Chapitre 19 : Le tribunal de la peine.

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« La vraie générosité envers l'avenir consiste à tout donner au présent. » - Albert Camus

H. Il était là, sa voix résonnait à mes oreilles comme une sonnette d'alarme face à ma colère. Je me laissais emporter par les émotions, à deux doigts de tuer la source de mes problèmes.

« Tu n'es pas une meurtrière, arrête, Mia. On va le ramener à la cité magique et il sera jugé comme il se doit », me supplia-t-il.

L'homme devant moi était toujours à bout de souffle, changeant de couleur. Il tourna d'abord au rouge, puis passa au bleu, couleur qui semblait atteindre la limite de ce que son corps pouvait endurer. Pourtant, il ne se débattait pas. La douleur se lisait sur son visage. Et je n'arrivais pas à m'arrêter, je ne voulais pas. Il avait fait tant de mal autour de lui, il avait brisé la famille que j'étais censée avoir, il avait assassiné celle que j'avais eue. Il avait également semé le chaos en détruisant le monde des cœurs bleus, brisant des milliards de familles. Il ne s'était pas arrêté là : il avait continué à répandre la terreur en essayant de me tuer à plusieurs reprises, en tuant des innocents. Il anéantissait tout sur son passage, et malgré ses paroles sur la tuerie des cœurs bleus, rien ne pouvait effacer toute la misère qu'il avait causée. Je lui en voulais tellement.Perdue dans mes pensées, obsédée par la noirceur des actes de l'homme que j'étouffais, je lui coupai encore davantage l'accès à l'air.

- Mia, regarde-moi. Tu l'as dit toi-même , tout le monde a le droit de s'expliquer et nous ne pouvons pas faire justice nous-mêmes. Ne fais pas comme moi. Tu t'en voudrais toute ta vie , dit-il doucement.

C'était dur... Je luttai contre moi-même pour l'écouter. Tout comme Connor avant lui, il avait le droit d'être entendu. Je relâchai le corps du brun du regard, mettant fin à l'asphyxie que j'avais créée quelques minutes plus tôt. Attristée par la situation et mon comportement, je me jetai directement dans les bras de H, en pleurs.

- Ça va aller, tu as bien fait. Je vais prévenir la garde , dit-il en agitant ses mains vers le ciel.

Il envoya un feu de détresse de sa lumière noire qui traversa le plafond sans causer de dégâts.

- Tu n'aurais pas quelque chose dans tes pouvoirs pour l'attacher ? me glissa-t-il, hésitant.

Je regardai autour de moi, cherchant quelque chose de physique à utiliser. Peut-être les chaînes qu'il avait serrées autour de mes poignets plus tôt, mais je réalisai rapidement les avoir détruites. La pièce était sens dessus dessous, chamboulée, et le sol était toujours fendu, ce qui donnait le ton de notre rencontre. Je réussis à me rappeler comment utiliser les lianes et, d'un geste de la main, je les contrôlai pour les resserrer sur ses bras et les positionnai de manière à ce qu'elles se rejoignent dans son dos. Il ne se débattait pas, épuisé.

Après quelques minutes à inonder de larmes le t-shirt blanc de H, une dizaine d'hommes de la garde entrèrent dans la pièce désaffectée. Ils étaient armés et inspectèrent les lieux dès leur arrivée avant de finalement se diriger vers nous et d'amener l'homme qui était à terre, désespéré par sa défaite.

- Déclinez vos identités , s'exprima presque robotiquement un membre de la garde.

- H Crossman, cœur noir, et Mia Queen, cœur bleu.

- J'ai été kidnappée par cet homme et torturée ! , m'exclamai-je.

- Pas le temps pour vos histoires, vous rentrez avec nous à la cité magique .

Nous n'eûmes même pas le temps de répondre que l'homme posa ses mains gantées de noir sur nos épaules, nous téléportant directement dans un nuage de fumée grise à l'intérieur d'une pièce qui m'était encore inconnue. Après seulement une minute, nous nous retrouvâmes seuls, le membre de la garde étant parti rejoindre les autres qui étaient avec Klein.

L'académie des cœurs - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant