Chapitre 10 : La fin de la boule d'énergie.

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Un gagnant est un rêveur qui n'abandonne jamais. - Nelson Mandela


Immobiles, le sang glacé, nous étions tous les cinq bouche bée devant les corps meurtris des élèves de notre école. J'étais tétanisée, je ne pouvais pas bouger. Mon cœur s'accélérait et j'avais peur que quelque chose nous arrive.

- Que tout le monde retourne dans sa chambre, je vais informer Mme Twinki et n'en parlez à personne, dit durement et autoritairement H, sa voix résonnant dans ma tête, toujours sous le choc de l'affreux spectacle qui venait de se produire. 

Tout le monde se dirigea vers l'académie sans dire un mot, mais je ne bougeais pas. J'avais la désagréable impression que tout ceci était de ma faute.

- Mia, toi aussi, me dit-il.

- Regarde , lâchai-je presque en chuchotant.

Son regard suivit le mien et se posa sur la poche d'un des élèves, où se trouvait une petite lettre. Il la prit délicatement, afin de ne pas abîmer le corps, puis à l'aide d'un couteau dissimulé dans la poche intérieure de sa veste, il découpa les cordes une par une en faisant attention à retenir les jeunes gens et à déposer leurs cadavres sur le sol. Il ouvrit ensuite le papier.

Bien que tu penses te jouer de moi,

une fois que je t'aurai entre mes doigts,

ta souffrance sera ma gloire,

Et bientôt tous périrez d'avoir voulu te croire.

Si tu penses pouvoir les sauver,

Regarde ce que j'ai déjà fait.

Bleu ou non, ton cœur en reste un et bientôt, il ne sera plus rien.

Il fallait reconnaître que cette personne ne faisait pas les choses à moitié et qu'il avait un don plutôt sombre pour la poésie. Mes craintes venaient de se confirmer : des gens mouraient et c'était de ma faute. Ironiquement, si je devais être amenée à mourir, encore plus de personnes y laisseraient la vie. J'étais coincée dans un monde parsemé de morts, peu importe où j'allais, un monde où la paix ne connaissait pas de gloire.

Les yeux de H croisèrent les miens pendant quelques secondes, mais j'étais toujours incapable de bouger. Il me prit alors dans ses bras et me souleva jusqu'à ma chambre. Dans cette dernière, H me posa sur le lit, grelotante.

- J'ai froid, dis-je en frissonnant.

Il s'approcha délicatement de moi avant de mettre la couverture sur mon corps. Tandis que je le fixais, pétrifiée à l'idée qu'il m'abandonne à mon sort, seule, il me fit un léger baiser sur le front.

- Tu devrais te reposer, Mia, dit-il gentiment.

Il s'apprêtait à partir, je le sentais. Seulement, je ne pouvais pas m'y résoudre.

- Ne pars pas... le suppliai-je.

Il hésita quelques instants, avant de s'allonger près de moi dans le grand lit. Il entoura ma taille de ses bras forts et je fus submergée par une centaine de petits papillons qui m'alertaient qu'il me faisait un effet monstre. Puis, trop fatiguée pour lutter, je m'endormis.

Le lendemain matin, H n'était plus là. J'étais déçue de constater qu'il n'était pas resté.Plus tard, alors que je me dirigeais vers la grande salle, j'aperçus H entrer dans le bureau de la directrice. Une fois la porte fermée, je me dirigeai instantanément vers celle-ci et y collai mon oreille, curieuse d'écouter leur conversation.

 -  Il est bien de retour, plus déterminé que jamais, dit la voix anxieuse de H.

- Oui, Monsieur Crossman. Nous devons nous tenir prêts, nous sommes à l'aube d'une nouvelle guerre, répondit-elle.

L'académie des cœurs - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant