The Sliders, Tome 1 [TERMINÉE]

Chapitre 11 - Un soupçon de courage

Amélia

Je n'ai jamais été du genre à chercher des ennuis. Contrairement à Laïa qui n'hésite pas à rentrer dans le tas lorsqu'on la provoque, je suis plutôt sans prise de tête. Il m'en faut énormément pour me pousser à bout, et ça, Kelly l'a bien compris.

Résultats des courses ? Je suis à bout.

Lorsque Liam m'a demandé si j'avais des problèmes avec les brebis, j'ai répondu par la négation, mais la réalité est bien différente. À chaque rencontre avec leur groupe, elles font exprès de faire des commentaires sur mon apparence qu'elles jugent négligée. Kelly, par exemple, "trébuche" fréquemment avec sa tasse de café à proximité de moi...

J'ai l'impression d'être de nouveau au collège. Vous savez, ce groupe de filles qui pense être supérieur à tout le monde ? C'est exactement ce que je vis en ce moment.

C'est vraiment puéril et mesquin.

Heureusement, ayant beaucoup de sang-froid, j'arrive à faire face à la situation sans m'emporter. En revanche, aujourd'hui, elle va trop loin. Tenter de me dénigrer devant les gars, ça, c'est hors de question.

Mon majeur toujours relevé, je perçois les représailles annoncées dans ses yeux.

Pas de problème, je l'attends. Je refuse d'être une victime de mon passé, et ce n'est certainement pas devant elle que je vais m'écraser.

J'entends Liam tousser à côté de moi. Je jette un coup d'œil vers lui.

Sournoise, oui. Machiavélique, certainement.

Kelly se raidit en fronçant les sourcils. Un sourire malicieux se forme sur mon visage alors que je m'approche de lui, lui caressant doucement le dos tout en gardant mes yeux fixés sur la brebis. Une haine pure se reflète dans son regard, et je m'en délecte ouvertement. La tension qui émane d'elle est vraiment jouissive. Décidant de la pousser davantage à bout, je me penche vers lui, prends sa tête entre mes mains et le questionne silencieusement. Il pose sa main sur la mienne et hoche la tête pour me signifier que tout va bien.

Envoûtée par son regard sombre, un doux sourire s'épanouit sur mes lèvres. J'avais sincèrement cru qu'en le percevant uniquement comme un ami, notre connexion s'estomperait, mais plus nous passons de temps ensemble, plus notre lien s'intensifie, devenant presque insupportable. Je romps notre intermède avant de m'y perdre complètement.

En me redressant, je regarde autour de moi et remarque que Kelly s'est déjà éloignée. En me replaçant devant la table, mon frère s'emploie déjà à décrypter la situation, cherchant à comprendre les tenants et les aboutissants de ce qu'il vient de se passer. J'ai envie de lui dire que Fear et moi ne sommes qu'amis, mais je sais très bien que ce serait un mensonge. Cela fait maintenant sept mois que j'ai perdu mon mari, et les mêmes questions obsédantes continuent de me hanter.

Ai-je le droit de penser à un autre ? Ai-je le droit de me reconstruire ? Ai-je le droit de ressentir des sentiments pour quelqu'un d'autre ?

Le comportement de Liam a changé au cours de ce dernier mois. Nous nous sommes rapprochés et une belle complicité est née. Le fait que je ne puisse parler qu'avec lui a renforcé notre lien, créant une forme d'intimité entre nous.

J'ai le sentiment qu'il est le seul à me percevoir réellement, en conséquence, je peux dire que je lui accorde ma confiance. Cet homme a la faculté de lire en moi, il sait ce dont j'ai besoin sans même que je l'exprime. Malgré le bruit de fond constant de mon cerveau qui me hurle de ne pas m'attacher à lui, les autres sens que je possède semblent agir indépendamment de cet avertissement.