Chapitre 12 : Poussières de feu.

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« Le feu qui te brûlera est celui auquel tu te chauffes. » - Proverbe africain

J'avais tellement de mal à revenir à moi. J'ouvrais les yeux, et instantanément, ils se refermaient. J'étais fatiguée de ce combat et toujours immobilisée par les énormes branches qui comprimaient mon corps si frêle. Je pouvais entendre une voix, masculine et inconnue. Elle criait, demandant si c'était moi à l'intérieur. Je voulais lui répondre, j'avais beau me battre contre moi-même, il m'était impossible de sortir un mot.

Après plusieurs minutes de cris de sa part et d'efforts non concluants de la mienne, je sentis la pression des branches s'éloigner. Quelqu'un était en train de m'aider. Il me suppliait de m'éveiller avant que d'autres branches ne nous tombent dessus, mais toujours à moitié sonnée, je ne bougeai pas. Il se mit à me porter. J'avais l'impression d'être très haute, cette personne était de toute évidence de grande taille. Mais alors que je pensais que tout était fini, les flammes s'affolèrent. Elles devenaient plus fortes, plus hautes, plus intenses.Des branches d'arbres par dizaines se mirent à s'écrouler au sol et le feu prenait de plus en plus d'ampleur. L'une d'entre elles assomma mon sauveur, nous forçant tous les deux à nous écrouler au sol.

J'étais revenue au point de départ, mais grâce à cette personne, je n'étais plus coincée et je pouvais utiliser mes pouvoirs. Fallait-il encore que j'arrive à me réveiller. Je luttai, je voulais partir d'ici, et je me devais d'aider ce mystérieux inconnu qui avait bravé les flammes pour me sortir de là. Mon corps ne m'écoutait pas. J'allais mourir ici et entraîner une nouvelle personne vers la mort.

Alors que je pensais que mes efforts étaient vains, une lueur envahit mon esprit. C'était une lueur douce, mais difficile à identifier.

Réveille-toi, Mia. Sans toi, c'est la fin. Prouve-leur que tu es forte.

Je ne comprenais rien. Qui était-ce ? Je ne reconnaissais pas la voix, pourtant cette personne avait l'air de me connaître. C'était une voix féminine, très calme. La voix était comme un écho.

Tu ne me connais pas, mais je te connais si bien. Tu es bien plus forte que ce que tu crois. Montre-leur.

Comment cela pouvait-il être possible ? Qui c'était ? Ses mots étaient réconfortants, et ils m'inspiraient du courage, de la bravoure.

Oui, comme ça. Tu peux le faire.

Mes yeux s'ouvrirent peu à peu. Au début, tout était un peu flou, mais je pouvais voir le sol briller de la même lumière indéfinissable, comme celle dans ma tête lors de l'apparition de la voix. J'avais l'impression que cette voix passait dans mon corps, qu'elle provenait aussi de la terre, accompagnée d'une puissante énergie. Je me sentais guidée comme si l'Univers me venait en aide. Peut-être Mère Nature me montrait-elle la bonne voie ?

Je lui devais de tout arranger. J'allais sortir d'ici et prouver de quoi j'étais capable. Ma vue s'améliorait et mon corps était légèrement plus fort que précédemment, assez pour que je puisse me relever. Ma première pensée fut pour l'homme venu à ma rescousse, c'était à mon tour de lui venir en aide. Il était là, inconscient à côté de moi, des branches le recouvrant et le haut de sa tête dégoulinant de sang. Je m'approchai un peu plus près afin de voir s'il était toujours en vie, et bien que sa respiration était très courte et presque inaudible, j'arrivais à l'entendre.

Je me relevai, prête à en découdre et à retirer ces bois du corps de l'homme que j'avais reconnu comme étant le conducteur envoyé par Madame Twinki pour nous surveiller. On pouvait dire qu'il avait pris son rôle au sérieux.

Alors que je me concentrais sur toutes les émotions que je ressentais, ma lumière bleue électrique fit son apparition, plus forte que jamais. Elle m'entourait de sa douceur et de sa force. Pourtant, contraires, les deux s'accordaient à la perfection dans ce chaos qu'était le mien. L'air se mit à parcourir mes membres, comme pour me dire qu'il était présent, qu'il était avec moi. Alors, en parfaite harmonie avec l'élément de la nature, je me mis à flotter quelques centimètres plus haut, mes yeux tournèrent au blanc et mes cheveux prirent une couleur bleuâtre. D'un geste de la main, je déplaçai les branches d'arbres du corps du conducteur avant de les faire planer avec moi dans les airs, incapable de les soulever naturellement. Je pris une grande inspiration et expulsai le vent de toutes mes forces de ma bouche à travers le feu, mais rien ne se passait. Je tentai encore et encore. Il fallait que je nous sorte de là. La frustration commençait à se faire sentir. Maudit pouvoir incontrôlable. Jusqu'au moment où je réussis à souffler correctement en créant un portail pour nous permettre d'en sortir.

L'académie des cœurs - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant