Comme trop souvent, c'est encore une notification sur mon téléphone qui me sort de mon sommeil. Pourquoi s'obstine-t-on à les laisser allumées ? Une lumière clignotante illumine ma chambre presque à chaque répétition. Je me décide à regarder.Sup R. : J'espère que tu vas mieux ?
Je suis surprise de découvrir un message de Rémi, mais en même temps j'ai complètement craqué devant lui hier soir. À sa place, j'aurais également pris des nouvelles. Je m'assois confortablement pour lui répondre.
Moi : Oui, ça va. Je suis désolé de m'être donnée en spectacle. Merci d'avoir été là.
J'appuie sur envoi avant de trop réfléchir. Presque aussitôt, je vois les trois points apparaître me signalant qu'il m'écrit une réponse. Après quelques minutes, un nouveau message apparaît.
Sup R. : Pas de soucis. Et puis l'actrice principale est très agréable à regarder.
Une série de smileys clin d'œil accompagne son SMS. Je me sens gênée par sa remarque et n'ose plus répondre. Il a dû sentir ma gêne puisque c'est lui qui reprend la conversation.
Sup R : Ouh la, je ne voulais pas te clouer le bec de si bon matin. Désolé : p.
J'explose de rire. Même à distance, j'arrive à rester très à l'aise avec lui. J'aime assez ça, j'avoue.
Moi : Il en faut plus pour me clouer le bec. Personnellement, je pense que l'actrice principale devrait apprendre à se contrôler.
Sup R. : Ne te contrôle surtout pas ! À demain.
Ça y est, je suis rouge pivoine et je pense qu'il va très vite falloir que j'ouvre ma fenêtre, car la chaleur vient de monter d'un cran. Copine ou pas, il flirte ouvertement avec moi. Pas que je n'apprécie pas, loin de là, mais hors de question que je sois la deuxième. Je ne préfère pas lui répondre et range mon téléphone.
Voilà une heure que je tourne en rond avec ma voiture. Cela fait longtemps que je ne l'avais pas sortie, j'ai l'impression de réapprendre à conduire. Sam m'avait demandé de venir l'aider aujourd'hui puisqu'elle a enfin trouvé un logement rien qu'à elle. Elle est comme moi de congé aujourd'hui étant donné qu'elle devait travailler ce week-end. J'ai été un peu jalouse de la savoir en vadrouille pendant que je prenais des centaines d'appels. Je devais la retrouver, il y a environ une demi-heure devant sa nouvelle résidence, mais évidemment je me suis perdue. À force de tourner, je me suis rendu compte finalement que son nouveau logement ne se trouvait pas si loin de chez moi, j'aurais pu venir à pied. Satané GPS, il m'a fait faire le tour de la ville pour rien.
Je la découvre enfin devant un immeuble coloré en rose. Instantanément, je me fais la remarque que cette couleur lui va à ravir. A-t-elle poussé sa passion pour le fashion, jusqu'au choix de son immeuble ? Elle en serait capable.
— Ah enfin ! Tu arrives ! Je ne t'attendais plus ! T'habites juste à côté !
— Oui je viens de m'en rendre compte, ajouté-je, vitre baissée en me garant devant elle.
Je m'empresse de descendre pour la rejoindre et remarque son camion de déménagement garé en double file devant l'immeuble.
— Sympa l'immeuble !
— Oui alors avant tout commentaire, non je n'ai pas choisi cet appartement, car la façade est rose. Quand tu verras l'intérieur, tu verras pourquoi je l'ai choisi.
Je la suis jusqu'au camion et nous profitons de ce passage pour prendre un carton chacune.
— Tu as du monde pour t'aider j'espère, car quand je vois le camion.... Si on est que toutes les deux, on y sera encore dans deux jours.
— T'inquiète j'ai tout prévu pour qu'on ne se fatigue pas trop ! rigole-t-elle.
Arrivés devant la porte de son appartement, nous croisons son cousin qu'elle me présente rapidement. Il est costaud ou du moins bien en chaire. Il s'appelle Julien et vu son sourire radieux, il a l'air ravi de se débarrasser enfin de sa cousine.
— J'imagine que tu vas bien prendre ton temps pour faire visiter ton appart pendant qu'on s'active ? lui lance-t-il amusé.
— Mais pas du tout, lui répond Sam, simulant un air choqué.
Son cousin ne tient pas compte de l'incapacité de Sam à gérer son déménagement et repart au pas de course.
Une fois à l'intérieur, je découvre une petite merveille. L'entrée se fait directement dans la pièce à vivre qui est très grande, illuminée par deux baies vitrées donnant accès à un long balcon qui semble longer tout l'appart. Je suis impressionnée par la luminosité de la pièce. Elle me montre ensuite sa cuisine américaine ainsi que la chambre et la salle de bain. Elle n'a pas besoin de plus de pièce puisqu'elle va occuper cet appartement seule.
— Franchement, tu as trouvé la perle rare. Il est magnifique.
— Je te paye un café ? Tu imagines bien que c'est la première chose que j'ai installée.
— Mais on n'aide pas ton cousin ?
— La main-d'œuvre arrive... on peut bien s'offrir une pause, me lance-t-elle avec un clin d'œil.
— J'imagine que c'est nous la main-d'œuvre !
Thierry et un autre homme que je ne connais pas viennent de rentrer dans la pièce plus motivés que jamais.
— T'as tout compris ! leur répond Sam sans gêne.
Thierry nous présente son ami dont je n'ai pas vraiment retenu le nom. Je ne savais pas que Sam était assez proche de lui pour lui demander son aide. Quoiqu'en analysant bien la situation, elle est bien capable de demander à des gens qu'elle ne connait pas du tout, il n'y a donc rien de surprenant à ça. Les deux hommes décident de se lancer pour aider le pauvre cousin qui continue les aller-retour. Après un café rapide, je motive Sam à en faire de même. Je suis assez gênée de ne rien avoir fait encore.
En bas de l'immeuble, je porte deux cartons de ce que je soupçonne être des livres. Sam n'a pas respecté la règle numéro un des déménagements, ne jamais remplir un carton de livres... Luttant avec la porte pour la maintenir ouverte lors de mon passage, une main vient à mon aide et la bloque pour le laisser le passage libre.
— Merci ! Crié-je presque soulagée de me libérer au plus vite les bras.
— Attends je te débarrasse, je monte voir Sam pour lui dire bonjour avant de commencer.
Je ne savais pas que Nico devait venir. Décidément, on a l'impression d'être au centre d'appel, mais après tout, on passe tellement de temps tous ensemble, il est normal de commencer à se fréquenter sur notre temps perso.
— Merci ! J'en pouvais plus ! Mais je vais être obligé d'en prendre d'autres quand même. Plus vite on ira, plus vite ce sera fini.
Il me lance un magnifique sourire et monte l'escalier sans souci. Mes montées d'escaliers sont beaucoup moins fluides lorsque je suis chargée de cartons.
— Ça y est ! C'était le dernier carton ! Souffle Thierry, en rejoignant la petite troupe sur le canapé.
— J'arrive à me demander comment tu as pu loger tous tes cartons chez moi ! s'exclame Julien.
— Tout est une question de gestion de l'espace, rigole l'intéressée. En tout cas merci à tous ! Je n'y serai jamais arrivée sans vous.
— C'est sûr que partisante du moindre effort comme tu es, il est clair que tu y serais encore dans trois jours !
Je pouffe de rire en entendant Thierry se moquer ouvertement de Sam. Il n'a pas tort, on ne peut pas dire qu'elle a été très active.
Pour ma part, je ne sens plus mes bras et mes jambes doivent se trouver entre le deuxième et le troisième étage quelque part.
— Bon je paye des pizzas pour vous remercier, c'est largement l'heure de manger.
Effectivement, je ne m'étais pas rendu compte qu'il était presque huit heures. Il est clair qu'après les efforts de la journée, je meurs de faim. J'accepte comme les autres sans contestation.
— J'ai ramené des bières si ça vous tente, ajoute Nico se dirigeant vers la cuisine.
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Panique au bout du fil
General FictionMélanie doit revoir son plan de carrière rapidement car les fins de mois deviennent difficiles avec ses maigres revenus. Elle finit par décrocher un entretien dans un centre d'appel qui va lui ouvrir ses portes pour une durée indéterminée. Inespéré...