend.

Aïda prend son téléphone et regarde le dernier message qu'elle lui avait envoyée.
Les larmes aux yeux, elle relit le messages que lui avait laissé Malik en retour.

"Tu m'as bloquée de partout.
J'ignore ce qui t'a mis dans cette état mais sache que je ne t'en veux pas, parce-que je sais que tu ne penses aucun mots de ce que tu as écrit.
Je te connais mieux que personne et je sais ce qu'il y a entre nous. Rien ni personne ne réussira à le brisé, avec l'aide d'Allah.
Je viens te chercher, on va s'expliquer et je te ramènerai à la maison, toi et mon fils.
Je t'aime et je t'aimerai toujours."

AÏDA : je t'aime aussi...

Après que Zayna ait fini de rassembler ses affaires, elle a voulu qu'on passe à l'hôpital voir Malik.

Plusieurs minutes plus tard, ma mère et Aïda nous rejoignent aussi.

Voilà les deux femmes de Malik réuni dans la même pièce.

Leurs regards se croisent et elles se regardent un petit moment.
On pouvait lire sur leurs visages de la compassion. À cet instant, elles n'étaient plus rivales mais juste deux femmes qui partageaient la même peine.

AÏDA : on dirait qu'il est simplement endormi...

ZAYNABA : oui...

Les jours et les semaines passent et Malik n'est toujours pas sorti du coma.