Lᴀ ᴍᴇ́ᴛᴀᴍᴏʀᴘʜᴇ

Cʜᴀᴘɪᴛʀᴇ VII

Je me retourne vers le propriétaire de cette main et manque presque de m'étouffer en croisant les iris noires du professeur Rogue. Alors je n'avais pas rêvé, c'était bien lui au fond du bar.

Mais que fiche un professeur comme lui dans ce type d'endroit ?

Mes joues s'empourprent à l'idée, qu'il m'ait vu me trémousser sur une barre en fer. Je ne cesse de penser, qu'il a peut-être apprécié mon spectacle et s'est même permis d'admirer mes courbes féminines. Je relève enfin mon regard vers le sien, qui semble n'avoir aucune expression. Il a toujours cet air froid sur le visage et encore une fois, il ne laisse rien passer pour que je puisse deviner dans quel état, il se trouve.

« - Mademoiselle Knotts, tout va bien ? Me demande Rogue sur un ton menaçant.
- Oui, monsieur, j'ai... je n'arrivais pas à dormir, mentis-je en espérant m'être trompée.
- Alors quand vous n'arrivez pas à dormir, vous allez dans les bars ? C'est étonnant, réplique le professeur sur un ton mauvais.
- Je... Dumbledore est au courant, le prévins-je en sentant la peur me gagner.
- Je doute qu'il soit réellement au courant de votre activité précise, me fit Rogue en fronçant les sourcils. »

Cette fois, j'ai l'impression de me liquéfier sur place. Cela signifie que Rogue est au courant de mes dons, en plus de connaître mon activité. Je sens une boule de stress se former dans ma gorge. Moi qui disais que rien ne pourrait entraver cette belle journée, je me suis bel et bien trompée. Je baisse le regard vers mes chaussures, honteuse par le déroulé des événements. La seule chose qui me rassure, est que Dumbledore semble l'avoir mis au courant de mes escapades nocturnes. J'imagine qu'en tant que professeur, il est contraint de garder le secret au sujet de mes dons de métamorphe. Du moins, je l'espère. Je n'arrive pas vraiment à cerner cet individu, alors il ne me reste plus qu'à prier.

« - Si j'étais vous, je ferais un peu plus attention, surtout si j'avais ces dons, me met en garde Rogue avant de partir.
- Oui monsieur, marmonnai-je encore troublée. »

Le point positif, c'est qu'il semble quand même assurer ma protection. Je suis convaincue que Dumbledore l'a obligé à me surveiller. Pour mon bien, évidemment.

Je rentre dans la salle commune et regagne directement ma chambre. J'essaye de calmer mes palpitations cardiaques, en faisant des exercices de respiration. J'ai eu si peur.

Peut-être que je devrais arrêter cette activité le temps de mes études ?

Ça devient beaucoup trop dangereux. Sans compter, ces ivrognes qui sûrement un jour, voudront me m'attraper à la fin de la soirée. C'est la solution la plus sage, mais je n'ai pas le choix de continuer. J'ai besoin de cet argent pour m'assurer un avenir. Après Poudlard, il va falloir que je continue à payer mes factures et ce n'est pas avec le peu d'épargne dont je dispose, que je vais arriver à faire face à cette réalité.

Le matin se lève doucement et annonce le début d'une nouvelle journée. C'est encore dans le même état d'angoisse, que je me dirige vers la salle de bain. En plus, j'ai cours de potions avec Rogue ce matin. J'espère qu'il ne va pas me mettre mal à l'aise, mais le connaissant, j'en doute. Je me dirige vers la grande salle aux côtés de Théodore. Il est toujours aussi endormi et je profite de son état, pour ne pas entamer quelconque discussion. Je suis bien trop angoissée pour émettre un son. Nous mangeons dans un silence absolu et cette nouveauté semble intriguer notre fidèle duo. Vu leurs messes basses, je m'attends encore à un sale coup de leur part.

Qu'est-ce que ça va être cette fois ?

Nous nous dirigeons vers les cachots pour rejoindre la salle de potions. Je me place directement à côté de Théodore, qui sort quant à lui, son livre. Rogue fait son entrée et ne manque pas de me jeter un regard. Je baisse immédiatement mes yeux sur mon livre de potions et écoute mon cher professeur. Encore une nouvelle potion à concocter. Je m'affaire à couper soigneusement les racines de mandragore, tandis que Théodore me lit les instructions. Je sens le regard de Rogue sur moi et cela me perturbe au plus haut point. J'en oublie même certaine parole de Théodore et il semble le remarquer.