Chapitre 28*

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Le lendemain, Sam et moi étant de repos, nous nous retrouvons pour faire du shopping dès le matin.

Sam est complètement accroc aux vêtements et à priori courir de magasin en magasin semble être son sport préféré. À ma connaissance, elle n'en pratique pas d'autres. Il est vrai que nous n'avons pas abordé ce sujet. Elle ne sait d'ailleurs pas que je vais à la salle avec Thierry. C'est mon petit jardin secret, elle a peut-être elle aussi le sien.

— Bon ça serait peut-être bien que tu te féminises un peu non ? me coupe-t-elle dans mes pensées, observant le pantalon et le pull large que je viens d'enfiler dans la cabine d'essayage.

— Franchement, je ne suis pas sûre de vouloir me balader en jupe pour le moment.

— Je comprends et je compatis, mais un petit accessoire ou un petit décolleté ou encore un brin de couleur ne te ferait pas de mal.

Depuis mon agression, je ne porte que des jeans et des pulls larges peu colorés, évitant ainsi de dévoiler le moindre centimètre carré de ma peau. Al me dit que c'est normal, et je suis d'accord avec elle. Je réduis un peu ma féminité espérant limiter les regards. La dernière fois que j'ai enfilé une jupe, ça ne s'est pas bien passé, je reste bloquée là-dessus.

— Ça viendra Sam. Promis demain je ferai un léger effort vestimentaire.

— On se fait un restau, j'ai faim.

— Ok mais chinois, précisé-je.

Attablées, attendant nos plats, nous nous lançons dans une grande conversation sur les ragots de l'entreprise, activité favorite de Sam.

— Et toi ? Tu en es où de tes amours ? accentué-je en simulant des guillemets avec mes doigts.

Sam manque de s'étouffer avec le morceau de pain tout juste avalé et me regarde surprise.

— Le néant, ça ne se voit pas ? rigole-t-elle.

— Et Thomas ?

Je n'ai pas pu m'empêcher de remarquer que leur complicité grandissait de jour en jour depuis les deux semaines à me chaperonner. Ils ont passé beaucoup de temps ensemble et en passe régulièrement encore. J'ai pu voir à plusieurs reprises qu'ils s'échangeaient des SMS, amicaux peut-être, mais réguliers.

— Quoi Thomas ? Beh c'est Thomas quoi... se marre-t-elle tentant de dissimuler sa gêne.

Nous explosons de rire toutes les deux. Sam est une amie fidèle et je suis ravie de notre rencontre. Son côté extravagant me fait du bien et m'amuse de plus en plus chaque jour. Je m'arrête de rire quand j'aperçois non loin de notre table Rémi et Emy. Sam suit mon regard.

— C'est sa copine ?

— Ouais, mignonne hein ?

— Mouais... Je ne la connais pas, elle travaille souvent du matin, je crois. C'est à se demander quand ils arrivent à se voir d'ailleurs.

Peu attentive aux nombreuses remarques de mon amie, je lance un sourire en direction de Rémi qui croise mon regard et lui fait un signe de tête. Je suis déçue de voir qu'il m'ignore complètement tournant la tête sans me répondre. Je sais qu'il m'a vue et je ne comprends pas sa réaction. Nous avions pourtant mis les choses au clair la veille. Agacée, je fixe mon attention sur Sam et l'ignore également. Blessée, je tente de ne pas le montrer, mais mon amour propre en prend un coup.

Après cette longue journée, j'invite Sam à venir boire un café pour clore cette escapade shopping. En rentrant chez moi, je regarde mon courrier toujours la boule au ventre par peur de découvrir une nouvelle attaque.

Panique au bout du filOù les histoires vivent. Découvrez maintenant