𝟐𝟕. Ce n'est qu'un au revoir

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Trois jours passèrent dans ces conditions.

Sato' reste dans sa chambre, et n'en sort que rarement. Mais quand il sort, il a le regard vide, les mains dans les poches et la tête baissée. Tout pour faire en sorte qu'on ne lui parle pas et éviter le contact.

Il me lancent de légers regards discrets de temps en temps, mais dès que je le remarque, il baisse les yeux, comme s'il est déçu et que me regarder le fait souffrir.

Il a aussi décidé de ne plus parler à Nanami, enfin en même temps il sort plus de sa chambre donc il parle plus à personne, il s'isole. Ca me parait normal, mais j'ai juste du mal à le concevoir, c'est tout.

Heureusement pour nous, Megumi, Nobara et Yuji sont en mission quelque part dans Tokyo, et s'en sortent plutôt bien. Ils sont avec Ijichi, et c'est pas plus mal. Je veux pas qu'il voit leur prof dans cet état là. Ni moi dans cet état là d'ailleurs.



Nanami vient me voir dans ma chambre le soir, c'est une sorte de mini-routine en ce moment. Des fois on parle, et des fois on se tait juste, à siroter notre café sur ma fenêtre et à contempler le ciel. Il reste souvent tard, ou tôt tout dépend du point de vue. Mais ça me gêne pas, je ne dors plus de toute façon.

La plaquette de somnifères est toujours pleine sur ma table de chevet, je veux pas me forcer à dormir. J'en ai même plus la force. Nanami l'a remarqué d'ailleurs, mes cernes brunâtres qui prennent de plus en plus de place sur mon visage. Mais il ne le dit pas, sûrement pour pas me vexer.






Au fur et à mesure des journées, Sato' parait moins renfermé et je crois percevoir un léger sourire apparaitre sur son visage quand il me voit, auquel je répond, heureuse.






Je l'ai entendu un soir rentrer et claquer sa porte. Je sais même pas comment elle tient encore debout elle.

On aurait dit qu'il préparait des affaires vu le bruit qu'il fait. Mais je fais pas plus attention.


Je suis épuisée, et je le sens de plus en plus. La fatigue s'accumule et la concentration, l'énergie et la motivation diminuent. Alors je décide de prendre un somnifère pour essayer de dormir. Puis un deuxième, le premier ne faisant pas effet rapidement. Et un troisième.

J'suis pas très patiente dans la vie.



Je m'étale de nouveau dans mon lit comme une loque, et ferme les yeux. Je m'endors presque directement au contact de mon oreiller cette fois-ci.









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Je m'en veux.

De la laisser seule le soir, de l'abandonner. Mais j'ai besoin d'être seul, et j'espère qu'elle peut le comprendre.

Je lui en veux pas à elle, elle avait pas le choix de me le cacher. Mais mes émotions ont pris le dessus et je me suis jamais excusé, donc j'espère que les sourires que je lui lance font l'affaire.

Je vois le soir sa lumière allumée, et ce jusque très tard, voire pendant toute la nuit. Elle dort plus, et je le sais car je dors plus non plus. Mais ses cernes sont plus expressives que les miennes, faut croire que j'ai une bonne génétique. Je vois aussi Nanami lui rendre visite le soir, je l'entend discuter avec elle, et j'arrive même à discerner son léger rire quelque fois. J'suis content qu'il soit là pour elle quand je ne peux pas l'être.

M.Yaga m'a confié une mission, et je l'ai accepté directement. Ca me changera un peu les idées, et m'aidera à prendre du recul, enfin j'espère. Mais je veux pas partir sans lui dire au-revoir, je lui dois au moins ça.



Pour une fois, la lumière de sa chambre est éteinte, elle doit dormir.



J'entrouvre la porte et effectivement, elle est couchée dans son lit, les yeux fermées. Sa couette est à moitié par terre, et elle tient son oreiller comme un doudou.

Je m'assois à ses côtés et lui remet la couette complétement sur elle pour pas qu'elle ait froid. Ses cernes sont vachement visibles, ceci explique cela, et sa plaquette de somnifères est à moitié pleine.

-Salut Aki, dit-je en déplaçant sa mèche de cheveux qui cachait son visage.

-Hmm ?

Elle dort à moitié, ses yeux étant fermées, mais elle est aussi à moitié consciente. Enfin j'ai l'impression. Un paquet de cigarettes entamé est posé sur sa table de chevet. Elle fume ? Non, c'est celui de Shoko. Mais qu'est ce que ça fout là ça ?

-J'viens te dire au-revoir !

-Hmm, tu vas où ? répond-elle avec sa voix basse, tout en faisant des petits gémissements et en se retournant.

Elle a du se shooter aux médocs, parce qu'elle dort mais arrive quand même à me répondre.

-Juste un petit voyage, rien de très long.

-J'vais te revoir ? demande-t-elle, sa tête à moitié sur son oreiller, lui faisant des joues de bébé.

Sa question me stoppe net, comment elle a pu croire que j'allais la quitter pour de bon ? Bon, après elle dort mais quand même, ça fait mal de se dire que ça s'est dégradée à ce point ces derniers jours.

-Bien sûr que tu vas me revoir, quelle question ! répondit-je en laissant échapper un léger rire au vu de son innocence.

Elle se met à sourire légèrement, et ne répond pas.

-Les au-revoirs ne sont pas éternels, Aki, ajoutai-je d'une voix douce.

-Hmm, alors au revoir.

Elle se retourne et se met dos à moi, les yeux toujours fermées et toujours endormie.

-Tu vas me manquer Sato', ajoute-t-elle d'une toute petite voix, comme si elle venait de replonger dans un profond sommeil.

-Tu vas me manquer aussi Aki.

Je marque une pause, souris au vu de sa réponse, puis m'approche près de son oreille juste avant de lui déposer un baiser sur le front.

-Je t'aime, chuchotai-je.

𝐈𝐧𝐬𝐭𝐢𝐧𝐜𝐭 𝐠𝐫𝐞́𝐠𝐚𝐢𝐫𝐞॥ Gojo Satoru x OCOù les histoires vivent. Découvrez maintenant