32 Ella

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Allez Ella, ne leur montre pas ta peur.  Respire calmement tout va bien se passer. Il veut juste me parler, non ?

Bordel, je flippe ma race ! J'ai les mains moites en regardant droit devant moi sans bouger depuis que je suis dans cette voiture. Les regards pesant des hommes à côté de moi me rendent terriblement mal à l'aise. À chaque virage leurs jambes touchent la mienne, je suis entre deux hommes armés et je commence à paniquer de plus en plus. Cette fois je ne sais pas comment je vais réussir à me sortir de là. Si je dois mourir aujourd'hui au moins Quinn restera en vie.

Il m'aime ! Il me l'a vraiment dit, je n'ai pas rêvé ? Je le déteste ! Non je l'aime ! Non je le déteste ! Ah, il m'énerve même de loin ! Je le déteste et je l'aime en même temps. Putain, moi qui penser ne jamais tomber amoureuse, il faut que ça tombe sur un sale con sexy avec un caractère comme le mien.

On arrête de penser à lui et on se concentre, Ella !

La voiture ralentie et j'ai envie de vomir tellement fort, mon estomac est tellement noué. On a roulé une bonne heure, dans le plus grand silence. Une énorme barrière noir s'ouvre devant nous, la voiture remonte une grande allée en pavé pour s'arrêter devant un magnifique manoir, à vu d'œil je dirais du 18e siècle, il est sublime.

— Descends, m'ordonne l'homme sur ma gauche qui a ouvert sa portière.

Allez c'est parti ! Je descends calmement sous son regard impatient. Il reste bien collé à moi. Comme si j'allais m'enfuir en courant ! Je ne suis pas aussi folle, je sais très bien que je n'irais pas loin. J'avoue y avoir pensé, mais avec six hommes armés autour de moi je préfère rester obéissante. Enfin pour le moment.

— On est chez qui ? je demande en avançant.

— Tu vas vite le savoir, Wills.

Wills ? Je connais ce nom, il était écrit dans le livre de Taylor. C'est quoi ce délire ? Je vais enfin avoir toutes mes réponses. Quand ce connard agrippe mon bras je lève le pied pour lui exploser la rotule. Sa jambe fait un faux mouvement, sous son cri de douleur.

— Ne me touche plus sinon je te brise un doigt ! Je sais marcher ! dis-je en me décalant avec un beau doigt d'honneur.

Son regard s'assombrit, mais je reste sérieuse en lui montrant que je ne plaisante pas. Je n'ai pas galéré depuis des mois pour me laisser faire maintenant. Avec un faux sourire il me fait signe d'avancer, j'obéis en restant sur mes gardes pour passer la porte.

Putain c'est immense ! Tout est d'origine j'ai l'impression, les grands lustres, les sculptures, je lève la tête en tournant sur moi-même pour admirer cette splendide architecture. Ce mec doit être pété de tune pour posséder ce genre de biens. Je monte quelques marches puis je passe sur un grand tapis. Mes nouveaux copains me font entrer dans une grande pièce avec une énorme et longue table où se trouve un homme assis, les mains croisées. C'est le chef. Derrière lui se trouve deux hommes armés qui sont debout comme des statues, les mains dans le dos. Il me regarde avec un sourire chaleureux qui ne me met pas à l'aise.

Je me rapproche en l'examinant, il doit avoir 60/65 ans. Nos yeux se détaille de la même façon. Il est rasé de près, sa peau est ridée autour des yeux, ainsi que  vers ses joues creuses et sa bouche. Ses cheveux blanc sont plaqués en arrière. Ce vieux grand-père se relève dans un costume luxueux en récupérant une canne noire.

— Ella ! Je suis content de te voir, dit-il en s'avançant vers moi.

— Je pourrais dire la même chose mais ça serait mentir et c'est pas très sympa. Qui êtes-vous ? Pourquoi je suis là ? Comment vous me connaissez ?

Je recule quand il tend sa main vers mon visage.

— Je te conseille de ne pas me toucher si tu ne veux pas que je t'enfonce ta canne dans ton cul, sale psychopathe.

Les mensonges de ma vieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant