The Sliders, Tome 1 [TERMINÉE]

Chapitre 20 - Un pas en avant

Fear

Une vibration me sort du sommeil confortable dans lequel j'étais. J'entrouvre les yeux et découvre Amélia, pelotée et recroquevillée dans mes bras. J'avais peut-être un coup dans le nez hier, mais il ne faut pas croire que j'ai tout oublié.

Loin de là.

Je me souviens de chaque détail, de chacune de ses réactions. Je peux même encore sentir le goût de sa peau sur ma langue.

Le téléphone me rappelle à lui en continuant de vibrer, ce qui me donne envie de maudire la personne qui m'appelle en pleine nuit.

— Allo ? je grogné-je en décrochant.

— T'es qui, toi ?

Je ne m'attendais absolument pas à cette réponse et je suis surpris d'entendre une voix de femme que je ne connais pas. Mon cerveau se remet doucement à fonctionner.

— C'est toi qui m'appelles, mais c'est toi qui demandes qui je suis ? je rétorque avec incrédulité.

J'écarte mon téléphone pour regarder le numéro et découvre avec étonnement que le numéro a un nom. Ce n'est pas mon téléphone, mais celui d'Amélia, et « Babe » me le confirme.

— Alors déjà, beau gosse, ce n'est pas toi que j'appelle, mais ma pote. Donc comprends mon étonnement d'entendre ta voix, réplique-t-elle avant de s'interrompre un instant. À moins que... Naan !? Lia, c'est toi ? Putain ! Je te laisse quelques mois et tu pètes un câble en changeant de sexe !

Définitivement bien réveillés, mes yeux s'ouvrent en grand au gémissement plaintif qui sort du combiné.

Mais qui est cette fille à la fin !?

Amélia, que je pensais endormie, éclate de rire, suivie de près par la fille au téléphone. Elle se retourne et me prend l'appareil des mains.

— T'es conne, Babe !

Elles rigolent quelques instants, alors que j'observe cette scène surréaliste. Amélia doit certainement avoir pitié de mon incompréhension, car elle m'informe en chuchotant que c'est la fameuse Laïa, en posant une main sur le combiné. Tout se reconnecte dans ma tête.

La meilleure amie.

Je hoche la tête.

— Bien sûr que c'est moi ! T'as un problème ou quoi ?

On est en pleine nuit, le silence règne et son téléphone a un niveau sonore suffisant pour que j'entende toute leur conversation.

— Je ne parlais pas à toi ! souffle Amélia en levant les yeux au ciel.

— Ah, tu parlais au beau gosse à côté de toi, coquine, va !

Elle pouffe de rire au commentaire de sa meilleure amie, ce qui lui vaut un regard noir de ma part.

— J'avoue, elle répond en souriant.

Mon égo se regonfle d'une traite, et je me jette sur Amélia en commençant à butiner son cou, ce qui lui tire un petit gémissement. Je me demande combien de temps je vais pouvoir encore résister...

— Je suis toujours là, je vous rappelle ! Et le sexe à trois au téléphone n'est pas trop mon délire, pour information, mais je suis flattée de la proposition.

Elles éclatent de nouveau de rire alors que je me rallonge de mon côté en grognant. J'espère qu'Amélia note ma grande indulgence, car je sais à quel point sa meilleure amie lui manque, sinon le téléphone serait déjà par terre.

— Plus sérieusement, comment tu vas ? lui demande Laïa.

Ma brune perd son sourire et sa bonne humeur. Elle se retrouve penaude et commence à jouer avec la couette du bout des doigts. J'observe une toute nouvelle Amélia et je suis fasciné d'en apprendre davantage sur elle.