15. Tie

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Les bruits de pas résonnaient dans mes oreilles, je n'avais pas la force de lever la tête pour regarder la personne approcher. Je sentis un courant d'air frais provenant du passage de l'individu derrière moi et un frisson remonta ma colonne vertébrale.

Ma curiosité pris le dessus sur mon état et me poussa à regarder la grande silhouette maintenant à côté de moi, à la recherche d'un livre. Mes yeux se posèrent tout d'abord sur des chaussures blanches, puis sur un pantalon noir, et puis sur une chemise un peu transparente. Les manches étaient retroussées jusqu'aux coudes laissant visible des avant-bras musclés ornées de quelques veines se rejoignant sur de grandes mains aux doigts fins. De profil, ses pectoraux semblaient encore plus imposants et sa taille plus fine.

La façon donc le tissu blanc s'insérait dans le pantalon, créant une multitude de petits plis qui s'étiraient jusqu'à la bosse de son torse était hypnotisant. Chaque respiration soulevait lentement sa poitrine en étirant un peu plus la chemise sur laquelle reposait une longue cravate noire une peu desserrée avec le premier bouton du col ouvert. Je pouvais voir le début de ses clavicules creusées et les tendons de son cou qui reliaient sa mâchoire parfaitement définie.  

Ses lèvres fines roses étaient légèrement entrouvertes ce qui creusait un peu ses joues. Ses yeux fixaient un livre un peu plus haut que sa tête, ses cheveux bruns étaient séparés au milieu et remontés sur le dessus, ce qui laissait son front sans imperfections à l'air libre.

Que faisait-il ici ? Cherchait-il un livre ?

« Qu'est-ce que tu fais ici ? », lui demandais-je en tournant tout mon corps vers lui.

« Ça ne se voit pas ? », répondait-il en souriant. Il finit par enfin me regarder dans les yeux, puis descendit un peu avant de les remonter au niveau de miens. À ce geste, je me léchai instinctivement la lèvre inférieure, ce qui ne passa pas inaperçu.

« Tu cherches un livre sur l'art ? ». J'haussai les sourcils, personne ne venait jamais dans cette allée pour un livre. Il se mis à sourire en s'humidifiant les lèvres.

« C'est pas un livre que je cherchais... c'est toi », murmura-t-il en me regardant droit dans les yeux.

Je me sentais rougir.

Je ne comprenais pas ce qu'il disait. Pourquoi me cherchait-il ? Mon cœur battait si fort contre mes côtes, il voulait s'enfuir loin de mon corps pour se cacher dans un coin, loin de toute cette tension. J'essayais de chercher quelque chose dans ses yeux qui pourrait me montrer qu'il plaisantait ou se moquait de moi.

Rien. Je ne voyais que de la sincérité et de la tendresse.

« Pourquoi ? », chuchotais-je, comme si j'avais peur de prononcer ces mots, comme... si j'avais peur de sa réponse.

Il se recula et se plaça contre l'étagère opposée. Je fis pareil ; nous étions maintenant face à face, chacun adossé sur un côté de l'allée en se dévorant des yeux. Il y avait une tension étrange dans l'air. Une tension excitante qui poussait mon corps vers celui du beau brun.

Mon self-control me disait de rester de mon côté, de ne pas m'approcher. Qu'est-ce que j'allais faire si je me retrouvais plantée devant lui à une dizaine de centimètres de son torse ?

Il pencha sa tête sur le côté en réfléchissant à quelque chose un instant.

C'est lui qui venait de perdre son self-control en s'avançant vers moi d'un pas lent et confiant. Son regard ne perdait pas une seule petite miette de mes réactions face à la situation.

Je souhaitais rester impassible, mais mes joues rouges et ma bouche entrouverte me trahissaient. Il me faisait de l'effet et il le savait. Il semblait adorer me taquiner et observer mes réactions.

Nos corps étaient maintenant éloignés de quelques centimètres seulement. S'il s'avançait encore, ne serait-ce qu'un petit peu, ma poitrine se collerait à son torse et nos cœurs allaient être plus proches qu'ils ne l'avaient encore jamais été.

« Et bien... », commença-t-il et ce son rauque hérissa les poils de mes bras sous mon gilet. Un petit sourire s'afficha sur son visage avant de murmurer à mon oreille « J'avais envie de te voir »

Mes genoux allaient lâcher d'une seconde à l'autre s'il continuait à me parler aussi près de sa voix grave. Il recula un peu sa tête pour replanter ses yeux bruns dans les miens. Je regardais chacun de ses yeux tour à tour en essayant de comprendre le sens caché de sa phrase. Il n'y en avait pas. Il voulait simplement me voir, rien de plus.

Pourtant, j'avais la sensation qu'il voulait quelque chose qu'il ne me disait pas. Quelque chose de plus.

Il leva son bras gauche pour poser sa main sur l'étagère à côté de ma tête. Je me sentais comme prise au piège, personne n'allait arriver pour me sauver. Quoi ? Mais je ne voulais pas que quelqu'un vienne ici. Lui et moi étions comme dans une bulle, loin du monde et de la réalité. Plus rien ne comptait à part l'homme qui se tenait devant moi.

Intimidée par un excès de beauté aussi proche, je plaçai mes cheveux derrière mon oreille pour dégager mes joues rosies. Il s'humidifia à nouveau les lèvres et mon regard se posa sur ce mouvement. « Putain », se retrouva-t-il à dire dans un souffle à peine audible. Cet air chaud arriva sur ma joue, pénétra ma peau pour se transformer en une vague de chaleur qui se dirigea tout droit vers mon cœur.

J'étais intimidé et me sentais toute petite ; je voulais retourner la situation.

Un élan de courage créé par cette douce sensation m'empara et sans m'en rendre compte je pris sa cravate en soie dans ma petite main. Il ne semblait pas se préoccuper de ce toucher, car il me regardait toujours avec des yeux remplis de désir.

Je tirais sur ce morceau de tissu pour faire approcher son visage du miens. Je sentais son souffle chaud et son torse se soulever plus rapidement. Il ne restait à peine cinq petits centimètres entre nos bouches. Je mordillais ma lèvre inférieure en hésitant à l'embrasser, peut-être qu'il n'en avait pas envie, je ne lui avais pas demandé.

« J'ai envie de t'embrasser », souffla-t-il, comme s'il avait lu dans mes pensées. Je n'avais plus aucuns doutes, ma bouche désiraient caresser la sienne, tout comme ses lèvres voulait posséder les miennes. 

Je tirai d'un coup sa cravate pour le plaquer contre mon visage, écrasant ainsi nos lèvres tendrement. Mon cœur était enfin satisfait, il explosait comme un feu d'artifice dans ma poitrine et faisait danser les papillons dans mon ventre ; des papillons qui ne s'agitaient que pour lui.

Ce baiser était tendre et désireux. On en voulait plus. J'en voulais plus. Je lâchai donc sa cravate pour attraper son cou de mes deux petites mains moites. Quant à lui, il déporta les siennes plus bas pour attraper ma taille et me rapprocher plus près de lui.

Nos corps étaient collés et ne faisait plus qu'un. J'avais l'impression d'avoir attendu ce moment toute ma vie.

So close | jungkook |Où les histoires vivent. Découvrez maintenant