23. ABANDONNER

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23.

ABANDONNER

« C'est le destin qui distribue les cartes, mais c'est nous qui les jouons. »

Randy Pausch

Jeudi 11 février 2021

Plus le temps passe, moins j'ai envie de continuer à me former dans l'armée. Je devrais peut-être abandonner avant que les trois derniers mois ne défilent et que je ne puisse plus faire de retour en arrière. Je me suis engagé en pensant que ce métier aurait pu être fait pour moi, mais au final, je me rends compte que je n'ai aucune attache et aucune raison de poursuivre dans cette direction qui n'est tout bonnement pas la mienne.

- Lammers, à quoi tu joues ? Hurle l'instructeur.

Je sors des pensées qui m'embrumaient l'esprit. L'instructeur est à quelques mètres devant moi sur ma gauche et il me regarde perplexe en fronçant les sourcils.

- Magne-toi !

Je venais de m'arrêter en pleine course de relais sans m'en être rendue compte. Ça ne m'était jamais arrivé d'agir sans en avoir conscience jusqu'à maintenant.

Mon coéquipier de course en position à la ligne d'arrivée et prêt à démarrer et n'attend plus que le bâton que je dois lui remettre. Sa mine est agacée et il agite ses bras dans tous les sens pour me faire signe de me bouger. Je reprends possession de mon corps et me lance vers lui en lui tendant le bâton qu'il arrache de mes doigts sans tarder.

- Pauvre conne.

Je ne pouvais pas lui en vouloir de m'avoir insulté, j'aurais réagis de la même façon en sachant que ce genre d'exercice est noté et que j'étais clairement en train de le ralentir.

- Lammers, tu me feras 10 tours de terrain à la suite. Je ne suis pas sûr que tes entraînements sont fait pour rêvasser en pleins milieu du terrain.

Moi qui aurai cru pouvoir éviter ce genre de punition après avoir commis mon erreur.

À bout de souffle, je termine le dernier tour de terrain supplémentaire que je devais faire. Mes jambes sont lourdes et me tiraillent une à une.


Je me précipite vers les vestiaires qui sont vide pour mon plus grand bonheur. Au final, ce n'était peut-être pas une mauvaise chose de faire 10 tours supplémentaires.

Une fois déshabillée, j'entre dans une cabine de douche en appuyant sur le seul et unique bouton qui contrôle le mélange tiède de l'eau chaude et l'eau froide. Je me glisse sous l'eau et finalement, je regrette d'avoir fait 10 tours supplémentaires. L'eau étant complètement froide, je grimace et j'ai le souffle coupé. Mes muscles commencent à se contracter pour réchauffer mon corps. L'eau se coupe automatiquement et je ne tente pas d'appuyer une nouvelle fois sur le bouton. J'attrape ma serviette tout en grelottant et commence à m'essuyer. Je me dirige vers mon casier et me change rapidement. Je voulais me dépêcher de rentrer dans ma chambre pour m'allonger sur mon lit et me reposer après cette longue journée. Je m'empresse donc de sortir des vestiaires.

- Lammers, me fait l'instructeur en s'approchant de moi.

- Oui ?

- Tu es convoqué dans le bureau du Major Klein, maintenant.

Moi qui voulais me reposer et m'allonger très rapidement, je ne suis pas sortie d'affaire à ce que je vois.

- Vous savez en quoi concerne ma convocation ?

LAISSE MOI T'AIMEROù les histoires vivent. Découvrez maintenant