Chapitre 80 : Red

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Je me levai de mon canapé, mis une veste et attrapai mes clés. J'appelai l'ascenseur, parce que oui, j'avais enfin réussi à surmonter cette peur il y a deux semaines. Et heureusement, parce que les muscles de mes jambes n'en pouvaient plus.

La descente semblait être si lente, je me retrouvais presque à insulter l'ascenseur pour qu'il aille plus vite.

Arrivée dans le hall d'entrée, je me précipitai vers le mur de boîtes aux lettres et ouvris la mienne. Il y avait quelques publicités de restaurants ainsi qu'une simple enveloppe blanche. Le papier était épais et ne laissait rien apercevoir à travers. Je la retournai dans tous les sens mais il n'y avait rien écrit, ni même mon nom ou mon adresse.

Je la pris avec moi dans l'ascenseur et j'essayai de l'ouvrir mais j'abandonnai rapidement de peur de déchirer ce qu'elle contenait.

Une fois dans ma cuisine, je pris un couteau et l'ouvris délicatement. J'en sortis un billet d'avion et une petite lettre.

J'ai prévenu ton chef que tu prenais quelques jours de congés.

Prends des vêtements chauds pour une semaine, il fait froid à Paris. Un chauffeur t'attendra à l'aéroport.

— Jungkook

Je ne comprenais pas ce qu'il se passait, alors je regardai le billet d'avion. Départ de Incheon demain à 14h et arrivée à Paris à 20h45.

Je couru vers le canapé, là où j'avais laissé mon téléphone. J'avais un nouveau message de Jungkook.

Tu vois ? Mon vœu va se réaliser, je vais

pouvoir te prendre dans mes bras

très bientôt. —

Je me mis à sourire en réalisant que j'allais bientôt quitter la Corée pour le retrouver à l'autre bout du globe.

Je partis directement dans ma chambre pour sortir ma grosse valise de son coin poussiéreux. Je ne partais que demain, mais je commençais à préparer mes affaires. J'étais aussi excitée qu'une enfant qui partait à Disneyland. Sauf que la personne que j'allais retrouver était bien mieux que Disneyland.

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Je n'avais presque pas dormi ni de la nuit ni durant le vol de presque 15 heures. Je ne ressentais pas la fatigue, mon corps était alimenté par l'adrénaline et l'impatience.

L'aéroport de Paris me rappelait beaucoup mes années d'université. Je ne pensais pas y retourner un jour, surtout qu'à l'époque, j'étais persuadée de ne plus jamais le revoir. Je suivais la foule en direction de la sortie et, en arrivant dans le grand hall, j'aperçue un homme qui me faisait signe en s'approchant.

« Bonjour mademoiselle T/p. Je serais votre chauffeur, à vous et monsieur Jeon, durant votre séjour ici », me dit-il et il m'invita à lui donner ma valise.

Je le suivis jusqu'à l'extérieur où il faisait déjà nuit. Il me fit entrer dans un van similaire à ceux qu'avait l'habitude d'utiliser les idoles.

« Coucou T/p », un homme aux cheveux roses déjà assis à l'intérieur me fit un petit geste de la main.

« Jimin ? », m'écriai-je, la main plaquée sur ma bouche.

J'entrai et pris place sur le siège moelleux juste à côté de lui.

« Je me suis dit que ce serait plus drôle de faire le trajet accompagnée ». Il souriait tellement que ses yeux ne formaient plus que deux petits croissants.

Durant le trajet, on discuta de plein de choses : les villes de la tournée, les entraînements, leurs interviews et pleins de petites anecdotes drôles. De tout sauf de Jungkook.

« On a passé plus d'une demi-heure à chercher son passeport dans l'avion », me raconta-t-il. « Même les hôtesses nous ont aidé à chercher, Namjoon-hyung s'en voulait tellement »

Je riais tellement que j'en avais mal au ventre.

« Le pire, c'est que c'est pas la première fois que ça arrive », soupira-t-il.

Je voulu lui demander la suite de l'histoire mais le van se gara et l'un des chauffeurs sortit pour nous ouvrir la porte.

« Je vais t'accompagner à ta chambre sinon il va s'énerver », me dit Jimin en passant la porte d'entrée en verre ornée d'or.

J'observais le grand hall. Tout était soit doré, soit en marbre blanc, soit en verre. Même les employés portaient une tenue blanche. Cet endroit respirait l'argent ; jamais je ne pourrais me permettre de me payer un séjour ici. Une seule nuit devait probablement coûter plus d'un salaire.

« Qui va s'énerver ? », lui demandai-je en suivant un employé.

« Bah... Jungkook », ricanna-t-il. « Il ne veut pas que tu restes seule »

« Je suis assez grande »

Après un moment, l'employé s'arrêta devant une porte, l'ouvrit à l'aide d'une carte magnétique et nous invita à entrer.

« Vos bagages arriveront d'ici quelques minutes », dit l'employé en me tendant la carte de la chambre. « Et voici pour vous, passez un agréable séjour chez nous »

Je suivis Jimin à l'intérieur de la suite, qui s'assit directement sur le grand lit aux draps crème. Les petits lustres aux plafonds et les luminaires aux murs étaient dorés et les meubles était d'un blanc plutôt chaleureux.

« Maintenant, faut que tu te prépares », dit-il en se levant du lit d'un bon. « Prends peut-être une petite douche et fais-toi belle. En attendant, je cherche la tenue »

Il me tira par le poignet en voyant que je ne bougeais pas. Pour être honnête, je ne comprenais toujours pas ce qu'il se passait, j'avais encore du mal à réaliser que j'étais à Paris.

« Aller, dépêche-toi T/p », râla Jimin en me tirant dans la salle de bain.

La pièce d'eau était dans les mêmes couleur que le hall : banc, or et vitrée. Le directeur de l'hôtel doit beaucoup aimer ces couleurs.

Je me regardai dans l'immense miroir devant moi. On ressentait les 15 heures de vol dans mes cernes et mes cheveux désordonnés.

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Je sortis de la salle de bain avec une serviette enroulée autour de moi. Ma valise avait été apportée.

« C'est mieux comme ça. », rigola-t-il en me voyant arriver. « T'as une robe et des chaussures ici »

Je fronçai les sourcils en regardant une robe en soie rouge étalée sur le lit.

« Jungkook a bon goût, j'avoue », se dit-il à lui-même avant de reporter son regard sur moi. « Il ne savait pas si tu avais emmené une robe adéquate à l'endroit où vous irez ce soir. D'ailleurs, en parlant de lui, il arrive dans 20 minutes »

Je le vis s'éloigner en direction de la porte. Il agissait bizarrement, Jimin était un très mauvais menteur.

« Pourquoi j'ai l'impression que vous préparez un truc louche ? », lui lançai-je avant qu'il ne sorte.

« Louche ? Qu'est-ce que tu racontes, tu vas juste dîner avec lui dans l'un des meilleurs restaurants de Paris. Déstresse un peu »

Plus il parlait et moins je le croyais. Tout était si parfait, si beau... si étrange. J'avais l'impression de rêver. Un pincement douloureux sur mon bras me prouva que c'était bel et bien la réalité.

Je me reconcentrai et enfilai la robe. Elle était d'un rouge éclatant et retombait jusqu'à mes chevilles. En avançant une jambe, je vis qu'elle était fendue d'un côté. Le tissu était moulant jusqu'à la taille et s'évasait sur son prolongement. D'épaisses bretelles retombaient sur mes bras, laissant mes épaules et mes clavicules nues.

J'essayai de fermer la robe, mais comme toujours, la fermeture éclair se trouve dans le dos. Impossible de la fermer.

Les chaussures que m'avait montrées Jimin étaient elles aussi rouges, c'était des escarpins à talon avec de fines lanières.

Soudain, quelqu'un toqua et mon cœur se serra d'excitation. Je me retournais et entendis la porte se déverrouiller.

Et si ce n'était pas Jungkook ?

So close | jungkook |Où les histoires vivent. Découvrez maintenant