Cette scène se déroule le matin de l'appel de Laïa à Amélia (Chapitre 20).
Laïa, quelque part à Alexandria. États de Louisiane.
J'observe la façade de ce qui fut mon travail partir en fumée. Des pompiers courent et crient de partout pour éteindre le feu, alors qu'une grimace déforme mes traits déjà incrédules.
Moi qui ai oublié mon briquet pour allumer ma clope... Quelle ironie !
Près du camion des secours, je repère mon patron complètement paniqué. Redressant ma casquette sur ma tête, je m'avance vers lui en l'interpellant.
— Henry !
— Catastrophe... c'est une catastrophe !
Il est complètement à l'Ouest.
— Qu'est-ce qui s'est passé ? je lui demande un peu plus fermement.
— Une fuite de gaz qu'ils disent ! Je suis désolé, mais il va falloir que tu te trouves un autre travail.
— Quoi ? m'exclamé-je, abasourdi.
Sans me témoigner plus d'intérêt, mon ancien patron se retourne et part en trombe voir les policiers qui viennent d'arriver.
Putain de merde ! Et comment je fais moi maintenant, hein ?
Mes poings se serrent face à la colère qui évolue dans mes veines. Le gars n'en a absolument rien à foutre, que je me retrouve sans travail. Il ne vient juste pas de me foutre dans la merde... Non du tout.
— Connard ! pesté-je.
Je tourne des talons, préférant m'éloigner de peur d'enflammer encore plus sa pizzeria de merde.
Il faut absolument que je me retrouve un taff au plus vite.
De retour devant mon immeuble pittoresque, je me dis que même si mon appartement est à la limite de l'indécence, je n'ai absolument pas les moyens de le garder sans travail.
Je souffle de contrariété en étouffant un râle et m'engouffre dans le hall. Je passe devant les jeunes de la cité, qui pensent être des gangsters avec leur petit trafic de shit, sans même leur adresser un regard. En y pensant, je vais peut-être les rejoindre si je ne trouve pas de taff. Il faut quoi ? Un téléphone jetable ? Le tabac du coin fera l'affaire.
Je ricane toute seule de ma bêtise en entamant la montée des marches d'un pas lourd jusqu'au quatrième étage, mais mon rire s'éteint sans sommation quand je découvre ma porte d'entrée entrouverte.
Instinctivement, je suis sur mes gardes. Je ferme toujours derrière moi, donc je n'ai aucune hésitation sur la réalité de la situation. J'ouvre l'armoire électrique pour récupérer la batte que je cache en cas de pépin.
Les vieux réflexes ont la vie dure, et pour le coup, je sens mal la situation.
J'inspire profondément avant de poser ma main sur la porte, le grincement de cette dernière me faisant resserrer ma prise. Je m'avance aux aguets, le plus silencieusement possible dans mon couloir d'entrée, mon arme le long de mon corps. Quand j'arrive dans ce qui me fait office de salon, je me fige face aux trois hommes présents. Celui qui est debout à la fenêtre me tétanise définitivement, le cœur manquant un battement.
— Mademoiselle Reed, entre, je t'en prie, m'accueil t-il d'une voix faussement doucereuse.
L'homme habillé d'un costard trois pièces se tourne dans ma direction, et son sourire ne me dit rien qui vaille.
Un sourire qui trompe beaucoup de monde.
Je ne bouge pas, mon regard alternant entre les trois hommes devant moi, à l'affût du moindre mouvement. Je me décale légèrement vers le mur pour éviter la surprise de me faire attaquer par-derrière. On ne sait jamais, un autre peut être caché quelque part dans l'appartement.
VOUS LISEZ
The Sliders, Tome 1 [TERMINÉE]
Storie d'amoreAmélia s'enfonce dans sa peine depuis ce qu'elle a vécu. À la recherche de sécurité, elle rejoint son frère, membre influent du club de motards « The Sliders ». Ce qu'elle n'imaginait pas, c'est que son désir de vengeance serait troublé par de nouve...