Our Neverland

10b- Le Voyageur

C'était une nuit paisible en plein cœur de la forêt, c'était un de ces endroits vide de tout démons sauvages de par l'activité humaine qui y régnait aux alentours, entre la ferme standard pleine de ressources et leur bâtiment bizarre non loin d'ici, je pouvais subvenir à mes besoins pendant mes expéditions hors de l'abri. J'avais pris simplement mon revolver et trois cartouches de munitions, c'est tout ce dont j'avais besoin pour deux semaines loin de chez moi. Ca faisait déjà huit jours que j'étais parti et jusqu'ici la récolte avait été correcte, j'avais pu mettre la main sur une plante comestible qui venait de nouveau de pousser, ça rappelait un peu le réglisse de mon enfance, c'était la deuxième fois de l'hiver que je sortais et j'en avais enfin trouvé. Mon repas de ce soir avait été copieux et je m'étais endormi tôt parce que je comptais envahir la ferme standard demain... Mais la tournure des évènements venait de drastiquement changer...

Non loin de là, une explosion considérable m'avait réveillé, je pris le temps d'émerger de mon sommeil et d'essayer de comprendre ce qu'il se passe...

Bordel, je peux pas être tranquille plus de cinq minutes dans cette région de merde ? Déjà que je me dois d'éviter à tout prix de croiser les gamins dont tout le monde parle, c'est clairement pas pour me retrouver au milieu d'une guerre...

Le temps d'un rapide coup d'œil à la situation et j'ai très vite compris qu'il ne fallait pas traîner ici. Un groupement de moins de 10 personnes venaient de faire exploser le bâtiment secret qui avait été construit dans le coin causant un chaos monstrueux, les corps d'humains en blouse, d'autres en robe de chambre et de démons armés étaient légion sur le sol, une vraie vision d'horreur mais pas de quoi me déconcerter, j'ai pris la décision d'écourter mon exploration pour rentrer au plus vite afin de se cacher, il ne sera pas de bon augure d'être à proximité de ce lieu pour les prochaines semaines...

Ils font chier ces cons d'anarchistes, j'avais besoin de fruits pour la maison...

Je m'étais éclipsé en catimini et pendant ma course, je croisa d'une adolescente qui pouvait à peine marcher ainsi qu'un homme qui semblait plus âgé que moi l'aidait à se déplacer, je ne me suis pas impliqué dans cette affaire, je me contenta simplement de tracer ma route vers l'abri, mais en courant la pensée suivante avait effleuré mon esprit

Ce monde est vraiment à chier.

La route vers l'abri s'était faite sans encombre mais j'ai été accueilli avec la pire des surprises en arrivant, au niveau de l'entrée je pouvais distinguer des petites traces de pas dissimulées avec maladresse, clairement pas les miennes ni celles d'humains adultes... Les évadés avait élu domicile dans MON foyer. J'avais débloqué la porte en silence tout en me positionnant dans les angles morts des caméras, je descendis à l'échelle en me laissant glisser jusqu'au bas. J'entendais des bruits d'enfants joyeux, cela me donnait la nausée ainsi que de mauvais souvenirs enfouis au fond de moi... La première salle était celle de sécurité, elle était entrouverte, j'ai donc pris le soin de m'y engouffrer en silence... Ils étaient deux, un grand, dans la dizaine d'années d'âge et un plus petit, pas plus de six ans... Deux proies faciles surtout que le petit était endormi, je me suis approché à pas de loup et j'ai agrippé la nuque du grand pour l'étouffer jusqu'à la perte de conscience, cela n'avait pas pris plus d'une trentaine de secondes avant qu'il ne s'écroule sur le sol, entraînant son cadet dans sa chute, je me suis saisi du petit avant de lui coller mon poignard sous la gorge et de lui murmurer ceci à l'oreille :

Moi : Amène-moi à tes aînés petit, sinon je te tue toi et ton grand frère.

Il avait dégluti et était blanc comme un linge et il m'avait emmené dans la pièce centrale ou tout le reste de ces morveux étaient présent. L'horreur se lisait sur leurs stupides visages manger à la vue d'un adulte avec un de leur frère en otage, un couteau sous sa frêle gorge et visage pâle et déformé par la peur, tremblant de tout son être.