The Sliders, Tome 1 [TERMINÉE]

Chapitre 15 - Prise en main Part.1

Amélia

À chaque moment difficile dans une vie, beaucoup de personnes ont le réflexe de s'isoler et de se couper du monde.

C'est ce que je fais depuis des mois maintenant. Cependant, aujourd'hui, je peux affirmer que ce n'est pas la bonne solution. J'admets, tout de même, que c'est une phase nécessaire dans le processus de deuil, un moyen de faire le point avec soi-même. Je sais pertinemment que jamais je n'oublierais ce qu'il s'est passé. Je ne le souhaite d'ailleurs pas, mais je suis de celles qui pensent que rien n'arrive par hasard, chaque obstacle sur notre chemin nous permet d'avancer dans la vie.

Pour autant, je ne l'accepte toujours pas.

Il n'y a pas si longtemps, je cherchais à tout prix cette solitude, mais maintenant elle m'étouffe. Le club est comme figé depuis le départ des gars, bien trop silencieux, et cela me perturbe beaucoup. Je tourne en rond, ressasse le passé et me ronge le cerveau.

Les couloirs portent la trace de mes pas quand j'arrive devant la porte du QG, qui est entrouverte.

L'antre d'Hacky.

Cet homme est un mystère pour moi. C'est une personne très discrète, voire introvertie, et c'est pour cela que j'ai beaucoup de mal à faire un pas vers lui, j'aurais l'impression de le déranger. Malgré son caractère solitaire, depuis que je vis au club, j'ai remarqué que c'est quelqu'un de très attentionné et toujours présent pour aider ses frères.

Curieuse, je m'approche de cette fameuse porte doucement. Je ne suis certainement pas autorisée à y entrer, mais ce qui se passe là-dedans m'intrigue beaucoup trop. Ma main tremble légèrement quand je la pose sur le battant.

— Que veux-tu ?

Je me retourne à toute vitesse en expérimentant l'arrêt cardiaque éphémère. Hacky se tient derrière moi, ses bras croisés sur sa poitrine imposante, déployant toute sa hauteur.

Aucun indice ne trahit ses sentiments, que ce soit sur les traits de son visage ou dans ses yeux noisette, et c'est probablement ce qui intimide les gens en sa présence. J'ai toujours pensé que les cheveux blonds comme les siens adoucissaient les traits du visage, mais chez Hacky, cela renforce son charisme énigmatique. De plus, le début de tatouage que j'aperçois dans son cou ajoute une touche supplémentaire de bad boy à son allure. À son caractère réservé s'ajoute maintenant la capacité de se déplacer sans faire de bruit, telle une ombre glissant sur le sol.

Ce type se déplace sans faire de bruit, tel une ombre glissant sur le sol.

Grillée.

Une main posée sur ma poitrine encore tremblante et le souffle haletant, je sors mon téléphone.

— « Je voulais savoir si tu avais faim ? »

— Non, tu fouinais.

Ok...

— Tu voulais assouvir ta curiosité.

Je le regarde bouche bée. Je peux rajouter la franchise et la perspicacité à son descriptif.

— « Ok. Tu as raison, je suis désolée. »

Il m'étudie encore quelques instants avant de me passer devant et d'entrer dans la pièce en laissant la porte grande ouverte.

Est-ce une invitation à entrer ?

L'endroit est tout en longueur. C'est clairement une salle avec pour principale fonction : la surveillance. Une multitude de moniteurs de sécurité tapisse la moitié du côté droit du mur. On y trouve également un bureau avec des écrans d'ordinateurs et un fauteuil de bureau. Plusieurs armoires classeurs sont disposées dans l'autre moitié avec, dans le fond, un siège comme on voit chez les médecins. Je ne m'attendais pas à ça. En réalité, je ne sais absolument ce que je cherchais à la base, mais je me dis que cette salle serait parfaite pour entreprendre des recherches plus approfondies. Malheureusement, les Sliders me surveillent de beaucoup trop près.