Don't let me die ~ Neuf

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Assis à table, pour une fois j'engage la discussion. Emy est à côté de moi et je lui coupe sa viande. Son sourire me fait craquer faut l'avouer.

- Merci Katie ! , s'exclame-t-elle avec toutes ses dents dehors.
- Derien ! Dites, il y a des endroits ici où on peut mh.. boxer? , essayais-je.
- Tu aimes la boxe? , s'étonne Andrew.
- Ouais. On peut dire ça.
- Il y'a des cours de boxe tous les jeudis soir et les samedis après-midi au bahut. J'y vais, on pourrait y aller ensemble non? , sourit Andrew.
- Ew, avec toi?
- Bah oui?
- Tu devrais y aller avec Andrew, il est très doué en boxe ! , sourit Will.
- Mais je vais lui foutre la honte. , répondis-je.
- Mais non! Ça s'apprend de boxer! , rigole Andrew.
- Non mais, dans le sens où je vais t'éclater. Crois pas.

Il se décompose et tous le monde à table rigole. Il se renfrogne et je ne peux m'empêcher de sourire. Finalement ça fait un peu de bien de communiquer, bon je parle pas encore énormément à Will mais je fais des efforts. Ses révélations m'ont vraiment chamboulés. Après tout, est ce que ma mère ne m'a pas totalement menti? Elle n'était pas spécialement là, elle travaillait beaucoup. Mais quand elle était là nous étions les plus heureuses. Pourquoi m'avoir privé d'un père? Les souvenirs de ma mère me reviennent et je soupire. Bon aller, joue l'enfant triste. Un. Deux. Trois. Go.

- Excusez-moi, j'aimerai quitter la table s'il vous plait, si cela ne vous dérange pas.. , dis-je les yeux baissés.
- Comment oh oui.. oui tu peux nous avons fini de toute manière. , sourit mon père.

Je hoche la tête et me lève en débarrassant mon assiette évidement. Je fais un signe de main à Emy, Andrew et Meredith et en jetant un dernier coup d'œil à Will. Je monte les escaliers et souffle puis sors mon téléphone. 21h45. Bah c'est parfait! Je ferme ma porte à clé et fouille dans les affaires. Un jogging, un t-shirt et un pull. Je suis frileuse oui. Je m'habille et fais un chignon puis enfile mes baskets. Discrètement, j'ouvre la fenêtre et regarde la hauteur. Ah oui quand même. Si j'ai survécu à une tentative d'assassinat je peux survivre à un saut d'un étage dans un buisson? Mais oui. Je me met au bord de la fenêtre et m'apprête a sauter quand quelqu'un crie derrière moi.

- Non Kat non ! , hurle Andrew.
- Hein quoi?

Surprise, je tombe à la renverse. Vous inquiétez pas, je suis toujours dans la maison. Je me relève vite et lui mime de se taire rapidement.

- Mais t'es malade ! Pourquoi tu hurles comme ça! , criais-je en chuchotant.
- Je pensais que tu voulais te suicider moi ..!
- Du haut d'un étage du con? C'est à peine si je me foule la cheville là, je vais pas mourir comme ça !
- Tu voulais fuguer? Mais tu comptais aller où comme ça Katrina? , fronce-t-il les sourcils.
- Ote moi ton air sérieux deux secondes. Je voulais prendre l'air.
- Ah. Bon je fais comme si je n'avais rien vu. Et puis, j'essaie de ne pas jouer le frère chiant. Mais ce n'est que partie remise!
- C'est ça. Va t'occuper de ta petite sœur plutôt, frère indigne!

Je soupire et finalement saute par la fenêtre. Je tombe en effet dans les buissons et me révèle une malheureuse petite douleur à ma cheville. Ça passera. Andrew se penche par dessus la fenêtre et je lui offre en cadeau de remerciement , mon plus beau doigt. Je me met donc en route et marche dans la nuit sans forcément avoir de but. J'ai besoin de réfléchir à tout ça. De réfléchir à ma vie , à ces mensonges et ces vérités. Je me demande si mon père sait ce que j'ai vécu avec mon oncle. Je me le demande fortement. La nuit noire m'illumine. Oui, dis comme ça ça n'a pas de sens. Mais c'est la nuit que je vis vraiment. Le ciel noir n'est que le reflet de mon âme. Glauque.
Dans mes pensées, je tourne dans une rue et bouscule quelqu'un à l'intersection.

- Ah mais merde putain. , dis un mec en posant une main sur son ventre.
- Oh ça va. Ça arrive de pas regarder devant soi.
- Katrina? , demande-t-il.

