Lᴀ ᴍᴇ́ᴛᴀᴍᴏʀᴘʜᴇ

Cʜᴀᴘɪᴛʀᴇ IX

Le soir même, après le repas, j'ai prétexté un mal de ventre pour m'isoler dans ma chambre. Je repense à ce que Pansy a proposé à Drago et me demande d'ailleurs si le blond va réellement tout mettre en œuvre pour me dépuceler. Franchement, je préfère largement que ce soit Diggory, que cette blondasse. De toute façon, je ne comprends même pas pourquoi, je me pose une telle question. Il faut être deux pour commettre un tel acte et si je ne suis pas d'accord, cela ne peut pas se produire. Du moins en théorie. Mais j'imagine que Malefoy n'est pas encore assez cruel, pour le faire sans mon consentement.

Je prépare mon sac, enfile un gros sweat noir et enfonce la capuche sur ma tête, avant de sortir de l'établissement. Comme d'habitude, personne n'est dans les couloirs alors je m'envole vers le bar, paisiblement. Arrivée sur mon lieu de travail, je file directement dans ma loge pour me préparer. Cette fois, j'ai une mine à faire peur, un peu de maquillage ne me ferait pas de mal. J'applique du fard à paupière noir autour de mes yeux, du gloss sur mes lèvres et passe la main dans mes cheveux, pour redonner du volume à ma tignasse couleur charbon.

Ça va, je suis plutôt potable comme ça, ça devrait aller pour ce public complètement saoule. Je pousse le rideau et m'avance vers le podium dans une démarche sensuelle. Je ne saurais évaluer mon degré de surprise ou de colère, lorsque je croise le regard de Drago, bien installé sur sa chaise devant le podium. Il affiche un sourire en coin, et paraît impatient que le spectacle commence. Cette fois, je joue la carte de l'ignorance. Il est hors de question, que je lui laisse croire qu'il a une chance avec moi. Je me déhanche sensuellement sans un regard vers lui, et comme chaque soir, je finis par me percher sur la barre de fer.

Je tourne gracieusement autour de celle-ci, me frotte sensuellement contre elle, pour finir par la quitter pour distraire le public en face de moi. Drago se lève pour avoir la meilleure place. Je m'avance vers Drago, et tourne subitement le regard vers l'homme à ses côtés. Le sorcier empeste l'alcool à pleins nez et semble être dans un autre monde. Je caresse la joue de l'homme et quitte enfin la scène.

Je me rhabille rapidement et profite de cette belle nuit étoilée pour marcher à la place de voler. Cette petite promenade nocturne me fera le plus grand bien. J'en ai besoin pour digérer tous ces événements. Tandis que je m'avance dans la forêt, j'entends des pas derrière moi. Cela doit être encore Drago. Je me retourne pour faire face au blondinet, mais je me raidis lorsque je vois également l'homme que j'ai aguiché au bar. Son état s'est empiré et il ne marche plus très droit. Je ne comprends même pas ce qu'il marmonne.

Là, par contre je commence sérieusement à avoir peur.

Je fais mine de l'ignorer et avance un peu plus rapidement. Le sorcier est bien éméché, mais pas encore assez pour lâcher l'affaire et me laisser tranquille. Il m'attrape par le bras fermement et me pousse contre lui. J'essaye de me dégager de son emprise en lui criant des "laissez moi" mais celui-ci fait la sourde oreille. Des larmes commencent à dévaler mes joues en m'imaginant la suite des événements. Je prie Merlin de toutes mes forces.

« - Petrificus totalus, s'écrie une voix derrière nous. »

L'homme qui me retenait, s'effondre au sol comme une statue. Ma respiration est saccadée, tellement je suis prise de panique. J'ai échappé de peu à un viol grâce à Drago. Le blond se tient toujours à l'écart de moi et semble en colère. Ses sourcils sont froncés, tandis qu'il regarde l'homme gisant au sol. Lorsqu'il se décide enfin à avancer vers moi, j'essaye de me calmer et essuie d'un revers de main mes larmes. Il est hors de question qu'il me voit pleurer. A ma grande surprise, Drago pose sa main sur ma hanche pour m'inviter à avancer. Sans un mot, nous marchons côte à côte jusqu'au château.

Qu'est-ce qu'il lui prend ?

Il est finalement pas si méchant que ça. Le silence règne et je tente quelques regards vers lui. Son visage est fermé, comme d'habitude. Je n'arrive vraiment pas à savoir ce qu'il pense en ce moment même. Peut-être qu'il doit me prendre pour une fille complètement écervelée, et il aurait raison. Ce travail est dangereux, je ne peux nier. Arrivés à Poudlard, nous nous dirigeons vers les cachots et une fois devant nos portes de chambres respectives, un malaise s'installe.