L'académie des cœurs - Tome 1

Chapitre 13 : Les fées du savoir.

«Le savoir est une arme, bébé, ne l'oublie jamais.» - Stomy Bugsy

Une fois à l'intérieur, Edgar était dans le salon. Ses yeux changèrent d'expression dès qu'il posa son regard sur moi.

- Suis-moi.

Je n'en avais pas envie. Il me fixait, attendant un mouvement de ma part, mais je me dirigeai plutôt vers ma petite chambre d'invité afin de récupérer mes vêtements pour partir loin.

- Je pense que tu n'as pas saisi, suis-moi.

Le vieux lâcha ces quelques mots tout en nous emportant à l'intérieur d'un nuage de fumée verte.

- Savez-vous que c'est du kidnapping magique que vous venez de faire ?

Alors que je lui hurlais ces mots, je réalisai enfin où il venait de m'emmener. Nous étions dans la forêt, mais elle avait l'air différente, ça semblait être le même endroit, mais elle était bien plus éclatante.

- Ici, c'est un peu ma forêt du pouvoir, mais en bien plus petit. Je suis un porteur de magie et j'ai évidemment besoin de cet endroit pour les plantes spéciales, les animaux et, grâce aux fées du savoir, je peux également rester informé sur le monde magique en général. Elles sont un peu comme des journaux ou plutôt des magazines people.

La forêt était éblouissante, bien moins grande que celle de l'académie, mais tellement jolie. Toutes les couleurs s'entremêlaient, les rayons du soleil passaient à travers les grands feuillages oranges de la saison. Elle était scintillante, calme et puissante, comme regorgeant de pouvoir. Bien qu'elle fût de ces rares endroits où je me sentais à ma place, je ne voulais pas rester, je ne désirais plus faire partie de ce combat.

- Mia, tu es encore très jeune et je peux comprendre que tout ceci puisse te faire peur, mais tu n'es pas une enfant et tu comprends l'enjeu de cette guerre face à Klein. L'enjeu de faire perdurer le monde magique. Mais j'arrive également à cerner tes inquiétudes. Tu ne connais pratiquement rien de ce monde, de tes pouvoirs et je doute même que tu te connaisses vraiment toi-même.

Je baissai la tête face à ses mots. Le vieux monsieur n'avait pas tort.

- Tellement de gens meurent à cause de moi, ajoutai-je, perdue.

- Des tas de personnes meurent tous les jours pour des centaines de raisons différentes, ça ne veut pas dire que certaines morts n'en valent pas la peine. Si tu renonces maintenant, les personnes qui se sont battues pour toi et celles qui se battent chaque jour à tes côtés, tout ceci, ça voudrait dire que rien ne compte réellement.

Rien de tout cela n'était facile. Les moments passés depuis mon arrivée à l'académie avaient été de plus en plus compliqués pour moi, pour les gens que je rencontrais.

- Ils sont tous encore derrière moi à me soutenir.

- Oui, car ils croient en toi. Tu dois leur rendre la pareille, finir ce que tu as commencé et si par la suite, tu veux toujours partir, personne ne pourra te retenir, comme personne ne le peut d'ailleurs aujourd'hui. Tu es maître de ton destin, Mia.

Les mots de l'homme sage me restaient en tête. Avec ou sans moi à leurs côtés, la magie s'éteindrait de toute manière à ma mort. Que je parte ou non, sans magie, tous les mondes seraient finis. Alors autant tenter de sauver ce que je pouvais, et puis j'étais du genre à prouver aux autres ce dont j'étais capable.

- Alors qu'est-ce qu'on fait ?

Il sourit et me répondit rapidement.

- On demande de l'aide à dame Nature.

Alors qu'il lâcha cette simple phrase, cinq petites fées du savoir prirent place autour de nous. Elles riaient sans cesse, c'était mignon et agaçant à la fois. Elles me tournaient autour, répétant des mots, des phrases incompréhensibles, dues à leur enthousiasme très présent, voire trop à mon goût.