34. Pain

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— PDV de Junkook —

Je faisais les cents pas dans la cuisine. Mon cœur me brûlait les côtes, et mes poumons étaient rongés par la culpabilité de mon mensonge. J'essayais de respirer, de me calmer, de me rassurer en me disant que j'avais fait le bon choix. Elle allait souffrir et je le savais. Mais j'étais obligé. C'était comme ça qu'elle devait me voir : quelqu'un de mauvais qui ne doit pas faire partie de sa vie.

J'entendis des pas approchés et je me mis à espérer que c'était elle qui revenait. Je devais être débile à penser ça ; je venais de la briser, elle ne reviendrait pas.

Je me frappais le front avec ma paume, je méritais de souffrir.

« Pourquoi t'as dit ça ? T'es complétement con ou quoi ? », s'écria Jimin en s'approchant de moi à grands pas. Je savais qu'il n'allait pas être content. « J'ai rien à voir dans ton mensonge, moi. Je te rappelle que t/p est aussi mon amie bordel. Je veux pas la perdre à cause de toi »

Je voyais ses petits yeux devenir humides au fil de ses phrases et je m'en voulais.

« Qu'est-ce que ça change ? De toute façon on ne la reverra probablement... jamais »

Mes yeux devinrent eux aussi humides lorsque je prononçai le dernier mot. La réalité commençait à me rattraper depuis ce matin et c'était douloureux. Une partie de moi était en train de tomber amoureux de cette fille et l'autre partie me disait de l'oublier pour éviter de nous faire du mal ; autant à elle qu'à moi.

— PDV de t/p —

J'entrais dans ma chambre avec mon sac sur l'épaule. Je ne pleurais même pas, j'en étais incapable. Je me sentais vide de toute émotion et les sons autour de moi ne me parvenaient presque pas, comme si j'avais du coton dans les oreilles. J'avais aussi un horrible mal de crâne qui ne faisait qu'augmenter.

Je me laissai tomber à plat ventre sur mon lit douillet et je m'endormis.

Au bout de quelques heures, je me réveillai. J'étais encore plus fatiguée que si j'avais couru un marathon. Mes yeux étaient lourds et gonflés, et la lumière provenant de mes fenêtres les brûlait. J'avais aussi une boule au ventre, je me recroquevillai pour essayer de soulager la douleur qui, bien évidemment, ne partit pas.

Les souvenirs de la fête me revinrent d'un coup en tête et je cru recevoir une baffe en pleine figure tellement la réalité était éprouvante.

Je repris le contrôle de mon corps pour attraper mon téléphone. Je le déverrouillai et je ne vis aucune notification. Cette fête avait eu l'air irréelle, comme si je l'avais rêvé, j'avais encore du mal à réaliser ce qu'il s'était passé.

J'ouvris ma galerie et tombai directement sur une photo du salon de Jimin, les gens dansaient et on voyait en fond le petit blondinet agiter ses bras en l'air. Je fis glisser la photo sur la droite et tombai sur une vidéo. C'était Jimin en train de préparer un mélange d'alcool qu'il avait ensuite donné à Taehyung. Je me mis à rire, ce moment était si drôle parce que je lui avais conseillé d'ajouter du sel et quelques gouttes de citron.

Stop.

Je ne devais pas rire, Jimin m'avait menti. Je sentis le dégoût monter dans ma gorge en me rappelant les mots de Jungkook. Un pari.

Par réflexe, je fis glisser mon doigt sur l'écran et je tombai sur une photo de Jungkook et moi. C'était lorsque j'étais assise sur ses genoux et que nous étions tous les deux seuls. J'avais mon bras autour de sa nuque et mon index appuyait sur sa joue. Il avait un magnifique sourire et moi j'étais en train de rire à une blague qu'il venait de faire.

C'était Jungkook qui l'avait pris avec son téléphone. Il avait trouvé une excuse pour me demander mon numéro de téléphone et pouvoir me l'envoyer.

Cette photo était magnifique, on pouvait voir les reflets des lumières colorées de la piste de danse sur nos dents blanches et nos regards pétiller. Impossible de deviner qu'il se moquait en fait de moi. Personne n'aurait pu s'en douter.

Une larme s'échappa et roula jusqu'à mon drap.

Soudain, quelqu'un entra dans ma chambre.

« On va manger », dit ma mère « Ça va pas ? »

« J'ai pas faim, je crois que je suis malade », répondis-je. Je ne voulais pas lui en parler alors je décidai de contourner le sujet. « Je vais dormir »

« D'accord. Tu veux un médicament ? », me demanda-t-elle d'un ton qui ne montrait aucun signe d'inquiétude. Elle ne se doutait pas du tout de ce qu'il se passait en réalité.

« Non c'est bon, je vais juste dormir et ça ira mieux demain »

Elle sortit de ma chambre en fermant la porte derrière elle. Je me levai à contrecœur pour me changer et vis mon sac encore fermé posé sur le lit. Je me mis à le fixer du regard et me perdis dans les souvenirs de la fête, chaque image maltraitant mon cœur.

Action/vérité.

7 minutes au paradis.

Notre danse.

Notre baiser aromatisé à la vodka.

Le cinéma. Ses mains sur mon corps. Mon réveil dans ses bras chauds.

Ses mots réconfortants. Son rire. Son sourire. Ses yeux. Ses lèvres. Lui.

Tout me ramenait à lui et il me manquait. J'avais beau lui trouver tous les défauts du monde, jamais je n'arriverai à le détester. Jamais.

Je n'arrivais plus à faire semblant, c'était trop dur.

Je laissai mon corps tomber sur le lit et éclatai en sanglots. Je me mis à trembler comme si j'avais froid. Je ne savais même pas quelle température il faisait, je ne ressentais plus rien d'autre que la douleur de mon cœur.

Chaque battement semblait cogner contre l'intérieur de mes côtes en fracturant chaque os l'un après l'autre. J'avais mal et je voulais que cela s'arrête. Je voulais le revoir. Je voulais le sentir contre moi. Je voulais sentir son odeur. Je voulais le voir sourire, l'entendre rire, ressentir le pincement de ses doigts sur mes hanches me faisait rire. Je voulais l'embrasser jusqu'à ce que je manque d'air et qu'il se mette à sourire contre mes lèvres en entendant mes petits gémissements, réclamant plus.

Je voulais simplement qu'il soit là, près de moi.

So close | jungkook |Où les histoires vivent. Découvrez maintenant