40. Miss you

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« À toi. » Je me mis à sourire bêtement. « Ta voix m'avait manquée ».

Je ne savais pas quoi répondre. J'avais envie de lui dire qu'à moi aussi il m'avait manqué, que je pensais ne jamais pouvoir lui reparler, que je rêvais de lui la nuit et qu'à mon réveil je pleurais, frappée par la réalité. Sauf qu'il m'avait fait du mal et je ne devais pas l'oublier.

C'était dur de garder tout ça pour moi. Je voulais lui partager plein de choses et lui dire ce que je ressentais avant qu'il ne soit trop tard et que je ne regrette. Mon cœur se mit à battre rapidement, tellement vite que ma poitrine me faisait mal. Un mélange de frustration et de tristesse formait une boule dans ma gorge et m'empêchait de respirer. La peur s'ajouta à cette surcharge d'émotion. La peur de le revoir partir en me brisant le cœur une nouvelle fois.

J'étais submergée et la pression se transforma en larmes. Je mis ma main sur ma bouche pour cacher mes sanglots et éloigner le téléphone de mon visage pour le poser sur le lit.

J'essayai de me calmer mais le fait de savoir qu'il était au bout du fil et qu'il pouvait m'entendre dans un moment où j'étais le plus vulnérable. Il ne m'a jamais vu dans cet état et je ne voulais pas qu'il sache à quel point il m'avait détruite, à quel point son absence m'avait été insupportable.

Trop tard.

« T/p ? », m'appela-t-il, inquiet. « T/p est-ce que ça va ? Réponds-moi »

J'étais incapable de lui répondre et je n'arrivais plus à rester silencieuse. Je me mis en boule en ramenant mes genoux contre moi pour pleurer bruyamment.

« T/p dis quelque chose s'il te plaît », s'écria-t-il. Plus j'entendais sa voix et plus les larmes s'enfuyaient de mes yeux.

Il ne parla plus pendant quelques secondes, puis pris une voix plus douce.

« Donne-moi ton adresse, j'arrive »

Quoi ? Il n'allait pas réellement venir, si ? Il était presque une heure du matin. Je repris mon téléphone en main pour le porter à mon oreille. Je séchai mes larmes entre mes sanglots et hoquets.

« Tu vas vraiment venir ? », demandai-je timidement.

« Donne-moi juste ton adresse », répéta-t-il. « S'il te plaît »

J'écrivis mon adresse et hésitai à envoyer le message. Si je faisais ça, j'allais le revoir, mais si je ne le faisais pas, je n'allais peut-être jamais le revoir. Dans les deux cas, j'allais souffrir.

Mon cœur fit plus rapide que mon cerveau et mon doigt appuya sur le bouton envoyer.

« Je serai là plus vite que prévu. Attends-moi, j'arrive. »

Je l'entendais s'agiter au bout du fil. J'essayai de deviner ce qu'il était en train de faire. Ouvrir la porte. Marcher rapidement. Entrer dans un ascenseur. Descendre. S'arrêter au septième étage. Sortir de l'ascenseur. Marcher. Sonner.

Sonner ? À ma porte ?

« T/p ouvre-moi », dit-il au téléphone. Il n'avait pas raccroché.

« Quoi ? », demandai-je en me levant difficilement.

« Je suis devant ta porte ». Je ne comprenais pas ce qu'il disait, ça n'avait aucun sens. Comment pouvait-il déjà être devant ma porte ?

Je marchais en direction de ma porte d'entrée tout en essuyant les larmes sur mes joues. Plus je m'approchais et plus le stress montait. Il ne pouvait pas être derrière cette porte.

Je posai ma main sur la poignée et l'abaissai lentement. Quelqu'un poussa la porte pour l'ouvrir et je vis un homme habillé de vêtements noirs larges. Il tenait son téléphone à son oreille et semblait essoufflé.

Je jetai un coup d'œil à mon téléphone sur lequel je lisais toujours le prénom Jungkook. Je mis fin à l'appel et le posai sur un petit meuble à côté de moi. Lorsque je remontai les yeux, je le vis faire pareil et le glisser dans sa poche.

« T/p... », chuchota-t-il.

« Jungkook... », soufflai-je faiblement.

On se regardait droit dans les yeux, lui étant toujours sur le palier. Une dernière larme roula jusqu'à mon menton.

Le garçon aux cheveux noirs s'avança de quelques pas pour entourer ma taille de ses bras forts et enfouir son visage dans mon cou. Je fermai les yeux en passant mes mains derrière sa tête pour le serrer fort contre moi. Je me laissai emporter par la chaleur réconfortante de son corps et par son odeur corporelle de pêche. Tout était si agréable, je me sentais bien, j'oubliais tout.

Je voulais que ce moment dure toute ma vie ; juste lui et moi, l'un dans les bras de l'autre.

Ses mains chaudes descendirent derrière mes cuisses et il me souleva. J'enroulai mes jambes autour de lui en plongeant ma tête dans le creux de son cou.

Après un moment, il nous emmena vers le canapé pour s'asseoir et sembla vouloir se détacher de moi. Je resserrai alors mon étreinte encore plus fort. Je ne voulais pas qu'il me lâche.

« Ne me laisse plus jamais seule s'il te plaît », dis-je en relevant la tête pour le regarder dans les yeux.

« Je te le promets ». Il essuya mes larmes qui avaient recommencé à couler sans que je ne m'en rende compte. Je me blottis contre sa main douce et chaude en fermant les yeux.

De cette même main, il attira mon visage vers le sien et m'embrassa. Notre baiser était lent et passionné. Nos lèvres s'emboitaient toujours aussi bien que dans mes souvenirs.

J'entrouvris ma bouche pour laisser sa langue s'immiscer à l'intérieur et rencontrer la mienne. Elles tournoyaient d'abord lentement, puis plus rapidement, comme si elles étaient de vieilles amies qui fêtaient leur retrouvaille. Elles aussi s'étaient manquées.

Je stoppai le baiser pour lui chuchoter quelques mots.

« Tu m'as manqué ». Je replongeai dans son cou et la fatigue m'emmena dans un profond sommeil en quelques minutes.

« Tu m'as aussi manqué... Tu sais pas à quel point ». Il resserra ses bras autour de mon corps endormis et déposa un baiser sur mon épaule.

So close | jungkook |Où les histoires vivent. Découvrez maintenant