8 Quinn

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 — Putain mais non ! Sans déconner on l'a déjà dit des millions de fois, m'exclamé-je en refermant un dossier pour le lancer au milieu de la table avec les autres.

— Détends toi Quinn, la plupart des demandes ne sont jamais abouti, lance mon père en rassemblant les dossiers. 

— C'est déjà le sixième de la semaine, on ne bute pas les enfants, surtout pour ça !

— C'était pour quoi cette fois ? m'interroge Drew en soupirant.

De la merde !

— Un père de famille nous demande d'intervenir car son fils de 14 ans c'est fait humilier devant toute la classe par un petit con, en plus il veut qu'on fasse ça lentement.

— Le monde part en couillen. Pourquoi David n'est pas là ? interroge Jay à son père qui hausse les épaules en signe de réponse.

— Le prochain parent qui nous demande de buter un gamin c'est lui que j'irai éventrer lentement, soupiré-je en attrapant un autre dossier.

Ça devient de pire en pire, nous on s'occupe des enfoirés, des criminels, des violeurs, des ordures qui s'en prennent aux femmes ou aux enfants, même des maris violent, mais interdiction d'éliminer les enfants. C'est une règle qu'on respecte depuis des années et c'est pas près de changer. En tout cas pour moi, je ne changerai jamais d'avis, même s'il me propose des millions.

— Ça fait longtemps qu'on a pas eu à faire de la protection, marmonne Drew en nous servant un verre, apparemment les gens préfèrent payer pour tuer.

— C'est plus rapide, moins cher, et souvent ce sont les fédéraux qui s'en chargent, explique mon père le visage baissé vers sa tablette.

On fait aussi de la protection. Je déteste ça ! Il y a quelques mois, j'étais le garde du corps d'une petite peste de 16 ans, son père un grand PDG nous a payé un gros paquet d'argent pour qu'on protège sa fille qui avait reçu des menaces de morts. J'ai dû me taper cette chieuse jour et nuit et je n'en pouvais plus. J'ai failli l'étrangler ! C'était une petite princesse capricieuse et odieuse. Heureusement nous avons réussi à trouver le maître chanteur rapidement, c'était un ancien actionnaire de sa boîte qui voulait se venger en menaçant sa fille. C'est Drew qui se charge des protections habituellement, mais il était déjà sur une affaire alors j'ai dû m'en occuper. Je préfère buter les gens que de les protéger, je n'ai pas assez de patience.

Je récupère le dernier dossier avant Jay. Allez j'ai besoin d'action. Quand je l'ouvre et que je vois sa photo je sens que ça va me plaire, c'est un ancien tolard. Mes yeux survolent les informations et je souris.

— Oh celui-là est pour moi. Ancien taulard, sortie depuis un mois, il vient de faire trois ans pour violence conjugale et devinez quoi ?

— Il n'a pas perdu de temps, dit Jay, il a été immédiatement voir sa femme.

— Ouais et il n'a pas fait semblant. Elle est à l'hôpital depuis une semaine. Bras et jambes cassés, plusieurs contusions et un traumatisme crânien. Ses parents nous demandent de bien le faire souffrir. Ils ne comptent plus sur la justice.

Charlie récupère le dossier en fronçant les sourcils, je n'ai pas parlé d'argent, il doit se douter de quelques choses. Ses parents ont juste 20 000 dollars. Pour ce genre de contrat on demande minimum 50 000 dollars, plus on doit faire souffrir et plus c'est cher.

— Quinn, tu connais la règle si on accepte pour vingt mille, les prochains baisseront aussi.

— Mais non, c'est confidentiel et personne d'autres que nous quatre sont au courant. Ce sont des vieux qui ont sûrement mis toutes leurs économies pour protéger leur fille. Je sens que je vais m'éclater à l'exploser.

Les mensonges de ma vieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant