The Sliders, Tome 1 [TERMINÉE]

Chapitre 27 - Rassemblement Annuel, Part. 2

Amélia

Je suis comme un être programmé, automatisé, ne réagissant à aucune émotion. Je respire, parle, mais ne ressens rien. Un étrange calme m'a envahi après ma découverte, et c'est très bien ainsi.

Sans m'en être aperçu, je me suis détourné de mon objectif principal en arrivant à Walnut : ma vengeance. Cela est de ma faute, je me suis perdu, je les ai abandonnés à cause de Liam.

Pour Liam.

Il a réussi à insinuer en moi une volonté de tourner la page, d'oublier ce pourquoi je respire toujours, et pourtant, j'ai bien failli craquer tout à l'heure sur le parking.

Ses yeux exprimaient tellement de tourments que je suis tombée dans l'abysse de ses iris grisés avec cette éternelle attraction que je ressens près de lui depuis le premier jour.

J'aurais tellement voulu le croire !

J'ai eu un instant de faiblesse, mais je ne peux pas me le permettre. Plus maintenant. Pas avec tout ce que je sais. Je ne peux plus faire confiance à qui que ce soit, et je dois impérativement rester sur mes gardes, étant actuellement dans la gueule du loup.

Consciente et consentante.

Il peut être partout. Le moment est venu d'en finir. Ça se passera entre lui et moi, et personne ne m'enlèvera ce qui me revient de droit.

En embrassant du regard l'extérieur du club, mon regard tombe sur Speeder. Mes paupières se plissent de rancœur. Contrairement à notre dernière rencontre, je comprends maintenant ce qui me paralysait face à lui : ses traits ressemblent à ceux de l'homme que je cherche.

Faut que je trouve un moyen d'aller fouiner à l'intérieur.

En détournant les yeux, je transfère mon poids pour changer de jambe d'appui et ressens une douleur lancinante dans mon pied gauche, mais je garde mon calme sans laisser transparaître quoi que ce soit.

Pensiez-vous sérieusement que j'allais pénétrer en territoire ennemi sans être préparée ?

Je dois d'ailleurs remercier Laïa. Lorsqu'elle a glissé cette arme dans ma voiture, j'ai ri en lui disant qu'elle était folle. Sa réponse fut cinglante : « On n'est jamais trop prudent, crois-moi. » À présent, je lui donne raison. Avec le recul, je comprends parfaitement ses raisonnements. Je remercie aussi Sniper pour nos séances d'entrainement. Cela va m'être utile, j'en suis sûr.

Je me retrouve donc avec une matraque télescopique électrique, mesurant la longueur de mon pied quand elle est repliée dans mes bottines. Je me sens légèrement mieux de la sentir avec moi, je l'avoue. Je me suis aussi soucié de ma tenue pour l'occasion : un legging permettant des mouvements plus fluides et un tee-shirt simple sous mon gilet en maille.

L'exclamation joyeuse d'une des filles du groupe qui m'entoure me chasse de mes pensées. Tout le monde semble être de bonne humeur, heureux de se retrouver le temps d'un week-end.

Pas moi.

La vue de l'arbre contre lequel j'ai reconnu celui que je recherchais depuis des mois me fait frissonner.

Ça me dégoute. Ils sont tous là, à profiter de leur journée, alors qu'ils hébergent un tueur. Pire que ça. Un bourreau, sans âmes ni cœur.

Soudainement, Will émet un sifflement et d'un seul mouvement, tous les hommes convergent vers l'intérieur du bâtiment. J'aperçois Liam tourner sa tête dans ma direction avant de suivre le mouvement.

Brave petit soldat.

— Ils partent en réunion, m'informe Angéla.

Adoptant un sourire de politesse, j'acquiesce d'un hochement de tête. Le vent fait s'envoler une mèche de ses cheveux frisée devant son visage qu'elle chasse d'un mouvement de main, tandis que ses yeux noirs me détaillent un instant.