The Sliders, Tome 1 [TERMINÉE]

Chapitre 17 - Désillusion

Amélia

Ce n'est pas réel. Tout ceci n'est pas en train de se produire.

Le regard perdu dans le vide, je doute même de respirer encore. La peur serre mon corps et m'entraîne dans ses profondeurs abyssales. L'atmosphère semble figée autour de moi, comme si elle essayait d'empêcher cette situation de devenir réelle.

Pourquoi n'est-il pas là ?

Mes yeux reprennent vie alors que je détaille chaque membre devant moi... mais non, aucun chignon doré, aucun engin métallisé n'est présent. La réalité concernant la dangerosité de leurs affaires me frappe de plein fouet, l'écusson 1% me brûle désormais les yeux.

Que s'est-il passé, bon sang ?

Le monde se remet en marche quand un bruit de fracas me fait sursauter. Ric jette son casque à terre en descendant précipitamment de sa moto, se dirigeant maintenant vers mon frère.

— Pourquoi ? hurle t-il les poings serrés. On aurait dû les suivre !

Je me rends alors compte, que son frère jumeau, Remy, n'est pas là non plus. Alex se redresse et descend à son tour pour faire face au motard énervé. Ils se toisent fermement du regard, avant que mon frère pose une main réconfortante sur son épaule, et déclare à l'assemblée :

— Tout le monde dans l'église, immédiatement.

En passant à côté de moi, chaque membre me gratifie d'un regard compatissant ou m'évite carrément. Je dois faire peine à voir, mais alors que Sniper se dirige vers la porte, je l'intercepte en posant une main sur son bras.

— Sniper !

Contrairement à son expression habituellement ouverte et joyeuse, son visage me glace cette fois-ci. Sa mâchoire est contractée et ses yeux reflètent de l'incertitude. Il s'approche de moi, prend mon visage entre ses mains et dépose un baiser fraternel sur mon front sans prononcer un mot, puis poursuit son chemin.

Mes yeux s'humidifient face à son geste alors que des bras m'enlacent et m'attirent contre un torse familier ; je n'avais même pas remarqué que mon frère s'était approché. Je ferme fort mes yeux pour éviter de fondre en larmes dans son étreinte.

— Tu parles, Lia...

Je me dégage brusquement de ses bras, laissant éclater ma colère.

— Mais on s'en fout, putain !

Mon frère me fixe, les yeux écarquillés, et cette expression fait fondre ma colère. Elle me rappelle Liam, arborant exactement la même tête la première fois que j'ai réussi à lui parler.

— Où est Liam ?

Impossible de les retenir, des larmes dévalent maintenant mes joues. J'ai mal. Néanmoins, je refuse de penser au pire.

— Ça va aller, on s'en occupe, me dit-il avant de tourner les talons pour rejoindre les autres.

Je me lance à sa suite, résolue à ne pas abandonner. Cependant, avant même que j'atteigne la porte de l'église, celle-ci claque violemment, le bruit du verrou résonnant dans le couloir.

Je me retrouve alors devant cette porte, les poings serrés le long du corps, la colère grimpant en moi. Je me retourne et remonte le couloir jusqu'à la salle principale. La scène qui se déroule sous mes yeux suscite en moi des pulsions meurtrières.

Toutes les brebis sont regroupées autour d'une Kelly qui se transforme en fontaine. Elles lui tapotent le dos et lui susurrent des mots réconfortants.