Je lève les yeux, impatiente et fixe du regard ce garçon. Arron fronce les sourcils en me regardant.

- Bah dis donc ! Aaron ! Tu t'es fais tabasser ou quoi?  , dis-je en riant.

Il ne répond pas et sa mâchoire se contracte. J'arrête de rire progressivement et le regarde attentivement. Une tache de sang orne son t-shirt.

- Tu t'es fais tabasser ? , répétais-je plus sérieusement. Mais qui t'a fait ça?
- Ça ne te regarde pas. Dégage.
- Parle autrement. T'as mal là ? , dis-je en lui donnant un coup dans le ventre.

Il se tord de douleur et je grimace. Oups. J'y ai peut être été un peu trop fort. Je souffle et le redresse pour qu'il me regarde.

- Aaron, t'habites où?
- Qu'est ce que ça peut te foutre? , répond-t-il sèchement.
- Bon, va te faire foutre. Démerde toi.

Je fais demi tour, prête à rentrer chez moi mais il me retient. Oh ça fait tellement mélodramatique.

- Quoi? , m'agaçais-je.
- Dans la 9ème rue. À 10 minutes.
- On y va.

On marche jusqu'à chez lui. Le trajet se fait silencieusement. Arrivés, je le fais s'asseoir sur son canapé sans inspecter les lieux. Je relève son t-shirt et inspecte son hématome.

- Beurk. C'est tout violet. , grimaçais-je.
- Non jure. , souffle-t-il.

Je lui pince son hématome et il se fige. Je suis sadique oui. Je vais prendre un chiffon enfin, un bout de tissu que j'ai trouvé et le mouille. En l'appliquant, je regarde son visage. Son nez est ensanglanté mais bon. Le sang est sec quoi. Avec le même chiffon, j'essaie de lui enlever le sang séché sur son nez. Des pas se font entendre dans les escaliers et je sens Aaron se tendre.

- Aaron? Où t'étais? T'en as pas marre de m'inquiéter?
- Maman. C'est bon. Stop.
- Tu me fais honte! Mais comme tu me fais honte! Pourquoi je t'ai mis au monde? Je savais que tu serais une abomination!

Je fronce les sourcils et Aaron se lève brusquement, me faisant tomber à la renverse sur la table qui heureusement, n'est pas en verre. S'en suit une multitude de cris.

- TU VOIS PAS QU'IL Y A QUELQU'UN À LA MAISON!!? , hurle Aaron.
- TU ES LE DIABLE EN PERSONNE TU N'AURAIS JAMAIS DÛ NAÎTRE !!
- Maman. Il y'a quelqu'un. S'il te plaît remonte te reposer. Tu dis des conneries. , tente-t-il de se calmer.
- Tu l'as tué oh mon dieu tu l'as tué..! , fond-t-elle en larme.

Il se tourne vers moi, un air désolé sur le visage. Mais tué qui? J'ouvre la bouche mais me ravise. Ce n'est pas le moment que j'y ajoute ma fraise. Il se tourne vers sa mère et prend son bras pour la faire monter. J'aurais cru apercevoir ses yeux briller, mais c'était trop rapide. Je décide donc de sortir de la maison et de rentrer rapidement. Les tueurs j'en ai assez vu dans ma vie. Et un c'était déjà de trop.

• Aaron •

Putain. J'en ai ras le cul de cette vie de merde. Ma mère qui hurle. La nouvelle qui maintenant en sait un peu trop à mon goût. Je dois du fric à des gens. Je me fais tabasser. Merde mais qu'est-ce qui va pas chez moi?
Je pose ma mère dans son lit et ferme la porte de sa chambre un peu trop fort. Je redescend vite mais vois qu'elle n'est plus là. Une rage énorme me traverse. Je fais valser des pots de fleurs, des verres et des tableaux qui se brisent en mille morceaux. Pour qui elle doit me prendre maintenant? Pour un meurtrier? Je devrais m'en foutre de cette fille putain. Elle va fuir comme elles le font toutes. Pourquoi j'y accorde une grande importance là maintenant? Parce qu'elle même te donne de l'importance. Chose que personne ne fait. Personne ne se soucie de toi Aaron.

- Ah ta gueule !! , m'emportais-je en me frappant le crâne.

Mes yeux se posent sur un cadre photo. Je le regarde attentivement. J'ai tout gâché. J'ai absolument tout gâché.

- FAIS CHIER !!!

Je l'explose par terre et me laisse tomber dans les débris de verre. Plus rien ne me fait mal. Même la pire douleur physique ne peut arriver à la cheville de ma douleur mentale.

Don't let me DieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant