Chapitre 26 - Rassemblement Annuel

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Fear

Aujourd'hui est une mauvaise journée, et j'en suis le premier étonné, vu la soirée de la vieille.

Déjà, je n'ai pas aimé me réveiller seul dans mon lit. J'ai mis ça sur le fait que je ne me suis réveillé qu'en milieu d'après-midi.

Après m'être endormi avec Amélia, j'ai reçu un message d'Hacky me demandant de le rejoindre, car il devait me parler de toute urgence. Il m'a appris que depuis quelque temps, il y avait un beug dans le système, d'où la coupure de vidéo. Je ne vous raconte pas la soufflante que je lui ai passée de m'avoir caché ça, mais il m'a expliqué qu'il n'en était pas sûr et qu'il ne voulait pas m'alerter pour rien. Je lui ai donc rappelé les fondements du club.

Au moindre doute, je dois être au courant. Point.

Il restera donc à Walnut pour régler le problème et en trouver la source, pendant que nous irons au rassemblement. Tant pis pour lui, Hacky ne se rend pas compte qu'un tel manque de communication peut devenir dramatique par les temps qui courent.

Le sommeil m'a fui après cette entrevue, mais avoir ma bouillotte personnelle dans mes bras m'a aidé à sombrer.

Quand j'ai enfin retrouvé la fuyante qui s'était cloitrée dans sa chambre, j'ai eu la désagréable surprise de sentir un changement.

J'aimerais vous dire que ce changement est positif, que j'ai retrouvé une Amélia au sourire niais et transit d'amour pour moi, mais absolument pas.

Cela m'a donné le sentiment de prendre une douche froide. Son regard se posait sur mes trapèzes au lieu de mes yeux, et ce n'était pas pour mater mes muscles saillants, loin de là.

Ses réponses étaient laconiques aussi : « Je ne voulais pas te réveiller. », « Je prépare mon sac. », « On se voit plus tard. » Et pour couronner le tout, elle a décidé qu'elle prenait sa voiture pour faire le trajet, prétextant ne pas pouvoir tenir autant d'heures sur une moto.

Bon. Je suis peut-être dur, car j'y suis habitué, mais je trouve que cette situation est très - très - louche.

En conclusion : ça m'énerve.

Du coup, en plus d'être sur les nerfs de retourner à Alexandria, je suis d'une humeur meurtrière. J'ai beau retourner la situation dans tous les sens, je ne comprends pas ce qui lui arrive. Pourtant, je n'ai pas le souvenir d'avoir fait quoi que ce soit qui aurait pu la contrarier. C'est à ne rien comprendre.

Le chapitre d'Alexandria est un ancien hôtel à putes des années soixante que Will a retapé. Il est situé dans un cul-de-sac, comportant aussi quelques maisons que les membres ont rachetées pour loger les régulières et les éventuels enfants.

La grille s'ouvre pour nous laisser entrer dans la propriété, et Amélia part garer sa voiture. Nous l'entourons de nos motos pour faire comprendre qu'elle est avec nous.

Ça me casse sévèrement les couilles de l'amener ici sans mon blouson.

Les moteurs sont coupés et les casques enlevés, qu'Amélia n'a toujours pas bougés de son siège. Je fronce les sourcils et me dirige vers le côté conducteur quand sa portière s'ouvre enfin et que ma brune s'en extrait.

En se retournant, elle sursaute à ma vue, ce qui me fait serrer des dents.

— Tout va bien ? lui demandé-je.

— Ça va, merci.

Je souffle d'agacement en passant une main dans mes cheveux, et m'approche plus près. D'un doigt en dessous du menton, je lui relève la tête pour enfin voir ses pupilles que je n'ai plus vus depuis hier.

The Sliders, Tome 1 [TERMINÉE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant