Chapitre 23 - Un Avenir Meilleur ?

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Amélia

Après le départ de Liam, je n'ai pas réussi à me rendormir.

Je me suis tournée et retournée dans le lit sans rien y faire . Malgré le fait qu'il m'ait dit de ne pas me prendre la tête, cela m'est impossible. Dans son lit imbibé de son odeur, les yeux fermés, je peux de nouveau ressentir chaque caresse ainsi que chaque attention dont il m'a honorée, et mes yeux commencent à me picoter.

Quand je suis rentré de l'hôpital, quelques jours après cette fameuse nuit dramatique, je suis restée enfermée chez moi jusqu'à ce que je me décide à venir ici, soit trois longs mois. Bien évidemment, je n'ai plus jamais mis un pied dans ma chambre, mais j'étais dans une sorte d'ancrage malsain, je n'arrivais pas à quitter notre maison. J'ai coupé le contact avec tout mon entourage, même Laïa qui était passée me voir à l'hôpital et ne demandait qu'à m'aider. Je ne voulais voir personne, je ne supportais pas d'être près d'une personne, qui que ce soit.

Jusqu'à Liam, le président du club de biker « The Sliders ».

En cette matinée de janvier, je prends enfin connaissance du parcours que j'ai acquis et de l'évolution de mon état d'esprit. C'est comme si mon corps et mon esprit se sont enfin mis d'accord.

Je n'oublierai jamais Hugo, c'est un fait. Il fut mon premier amour, puis mon mari. Je l'ai pleuré et regretté. Aujourd'hui, j'ai la certitude que j'aurais pu finir ma vie veuve si je n'avais pas croisé le regard de ce biker charismatique.

Ma main se pose sur mon ventre alors que les larmes m'échappent sous un hoquet. Je libère enfin mon esprit, qui bloquait volontairement un souvenir cauchemardesque qui me retourne l'âme, qui fait toujours saigner mon cœur et qui saignera à vie pour elle.

Quand on m'a sorti de la maison et que j'ai vu mon mari être transporté dans un sac mortuaire, je pensais être au bout du traumatisme. Seulement, le sort s'acharnant sur moi, j'étais encore loin d'avoir tout vécu.

On se demande souvent quelle est la limite de l'humain. Que pouvons-nous endurer jusqu'au craquage complet ? J'ai eu la sensation d'être le sujet d'une mauvaise étude perverse dans laquelle on s'amusait avec moi. Malheureusement, tout cela était bien réel.

L'ambulance m'a conduite à l'hôpital dans une urgence absolue. Je perdais des litres de sang et je me sentais partir petit à petit. J'ai de suite compris ce qu'il se passait, mais je ne l'acceptais pas. Je me disais que cela ne pouvait pas continuer... Et pourtant. J'ai subi une césarienne d'urgence, et j'étais dans un tel état que les médecins ont décidé de m'endormir complètement pour l'intervention.

À mon réveil, je me souviens d'avoir réclamé mon enfant, mais seules des mines contrites m'avaient répondu. Une sage-femme s'est confondue en excuses, et je crois qu'elle m'a raconté ma césarienne, sauf que je ne m'en souviens plus. Tout ce que je voyais, c'était sa collègue entrant dans la chambre avec mon enfant dans ses bras pour me la présenter.

Ma fille, mon bébé, mon rayon de soleil qui illuminait ma vie dans mon ventre depuis cinq mois, était décédée.

C'est la douleur la plus violente au monde.

Enveloppée dans une couverture rose, son teint était gris et elle était minuscule. J'ai tendu des bras tremblants pour la prendre et l'ai serrée fort contre moi en me balançant d'avant en arrière. Mon cri résonnait à l'infini dans les couloirs de l'établissement, tellement ma détresse était immense en cet instant.

Je lui répétais combien j'étais désolée de ne pas avoir su la protéger. Je lui ai dit tout l'amour que je lui portais et que je lui porterai pour le restant de ma vie malgré son absence. Je l'ai aussi rassurée en lui expliquant que tout irait bien pour elle, qu'il ne fallait pas qu'elle ait peur, car son papa l'attendait déjà là-haut. Qu'il lui prendrait la main et lui transmettrait tout l'amour qu'elle devait recevoir.

The Sliders, Tome 1 [TERMINÉE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant