Les mensonges de ma vie

7 Ella

Je suis toute excitée quand Ad se gare vers minuit dans les plaines pour cette course. Cette fois ça ne se passe pas en ville mais en plein milieu de nulle part, sur une route sinueuse et terreuse. Q sera présent Ad me l'a confirmé pendant la pause du midi. C'est le gros bordel dehors, on ne voit pas grand-chose avec la fumée et la nuit qui nous enveloppe.

— Ella, cette course est dangereuse, les filles n'ont pas de casque et Q a sûrement quelqu'un.

Non, je veux participer.

— C'était incroyable la sensation que j'ai ressentie, comme si je voyais ma vie défiler sous mes yeux. J'avais peur et même temps j'étais en sécurité.

— L'adrénaline ma chérie, répond Ad en faisant un clin d'œil.

Ouais et j'ai adoré ça. Je veux encore le faire. On passe devant tout le monde, en se rapprochant de la ligne de départ. Il y a cinq participants ce soir. Je repère Parker avec ses flammes sur le côté de sa moto, et surtout Q est là. Sur le côté il discute avec une fille. Merde il a trouvé quelqu'un. Je donne mon sac à Ad avant de me diriger vers lui.

— Je veux que tu me prennes, dis-je en me mettant face à lui.

Habillé avec un jeans sa une veste en cuir noir comme la dernière fois. Sa tête recouvert de son casque noir se tourne vers moi.

— Mon petit chat, je te prendrais dans tous les sens après la course, dit-il d'une voix étouffée.

— Pas dans ce sens là crétin, pour la course.

— Eh ! Trop tard ma grande, c'est moi ce soir, s'énerve la pute presque à poil à côté de lui.

Je la dévisage de haut en bas avec un petit rire.

— Apprends à t'habiller et reviens me parler peut-être que je t'écouterai ! Q alors ?

— Pourquoi je te prendrais ? Tu veux du pognon, elle au moins ne me demande rien.

Ouais c'est vrai, mais je veux ressentir encore cette sensation de liberté.

— Ok, dis-je en me décalant, je vais demander à Parker, il m'a proposé la dernière fois.

Je fais mine de partir dans sa direction, et je suis stoppée net par une main gantée qui s'enroule autour de mon bras.

— Monte avec moi.

Bien, je fais un sourire de peste en signe de victoire vers cette fausse blonde qui tente de faire changer d'avis Q. Mon sourire s'élargit quand je l'entends lui dire de dégager. Q lève sa main vers moi pour caresser du bout des doigts ma joue  blessée qui est bien gonflée et bleu.

— Qui t'as fait ça mon petit chat ? demande-t-il en soulevant ma frange pour scruter mon visage derrière sa visière teintée. Ton mec ?

Son pouce passe sur la bosse de mon front alors qu'un frisson électrique remonte dans mon dos.

— Personne laisse tomber, blessure de guère.

Je n'ai pas envie de penser à ma vie de merde et tous mes problèmes maintenant.

— Tu aurais dû t'habiller autrement, finit par répondre Q en enlevant sa main.

Je porte une robe fluide blanche, cintrée à la taille, à bretelle, qui m'arrive mi-cuisse. Oui c'est vrai, mais je l'ai prise chez Julie ce matin, il faisait super chaud aujourd'hui.

— Tant que tu ne bandes pas ça ira !

Je le verrai presque lever les yeux au ciel  sous son casque. La première sonnerie retentit et j'ai déjà le sang en ébullition. Q s'installe en me soulevant par la taille pour me positionner comme la première fois. Je place mes jambes autour de son buste en me calant confortablement contre son corps.