Don't let me die ~ Huit

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- Putain de merde ! Enfin! Je l'ai trouvé cette foutue maison ! , criais je.

Je m'avance, pour une fois je suis contente d'entrer chez Will. Un sourire au lèvres, je m'apprête à monter les escaliers quand mon père fait son apparition. Sourire enlevé du coup.

- Tu es déjà là ? Normalement tu dois manger au lycée..
- J'avais pas faim. Et épargne moi ce discours de oui mais c'est l'école et patati et patata, c'est le règlement, je m'en fiche.
- Écoute Katrina..
- Oui, Will? , répondis je en croisant les bras.
- Je sais que tu m'en veux mais je..
- Ça ne sert à rien d'en discuter.
- Je m'en veux. J'ai essayé de te joindre par tout les moyens mais ta mère me bloquait à chaque fois.. , soupire-t-il en baissant les yeux.
- Quoi?

Comment ça elle le bloquait? Non. Il n'a pas tenté une seule fois de me voir ni de prendre des nouvelles. Il ment.

- Arrête de mentir. Tu n'as rien fais pour nous.
- Quoi? Mais si.. j'envoyais de l'argent à ta mère et je t'envoyait cinquante euros tous les mois..
- Non, c'est faux. Maman me l'aurait dit je.. et puis même, tu penses qu'on achète les gens avec de l'argent? N'importe quoi. , bégayais-je.
- Elle ne t'a rien dit? Tu.. tu n'étais pas au courant?
- Non, elle me disait que tu ne voulais pas me voir, que tu avais fais ta vie et que tu ne t'intéressais pas à moi. Et dans un sens , elle avait raison. Tu n'es jamais venu frapper à la porte. C'est faux , tu ne faisais rien pour nous, je.. enfin tu.. c'est pas possible.

Il passe sa main derrière sa tête et fond en larme en marmonnant qu'il aurait dû faire plus. Mais mon corps ne suit plus, je vois flou. Pourquoi elle m'aurait menti? Tout ce temps elle aurait alimenté ma colère envers lui? Ma respiration s'accélère, j'hyperventile. Ma mère m'aurait caché la vérité, elle m'aurait empêché de voir mon père. Et elle m'aurait empêché d'avoir un semblant de famille correcte? Non, ce n'est pas possible. C'est parce qu'elle souffrait énormément. Il était parti avec une autre. C'était ce qu'il méritait. Voilà.

- Katrina est ce que ça va..? , s'approche mon père.
- Non, laisse moi. Ne t'approche pas.

Il tend son bras pour toucher mon épaule mais je me décale. Il continue d'avancer et je le fusille du regard.

- NE T'APPROCHE PAS !! , hurlais-je.

Sans m'écouter, il m'attire à lui et me sert dans ses bras tout en pleurant. Là, c'en est trop pour moi. L'homme que j'ai haï toute ma vie, l'homme que je n'ai pas connu est là devant moi. Il m'apprend qu'il a voulu faire partie de ma vie. J'explose en larmes et glisse jusqu'à me retrouver par terre. Nous sommes tous les deux, accroupis, moi dans ses bras. Et avec grand étonnement, cela me fait du bien. Cette présence masculine, cette présence paternelle que je n'ai pas eu, je la trouve aujourd'hui. Elle me brûle le corps, me rempli de sentiments inexplicables.

- Tu es ma fille Katrina.. je n'ai jamais cessé de penser à toi.. et j'aimais ta mère.. je l'aimais..

Je m'écarte légèrement et me relève, toujours autant chamboulée. J'essuie mes joues d'un revers de la main et le regarde. Il l'aimait? Il ne l'aimait pas vu qu'il est parti avec une autre.. Il ne peut pas me dire qu'il l'aimait.

- Il faut que tu-tu comprennes que j'ai besoin de t-temps. Je vais essayer de-de te.. enfin.. Je ne sais pas si j'arriverai à te pardonner un jour.. Mais laisse moi du temps. S'il te p-plaît.

Il sourit, heureux, puis se relève. La porte d'entrée s'ouvre sur Meredith qui porte 2 sacs de course. Lorsqu'elle nous voit, elle pose les sacs, perturbée.

- Est ce que.. ça va..? , demande-t-elle doucement.
- Oui. Je.. , commençais-je.

