19. UN RÉVEILLON PRESQUE PARFAIT

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19.

UN RÉVEILLON PRESQUE PARFAIT

« Je désire trop arranger les choses. J'en souffre. J'ai le coeur qui essaie toujours une fois de trop. »

Emma Samary

Jeudi 24 décembre 2020

Les bulles pétillent en répétition sur ma langue jusqu'à s'éteindre peu à peu, me laissant savourer la mousse crémeuse suivis d'un goût acidulé. Le liquide jaune pâle du champagne se fraye un chemin dans mon oesophage en dispersant toutes les saveurs exaltantes de fleurs, de fruits mûrs et de bois exotiques.

Je dépose ma coupe de champagne, de ma main complètement refroidie par le degré froid de la boisson ayant fait baisser la température du verre.

Le sapin fait place dans un coin de la pièce, décoré par de nombreuses boules brillantes et scintillantes variant entre le rouge, le vert et le dorée, les guirlandes lumineuses l'entourent et l'habillent, tout en clignotant, pour finir une grosse étoile dorée trône sur la tête de celui-ci. On avait trouvé ce sapin avec ma mère sur l'un des nombreux marchés de Noël de la ville. Un gros tronc résineux encerclé de longues branches remplies de milliers de petites épines vertes, une bonne partie d'elles jonche le sol en formant un étroit tapis d'aiguilles. Des boites de cadeaux de différentes formes et de diverses coloris sont positionner au pied de celui-ci, n'attendant que d'être déchirés par l'excitation et la joie de cette fête.

La grosse cheminée qui est à quelques mètres du sapin fait crépiter ses flammes, qui elle, embrase le bois sec et noircit par le charbon. Aux extrémités, pendent six paires de chaussettes, assez éloignées du feu et des braises pour ne pas risquer un incendie.

Au centre de la pièce, une belle table décorée d'une nappe blanche aux motifs dorée, les couverts de l'argenterie de mes grand-parents sont positionnés autour de chaque assiette rouge pailletée en verre et des confettis parsemés sur le long chemin de table vert.

Ma mère venait de lancer un disque de vieilles chansons de Noël, qu'elle ne cessait de faire passer chaque année au réveillon.

Un bruit strident et grinçant venait de résonner à l'intérieur de la résidence. C'était la vieille sonnette présente depuis bien des lustres avant ma naissance, elle avait besoin d'un bon coup de neuf et d'un décrassement, peut-être même d'être changé par une nouveauté.

- Tu vas ouvrir Romy. Bougre une voix alcoolisée à l'autre bout de la pièce.

- Donne-moi ça toi.

La propriétaire des lieux venait d'arracher la coupe d'alcool des mains de mon frère, déjà enivré de champagne, en ce début de soirée qui venait de commencer. Elle me fait signe d'ouvrir en hochant son visage.

Que la fête commence !

J'appuie sur la poignée en prenant une grande inspiration et en priant quelques secondes pour que cette fête ne dégénère pas, comme ça a était le cas pour tous les autres réveillons de Noël. La porte est ouverte, me dévoilant un visage dépité, qui se transforma en un grand sourire en me voyant.

- Ma chérie.

Mon père venait de m'enlacer, en me serrant dans ses bras chargés d'un sac faisant référence à une marque de champagne et d'un autre sac remplis ce qui s'apparentait à être des cadeaux.

À la suite, ma belle-mère et mon demi-frère me firent la bise en ne manquant pas de me souhaiter un bon réveillon. Je les avais déchargés de leurs manteaux et de leurs sacs pour les mettre dans l'un des meubles de rangement à l'entrée.

LAISSE MOI T'AIMEROù les histoires vivent. Découvrez maintenant