41. Friends

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Je me réveillais très lentement dans une chambre colorée par la lumière orange du soleil. Je me frottais les yeux pour habituer mes yeux à la douce clarté de la pièce et m'asseyais dans mes draps. Mon ventre se mit à gargouiller bruyamment.

Je regardai l'heure sur mon téléphone : onze heures et demi. J'avais si bien dormi, je me sentais apaisée, détendue et heureuse. Mon cœur avait enfin pu avoir du repos ; il avait retrouvé sa tranquillité et il ne me faisait plus souffrir, pour le moment.

Je me levai et sortis de la chambre. J'eus une vue directe sur un beau brun en pyjama dans ma cuisine. Il me tournait le dos et je marchais sur la pointe des pieds en direction des hauts tabourets. Je m'y hissai et me mis à observer Jungkook.

J'essayais de me remémorer la soirée. Je n'avais plus aucuns souvenirs après le moment où il s'était assis sur le canapé avec moi dans ses bras. J'avais probablement dû m'endormir et il m'avait porté jusqu'à mon lit pour s'y glisser à son tour. Tout comme à la soirée de Jimin avant qu'il ne change d'attitude.

Et si la situation se répétait ? Et s'il allait de nouveau partir en me laissant seule ? Je ne le supporterais pas ; mon corps n'était pas aussi robuste pour surmonter une nouvelle fois ce cauchemar.

Soudain, mon ventre se tordit bruyamment ; j'étais affamée. Jungkook se retourna alors à ce drôle de bruit.

« Tu as faim ? », dit-il de son habituelle voix douce en me souriant.

Mon regard se porta tout d'abord sur son adorable sourire puis dévia automatiquement sur son torse. Son t-shirt noir ample associé aux rayons du soleil qui traversaient la baie vitrée rendaient ses pectoraux plus volumineux. En y pensant, tout son corps était plus imposant et musclé que dans mes souvenirs.

« Très faim, oui »

Je me levai pour remplir deux verres d'eau fraîche et sortir des assiettes. Je me mis sur la pointe des pieds pour atteindre la vaisselle rangée dans un meuble en hauteur. Mon t-shirt beaucoup trop grand s'était levé et laissait apparaître mon petit short gris.

Je posais les assiettes sur l'îlot de la cuisine en me sentant observée. Je levai les yeux et le vis regarda mes jambes nues.

« Arrête », chuchotai-je. J'avais accepté qu'il vienne chez moi, mais je n'allais pas accepter qu'il me fasse faiblir à nouveau. On ne devait plus avoir cette relation, celle que l'on avait autrefois lui et moi, celle qui était uniquement animée par notre désir et notre entêtement.

Je me rassis et lui fis part d'une décision que je venais de prendre.

« On est ami. Rien de plus » Il haussa les sourcils, visiblement surpris par cette déclaration soudaine.

« Quoi ? », demanda-t-il d'un ton triste et plein de culpabilité. « Comment ça ? »

« On ne peut être rien de plus que des amis Jungkook. Tu sais très bien pourquoi »

« C'est moi que t'essayes de convaincre là ? Ou bien toi, parce que t'as pas l'air d'y croire plus que moi ». J'étais à court d'arguments, de plus il disait vrai. Évidemment que j'aurais aimé qu'on soit plus que de simples amis, mais pour notre propre bien à chacun, il était préférable que l'on garde une certaine distance.

« Ne rends pas les choses difficiles s'il te plaît », le suppliai-je.

Il se tourna sans répondre et mit deux tartines grillées dans chaque assiette. Il y déposa des tranches fines d'avocat sur le dessus, puis un œuf au plat. Je me mis à saliver devant le jaune d'œuf dégoulinant sur l'avocat et le pain doré.

Il me poussa l'assiette en me soupirant trois petits mots. « Ok, juste amis ».

Je lui souris en guise de remerciement.

« Au fait tu as bien dormi ? », lui demandai-je avant de croquer dans ma tartine.

« Ton canapé est confortable », répondit-il en rigolant.

« T'as dormi sur le canapé ? Je croyais qu'on avait dormi ensemble ». Son regard pétillait et il avait un petit sourire en quoi ; il allait dire quelque chose de déplacé, je le savais.

« Pourquoi ? Tu voulais que je dorme avec toi ? ». Je me mis à rougir violemment. Je venais de lui dire qu'on devait être juste ami et je sous-entendais que dormir ensemble ne me dérangeait pas.

« Non... non bien sûr que non. Des amis ne dorment pas ensemble », dis-je d'un ton sérieux et confiant.

« J'aurai qu'à revenir si tu tiens tellement à dormir avec moi », dit-il en s'asseyant sur le tabouret en face de moi. Il me regardait droit dans les yeux avec un petit sourire en coin

Il me testait et je réagissais exactement comme il le voulait. Je rougissais et mordais l'intérieur de ma joue pour m'empêcher de sourire. Je ne pensais pas dire ça un jour, mais la façon dont il me taquinait et me déstabilisait m'avait manqué.

Je baissai la tête et me permit de sourire. Au fond de moi j'aimais l'idée qu'il revienne, et j'aimais encore plus celle que l'on dorme ensemble. Je savais que ce n'était pas bon de penser ça mais mon esprit commença à divaguer et imaginer ce qu'il pourrait se passer en une nuit.

Beaucoup de choses.

Sauf qu'au réveil, il pouvait se passer beaucoup plus encore, mais ça je le savais déjà. Je l'avais vécu.

Soudain, un téléphone se mit à sonner et me fit sursauter. Je lâchai presque le délicieux toast que j'avais en main. Jungkook sortit l'objet bruyant de la poche de son pantalon et fronça les sourcils en regardant l'écran.

Il ne décrochait pas, il fixait simplement le nom de la personne qui l'appelait sans réagir.

« Est-ce que ça va ? », demandai-je en le sortant de ses pensées. « Tu ne décroches pas ? »

Il me regarda de ses yeux scintillants et se mordit les lèvres.

« T/p, si je décroche cet appel... »

« Tu devras partir, c'est ça ? », le coupai-je. Il ne répondait pas et une boule se forma dans mon ventre.

« J'ai pas envie de décrocher, mais j'ai pas le choix », dit-il après quelques secondes qui semblaient être de longues minutes.

Je devais être compréhensive ; cet appel semblait important et il devait probablement avoir des obligations associées à son travail. J'hochai la tête pour lui dire de décrocher.

« Merci... », commença-t-il en se levant et se dirigeant vers la porte. « On a pas pu terminer ce petit-déjeuner ensemble, alors je t'invite à dîner pour me faire pardonner.

Je n'eus même pas le temps de lui répondre qu'il referma la porte derrière lui. Cette horrible boule dans mon ventre avait disparu, elle était partie en même temps qu'il avait prononcé ces derniers mots. Je me mis à sourire comme une idiote, j'étais soulagée. L'histoire ne se répétait pas ; on allait se revoir.

So close | jungkook |Où les histoires vivent. Découvrez maintenant