77. Luggage

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Je me réveillais lentement avec un sourire aux lèvres. Les draps dans lesquels j'étais emmitouflés étaient doux et chauds. Je me roulai sur le dos et posai ma main sur ce que j'espérais être Jungkook, mais elle s'écrasa sur le matelas plat et froid.

Je me redressai à contrecœur et balayai la chambre du regard. Personne. Je glissai alors mes pieds dans mes chaussons et me levai difficilement. Chaque pas semblait être une torture, mais chacune des douleurs me rappelait aussi ce qu'on avait fait la veille, ce qui n'était pas si horrible finalement.

« Jungkook ? », appelai-je de ma voix endormie en poussant la porte de ma chambre.

Aucune réponse.

Je m'approchai de la cuisine et vis quelques plats sous cloche posés sur l'îlot central. À côté était posé un petit papier ; je le pris en main pour le lire.

Il y a eu un imprévu, mon avion part ce soir. Je t'ai préparé de quoi petit-déjeuner. Viens chez moi plus tard, mon code de porte est 0613.

Jungkook

Mon cœur fit une chute de plusieurs mètres. Son départ approchait de plus en plus, mais je ne réalisais toujours pas que je n'allais plus le voir pendant plusieurs mois, ça semblait juste irréel.

Je m'assis sur un des tabourets et ôtai les cloches. Je n'avais pas faim, le stress me coupait l'appétit. Je me forçai tout de même à gouter le kimchi, mais après quelques bouchées, je n'arrivais plus à avaler quoique ce soit.

Je pris ma tête dans mes mains et essayai de  respirer calmement. J'entendais mon cœur lentement mais taper fortement contre ma cage thoracique. J'avais beau me focaliser sur ma respiration, mon cœur me faisait toujours aussi mal.

Je voulais le voir.

J'avais besoin de sentir son odeur, d'entendre sa voix et de le serrer fort contre moi.

Je me dirigeai vers la salle de bain pour me laver le visage et me brosser les dents. Une fois dans ma chambre, j'enfilai rapidement un legging noir et un sweat oversize de la même couleur.

D'un pas pressé, je sortis de chez moi et entra dans l'ascenseur. Je me rappelle encore de la fois où je ne voulais pas le croiser, où je souhaitais de toutes mes forces le détester alors que je savais très bien que cela m'était impossible. Un petit sourire nostalgique courba mes lèvres et les portes s'ouvrirent sur le tout dernier étage.

Je m'approchai de la porte et le souvenir de cette fameuse nuit d'orage refis surface. J'avais vraiment monté toutes ces marches à pieds, juste parce que j'avais peur de l'orage. Je devais paraître ridicule, mais au final je ne regrettais pas ce que j'avais fait. Si je n'avais pas été montée le voir, nos retrouvailles auraient simplement été retardées. On se serait retrouvés d'une façon ou d'une autre, je le savais.

Je composais le code sur le clavier numérique et une petite sonnerie m'indiqua que la porte était déverrouillée.

J'entrai d'un pas incertain et regardai autour de moi.

« Jungkook ? », l'appelai-je, cette fois avec plus de force dans ma voix.

Je n'eus pas de réponse et me dirigeai vers les escaliers menant à sa chambre. Je passai la tête par l'ouverture de la porte, mais pas de Jungkook en vue.

Était-il déjà parti ? Non, impossible, il me l'aurait dit sinon. Peut-être qu'il ne voulait pas me voir avant son départ. Mais si ç'a avait été le cas, il ne m'aurait pas dit de venir le voir.

« Jungkook ? », tentai-je encore une fois.

« Je suis là »

Il apparut derrière une porte sur ma droite. J'étais si soulagée de le voir que je ne pus me retenir de sourire.

Il retourna de là où il venait et je le suivis. La porte donnait, comme je m'étais imaginée une fois, sur un grand dressing. On ne voyait même pas les murs tellement il y avait d'habits suspendus. Ce que je remarquai directement était les couleurs des vêtements. D'un côté de la pièce étaient rangés les sombres et de l'autre côté ceux qui étaient colorés. J'étais qu'à moitié surprise par la quantité de tissu noir qu'il possédait.

« C'est quoi t'as couleur préféré ? », demandai-je en m'asseyant sur un pouf en cuir beige.

Il tenta de cacher son sourire comme un enfant et il pointa le côté sombre du dressing.

« C'est le noir »

Il continua à sortir des habits des tiroirs et à en plier quelques-uns pour les poser sur un petit îlot central en bois. Je me levai d'un bon et mis mes mains sur mes hanches. Il sursauta presque à ce geste soudain et étrange.

« Dans ce cas, comment tu trouves ma tenue ? », demandai-je fièrement.

Il se mit à rire et s'approcha en faisant semblant de réfléchir à ma question. Mes bras tombèrent le long de mon corps pour laisser mes hanches aux mains de Jungkook. Il les fit glisser sous l'ourlet de mon sweat, attrapa ma taille pour me coller à lui et déposa ses lèvres sur les miennes. Je lui retournai son baiser et souris. Ses mains descendirent sur mes fesses, qu'il s'empressa d'empoigner fermement.

« J'aime bien ta tenue, même si... », il se mit à chuchoter. « Celle d'hier soir, quand t'étais incapable de prononcer quoique ce soit, était bien mieux, il faut se l'avouer »

Je sentais mes joues s'enflammer et il déposa un petit baiser sur mes lèvres avant de partir.

« Tu te souviens de la fois où t'avais accepté d'emménager chez moi ? », demanda-t-il en continuant à plier des affaires.

Évidemment que je m'en souvenais, je n'y avais juste plus repensé puisqu'il partait en tournée. J'hochai la tête en m'approchant du petit îlot central et posai mes coudes sur la surface vitrée. Je voyais des multitudes de montres, colliers, bracelets et autres bijoux brillants qui étaient parfaitement rangés par coloris.

« Pendant mon absence, tu pourras venir mettre des affaires chez moi... enfin chez nous », se corrigea-t-il et je souris. « Tu pourras aussi venir autant de fois que tu veux, t'as le code de la porte maintenant »

Je soupirai un petit « ok » en hochant la tête. Il me tira d'un seul coup dans ses bras, voyant que ça n'allait pas. Chacun rapprochait l'autre le plus fort possible contre lui.

Plus ses mains frottaient mon dos et plus je sentais mes yeux brûler, mon cœur me faisait mal et j'avais l'impression que mon corps tombait en ruine.

So close | jungkook |Où les histoires vivent. Découvrez maintenant