28. Complexes

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— PDV t/p —

Je me réveillais lentement dans des draps moelleux. Un peu de lumière traversait les rideaux épais beiges et je reconnue les meubles de la chambre d'ami. Je voulais me tourner mais un bras reposait sur ma taille. Une douce chaleur réchauffait mon dos qui était collé à quelqu'un. J'avais l'impression de rêver ou d'être sur un autre monde, tout était si agréable.

Soudain les souvenirs de la fête refirent surface. Le jeu. Le bureau. La danse avec Jungkook. Le cinéma...

Mes joues se réchauffèrent et je souris. J'avais fait toutes ces choses hier soir. Moi qui étais toujours si timide, si discrète et incapable d'aller vers les gens, j'avais fait ça. J'étais fière de moi, car je m'étais promis de vaincre ma timidité et c'était ce que j'avais fait.

D'un coup, un grognement se fit entendre derrière moi en tentant encore une fois de me tourner. J'y parviens juste avant que des bras musclés m'agrippent pour me rapprocher de leur propriétaire.

J'étais maintenant collée à la peau chaude de son torse et une agréable odeur de pêche m'empara. Jungkook. J'étais dans le même lit que Jungkook. Nos peaux l'une contre l'autre partageaient leur chaleur. Ma peau ? Je... ne porte pas de haut ? Mon sous-vêtement était le seul habit que je sentais sur mon corps. Le beau brun a dû m'amener dans la chambre et me déshabiller pour me mettre au lit après le film. Il avait donc dû me porter pour me monter à l'étage. Cette image me fit rire mais j'essayai de ne pas le réveiller.

Au bout d'un moment, je décidai de passer mes doigts sur ses abdominaux pour m'occuper. Ils étaient bien définis et sa peau était douce. Je remontais jusqu'à ses pectoraux bombés qui étaient aussi durs que le reste de son corps.

« Qu'est-ce que tu fais ? », murmura-t-il d'une voix rauque et endormie. Il me serra fort contre lui en rigolant doucement et son torse vibra contre moi. J'adorais ce son qui commençait à devenir familier.

Il retira ses bras de moi pour s'étirer et j'en profitai pour m'asseoir en tailleur dans le lit. Je le regardais tendrement, ses cheveux étaient en bataille, ses yeux à peine ouverts et son... torse dénudé. En me mettant assise, j'avais tiré la couverture, ce qui laissait une magnifique vue sur ses abdos. Je ne pouvais détacher mon regard de ce corps sculpté à la perfection.

Je me sentais observée et je rougis en détournant le regard et me grattant le front. Mes yeux avaient été scotchés à ces abdominaux et il m'avait vu le regarder. C'était un peu embarrassant.

« Désolé de m'être endormie hier soir », réussis-je à dire quand la chaleur de mes joues fut enfin atténuée.

« Tu m'as un peu bavé sur l'épaule devant le film, mais ça va ». Il se mit à rire et je rougis violemment.

« Arrête, c'est pas drôle », marmonnai-je en essayant de cacher le sourire qui voulait se former à cette adorable vue : le sourire de Jungkook.

« Je plaisante, t'as pas bavé », chuchota-t-il d'une voix douce et rassurante. Il prit ma main pour jouer avec mes doigts et je vis son regard se déporter un peu. Il se posa sur mon corps nu et cela me mit mal à l'aise. Instinctivement, je ramenai mes genoux devant ma poitrine pour me cacher du mieux que je pouvais, tentant au passage de dissimuler les plis de mon ventre. J'ai toujours vécu dans une famille qui avait pour passe-temps de critiquer les autres, j'avais donc l'habitude d'entendre des reproches sur mon corps. Mes parents trouvaient toujours quelque chose à dire sur mes cuisses, mon ventre, mes bras, mes joues, n'importe quelle partie de mon corps qu'ils ne jugeaient pas « dans la norme ». Heureusement, j'avais perdu pas mal de poids  et je commençais à m'accepter très lentement. Cependant, ma confiance en moi n'était toujours pas assez forte pour que je sois à l'aise avec mon corps.

« Tu ne devrais pas cacher un corps comme le tien », murmura-t-il. Sa voix était pleine de douceur et de gentillesse.

Je le regardais, incapable de trouver quoique ce soit à dire. Il me regardait d'une façon si intimidante et si apaisante à la fois, c'était déstabilisant.

« Je ne te jugerai jamais », ajouta-t-il.

Mon cœur se réchauffa à ces mots. J'avais envie de lui faire confiance mais mon cerveau me criait « N'y croit pas ! Il est comme tous les autres, il va te critiquer et tu vas à nouveau replonger ».

« Vraiment ? », demandai-je, comme si je voulais prouver à mon cerveau qu'il ne mentait pas.

Il fit un hochement de tête avec un tendre sourire.

« Si seulement tu voyais comment je te vois », commença-t-il avec des étoiles dans les yeux. « Si tu savais ce que ça me fait de te voir assise devant moi, presque nue et... »

Il s'arrêta un instant en s'humidifiant les lèvres et en passant son bras sous sa tête.

« et... ce que ça me donne envie de te faire »

Mes joues reprirent leur teinte rouge de tout à l'heure et mes yeux s'ouvrirent en grand. Je ne m'attendais pas à ça. Ce moment était calme et pur, et il avait réussi à caser une référence sexuelle.

« Tu peux pas dire ça comme ça ! », m'exclamai-je et il se mit à sourire innocemment.

« Pourquoi ? »

« Et bien... euh... », balbutiai-je en étant surprise par sa réponse. « Parce que... euh »

Il s'assis pour se trouver à la même hauteur que moi tout en répétant « Parce que ? »

« Tu... », chuchotai-je en le voyant approcher encore plus près.

« Je quoi ? », me taquina-t-il d'un souffle à peine audible. Son visage était à quelques centimètres du mien, nos jambes se touchaient et nos yeux se dévoraient comme ils avaient l'habitude de le faire. C'était ce désir brûlant au fond de nos pupilles qui nous attirait l'un vers l'autre, celui qui me donnait la force nécessaire pour vaincre mes deux plus grands ennemis : la timidité et la peur. 

So close | jungkook |Où les histoires vivent. Découvrez maintenant