Les mensonges de ma vie

15 Ella

Il est pas sérieux, si ? Il me laisse avec son chien tueur ! Cette énorme bête qui reste assit à me fixer est encore plus flippant que son maître. Je ne sais pas lequel des deux me fait le plus peur.

— Grinder, mon beau. Tu ne vas pas me bouffer, hein ? On peut être pote tous les deux ?

Je tente un pas en avant, mais j'ai l'impression qu'il plisse les yeux avant d'entendre un léger grognement remonter dans sa gorge. J'ignore s'il est là pour me protéger ou me surveiller, mais sa présence me réconforte d'une certaine manière.

— D'accord j'ai compris, je voulais te caresser, tu es super beau. Je vais me laver ne bouge surtout pas !

Je m'enferme dans la salle de bain alors que son chien me suit du regard. Putain ! Mais c'est pas un chien ?!

Ma chambre est spacieuse, mais la salle de bain aussi. On pourrait se laver à quatre, la douche italienne fait plus de la moitié de la pièce ! Je me dépêche de me debarasser de mes vêtements qui puent et surtout je ne ressemble plus à rien.  Mes yeux sont marqués par la tristesse et la confusion de tout ce qu'il vient de se produire.

Maman...

Trente minutes pour se laver, ce mec est sérieux ?

L'eau chaude arrive rapidement et c'est en lâchant un profond soupir que je me place sous le jet brûlant. L'eau chaude coule sur mon corps meurtri, m'apportant un léger réconfort. J'ai mal partout. Je laisse la chaleur pénétrer ma peau, essayant de me libérer de la terreur qui s'est emparée de moi. Les questions tourbillonnent dans ma tête. Je suis épuisée, physiquement et émotionnellement. Je n'arrive pas à tout encaisser.

Est-ce que je peux avoir confiance ?

Je ne sais pas. Ils ont l'air sincère et je suis toujours en vie. Pour l'instant. Ma mère m'a dit de n'avoir confiance qu'en mon père et il n'est pas là. Donc je vais profiter de cette douche ensuite je partirai d'ici.

Après avoir pris une douche je m'enveloppe dans une serviette douce et chaude en me sentant un peu plus détendu. Je fouille les armoires à la recherche de vêtements, mais il n'y a rien. Je fais en sorte que ma serviette ne se détache pas en réfléchissant comment sortir avec une statue broyeuse d'os devant ma porte.

Je retourne dans la salle de bain en souriant et je me cache derrière la porte pour l'appeler. Toutes sortes de bruits sortent de mes lèvres avant d'entendre les pas de Grinder. Allez mon gros ! Grinder passe la porte et je bondis pour vite sortir en me saisissant de la poignée pour vite refermer derrière moi. Son aboiement et ses griffes sur la porte font accélérer mon rytmme cardiaque. Trop facile ! C'est pas comme ça qu'on va devenir copain.

Ma porte n'est pas verrouillée c'est bien, je sors en regardant autour de moi. C'est vachement immense ici, qui sont ses mecs au juste ? J'entends leur voix au loin et je me dirige vers eux pour entrer dans un grand salon. Tout le monde me regarde avec la bouche ouverte d'étonnement, sauf Charlie qui semble énervé.

— Mais putain qu'est-ce tu fous là ? Où est mon chien ?

— J'ai pris ma douche, je ne suis pas mannequin. On ne prend pas trente minutes à se laver ! Grinder dort il est adorable et plus sympa que toi. Il obéit bien aux ordres c'est cool !

Max se relève dans un colère monstrueuse en courant pour aller voir ce que j'en ai fait.

— J'aimerais bien que tu t'habilles, s'il te plaît, me demande Charlie en évitant de regarder mon corps.

— J'aimerai bien mais je n'ai rien d'autre, personne aurait quelque chose à me prêter ?

— Je vais te trouver ce qu'il te faut pour cette nuit, j'arrive, m'informe Jay en se levant.