Les mensonges de ma vie

11 Ella

Lundi matin je dépose mon frère à l'école en envoyant un message à Flo pour le prévenir que je n'irai pas en cours aujourd'hui. De toute façon je n'aurai jamais pu avoir mon diplôme avec tout ce que je rate. Mon rêve était d'être architecte mais ça sera dans une autre vie, je compte m'enfuir loin d'ici avec mon frère. Ad, Flo, Julie et sa fille vont me manquer atrocement, mais je n'ai pas le choix. Et il vaut mieux pour eux que je disparaisse de leur vie avant qu'ils aient des problèmes.

Je repasse chez moi pour récupérer sa drogue avant de sortir ma boîte sous le lit, il me faut de l'argent ! Mes doigts attrapent la montre de mon père et mes yeux se remplissent de larmes. C'est la seule chose que j'ai de lui. Je ne l'ai jamais connu, selon ma mère c'était un héros qui est mort au combat. Elle m'a laissé sa montre en m'expliquant que c'était la seule chose qu'elle a gardé de lui. J'aurais tellement aimé le connaître, ma vie aurait sûrement été différente. J'aurai peut-être eu quelqu'un qui m'aime aujourd'hui. Je l'accroche à mon poignet avec le coeur lourd.

J'ai besoin d'une arme, je connais un très bon endroit, loin d'ici, qui me permettra de m'en procurer une illégalement. Xander a des hommes partout mais sûrement pas aussi loin.

***

Sur le retour je regarde mon pistolet posé sur le siège passager. Je déraille complètement ! Non ma vie déraille. Si ça peut me protéger avec mon frère je n'hésiterai pas à l'utiliser. J'ai également  un taser que je garderai toujours sur moi.

La journée est passée rapidement, j'aide mon frère à faire ses devoirs en lui préparant un bon repas. J'ignore mon téléphone qui sonne c'est encore Xander qui m'a déjà appelé quatre fois en disant de ramener mon cul avant la fermeture sinon je suis morte. Oh je vais aller le voir, mais avant je pars m'amuser.

Il est une heure du matin quand j'arrive à la nouvelle course, cette fois c'est sans les filles, mais j'avais envie d'y aller. Ça va sûrement être la dernière fois. C'est toujours le même spectacle dehors, les gens font des paris avec des sommes astronomiques, j'espère pour eux qu'ils misent sur Q sinon adieux le pognon. Je le repère rapidement à son emplacement de d'habitude et j'attache mes cheveux en me plaçant à côté de lui.

— Je monte avec toi.

— Pas ce soir mon petit chat.

J'enjambe sa moto pour me placer devant lui avec un haussement d'épaule.

— Je monte avec toi, tu n'as pas le choix. Force-moi à descendre.

Il allume sa moto sans répondre, et encore une fois je suis envahit de frissons. Bart, le gérant s'avance vers moi en me chuchotant dans l'oreille.

— Pour cette fois ça ira, t'as de la chance qu'il me rapporte autant de pognon.

Je hoche la tête en souriant et je m'accroche à Q toujours habillé de son jeans et sa veste en cuir. Il doit crever de chaud sous les 25 degrés de cette nuit. Le départ est vite donné car beaucoup de gens râlent en le voyant avec une passagère. Cette fois je ne crie pas quand il s'élance, je souris en ressentant cette sensation de peur et de liberté cavaler dans mon corps. Je colle mon bassin contre le sien en respirant son odeur que j'adore. Son cœur qui était resté calme jusqu'à présent s'accélère quand mes mains se glissent sur sa peau. Il est bouillant. Je remonte de son ventre à son torse, en m'amusant à passer mon doigt sur ses tétons, toute en l'embrassant dans le bas du cou. Sa queue gonfle contre moi de plus en plus, et c'est dommage que je ne sois pas en robe. Q pilote rapidement en me transportant dans un univers que je ne pensais pas autant aimer. Je sens sa main gantée tirer ma queue de cheval en arrière. Q garde sa vitesse, je dirai même qu'il accélère et la situation m'excite encore plus, mon bas ventre se contracte violemment de petit spasmes.