Je la regarde et regarde mon père. Des milliers de choses me traversent l'esprit. Mais je ferme les yeux, soupire et m'avance vers Meredith. Ma colère ne disparaît pas en un claquement de doigt, mais je me dois d'accepter qu'eux sont ma nouvelle famille aujourd'hui. Même si cela est très compliqué pour le moment.

- Je vais t'aider Meredith.

Elle écarquille ses yeux, étonnée. Je prend un sac et elle l'autre, je sais que je leur faire plaisir, et je sais que je passe outre mes obligations que je m'étais fixée en arrivant ici. J'ai énormément de questions en tête sans savoir si un jour j'arriverai à les poser concrètement. Grâce à mon aide, oui parce que j'ai quand même le droit de m'accorder des mérites aussi, nous rangeons les courses sans forcément parler. Je pense qu'elle se doute que lui proposer mon aide était déjà beaucoup. Je la remercie intérieurement de ne pas me brusquer et de respecter mon silence. Ils ne sont pas forcément cons, c'est rassurant.

• Aaron •

Obligé de me la taper cette traînée. Cette Lisa toute mignonne et toute frêle devant les autres est de loin une des pires salopes de ce foutu lycée. Angela est la pire, sans douter. Elles sont pareilles, des meilleures amies hors paires. Lisa est complètement raide dingue de moi depuis un an. Depuis la fois où je l'ai baisé à une soirée, dans un jacuzzi. Depuis, elle ne peut se passer de moi. C'est un bon coup, certes, mais trop collante. Et de toute manière, ce n'est pas avec ce genre de fille que je me mettrais en couple, avec personne même, ce n'est qu'une perte de temps. J'ai autre choses plus importante à faire.

- Ah putain j'ai perdu mon paquet! Ça doit être quand j'ai bousculé Katrina putain.. , jurais-je en cherchant mon paquet de clope.

Mon sac sur le dos, je sors du lycée et me dirige au tabac le plus proche. Trois paquets en plus, deux briquets et je file pour m'en griller une. Cette Katrina ne fait qu'occuper mes pensées depuis ce matin, avant d'aller en cours, lorsque je vendais la cam à Andrew. Elle me fixait du regard, moi aussi après tout. Mais elle a quelque chose de différent. Elle ne se laisse pas faire, elle a un sacré caractère. Je m'imaginerais bien m'embrouiller avec elle plusieurs fois, ce serait son genre. Puis la déshabiller et voir des petits sous-vêtements en dentelles et.. putain. Tu t'enflammes mec. Je vais pas mentir, elle fait de l'effet.

- Aaron? , m'interpelle une voix.

Je me tourne et fait face à deux mecs, dont un est armé. Je me décompose et écrase ma cigarette sous mon pied. Il me fait un signe de tête afin de montrer la ruelle et je m'y engage sans discuter. De toute façon, que puis-je dire? Je ne fais pas le poids contre deux mecs dont un armé.

- Elle est où ma cam? Et il est où mon fric? , menace l'un.
- Ta cam est en train d'être vendue. Ton fric tu l'auras lorsque ta cam sera vendue. Logique non? , répondis je.

Et bam. Un coup dans le nez. Ça fait un mal de chien bordel.

- Ne joue pas au con. Il faut qu'on fasse quoi? Qu'on te bute? , dit l'autre avec son flingue.
- Si tu me butes ton fric tu l'as plus.
- Alors? Faut qu'on s'en prenne à quelqu'un d'autre?
- Laisse moi le temps. , soufflais-je.

Il rit et son pote m'assène un autre coup mais dans le ventre, tellement violent que j'en crache du sang.

- On reviendra. Je vais te buter si j'ai pas toute la somme avant deux semaines.
- Bute moi maintenant. T'as pas les couilles.

Il s'arrête et me regarde avec mépris. Je souris douloureusement et essuie ma bouche ensanglantée.

- Aller. Tue moi maintenant. Rien ne me retiens ici.
- Tu fais pitié. Je préfère te laisser vivre ta vie pourrie et te la détruire petit à petit que de te crever. Ce serait trop facile pour toi. Sombre merde. Vie avec ton fardeau, et crève lentement. C'est tout ce que tu mérites meurtrier. , rit l'homme armé.

Je me braque et ma mâchoire se contracte. Meurtrier. Ils s'en vont, me laissant seul à terre. Ils aurait dû me buter. Car après tout ils ont raison, je ne suis qu'un meurtrier.

Don't let me DieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant