Cʜᴀᴘɪᴛʀᴇ I

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Ce don du ciel aurait pu être un miracle, si mes parents ne l'avaient pas vu comme une malédiction.

Je suis une sorcière métamorphe.

Un être qui peut transformer son apparence à sa convenance : changer ses vêtements, son apparence physique, se transformer en animal... Les possibilités sont infinies.

Puisqu'aucun de mes compères n'est encore vivant pour me partager son expérience, j'avais appris par moi-même comment dompter cette magie. Seule, dans ma petite maison de campagne. Je me suis entraînée jours et nuits, pour occuper mon temps. Alors que tous les enfants de mon âge se rendaient à Poudlard pour développer leurs pouvoirs, moi, je suis restée là.

Les lettres d'admissions pour Poudlard essuyaient autant de refus par mes parents, que le nombre d'émission. C'était hors de question qu'on sache que leur fille est une métamorphe. Ils étaient également des sorciers, bien que modestes comparés à d'autres. Ils étaient tous les deux des Serdaigles, des grands sages, des intellects, comme on dit si bien de cette maison. Edwin, mon père, et Hazel Knotts étaient de brillants sorciers, mais pas assez pour faire barrage au mage des ténèbres.

J'avais quatorze ans quand on me les a enlevé. Je me rappelle encore du faisceau de lumière verte, qui s'était écrasé contre leurs torses. Je n'oublierais également jamais le visage de celui qui a prononcé ce sort impardonnable. Fenrir Greyback, ce maudit mangemort.

En décédant, je me suis rendue-compte que leur héritage était maigre pour vivre convenablement. Le peu de gallions qu'ils avaient épargnés me permettait de me nourrir et de payer quelques factures. N'ayant plus le choix et jouissant d'un physique plutôt avantageux, j'avais décidé de danser dans un bar réservé aux adultes à côté de Pré-au-lard. Toutes les nuits, je me donnais en spectacle devant un public uniquement masculin. Mes talents de métamorphe me permettaient de varier les apparences, les tenues, selon les goûts de tous les voyeurs.

Heureusement pour moi, l'état éméché du peu de personnes présentes devenait un avantage : ils ne se posaient aucune question sur la rapidité de ces changements. Grâce mes expériences et recherches approfondies des moldus, j'avais acquis la capacité d'effectuer des figures autour d'une barre. Cela plaisait aux hommes, c'était le principal. Malheureusement, mes journées étaient quand même vides de sens et même davantage, quand je survolais Poudlard sur mon balai. Je rêvais d'étudier, comme les autres jeunes filles de mon âge.

C'est un jour, que je pris l'initiative de répondre à la lettre d'admission du grand Albus Dumbledore, qui était déjà directeur quand mes parents n'étaient que des élèves. Sa réponse ne se fit d'ailleurs pas attendre puisque le lendemain, son majestueux hibou se tenait devant ma fenêtre. J'étais si excitée à l'idée d'entrer à l'école que j'en avais oublié les paroles de mes parents :

"Non Lilla, tu ne peux pas, si des personnes apprenaient que tu es une métamorphe, ils t'enlèveront pour se servir de toi".

Je savais pertinemment qu'ils avaient quand même raison, mais maintenant qu'ils n'étaient plus là. Je voulais décider moi-même de ce que j'allais faire de ma vie et me cacher éternellement n'était pas dans mes projets.

Un matin, je m'étais rendue au chemin de traverse pour faire l'achat de mes fournitures scolaires. Quand je m'y suis rendue, je me suis souvenue de toutes les fois où j'y allais avec mes parents. Cela m'avait provoqué un léger pincement au coeur, mais je m'étais reprise aussitôt pour enfouir ce triste sentiment au fond de moi. Il n'avait rien à faire là par une si belle journée. C'était dommage de la gâcher pour quelques souvenirs nostalgiques.

Je possédais déjà les fournitures de base, puisque mes parents m'avaient tout de même enseigné l'art de la magie à la maison. Tout comme l'apprentissage du balai d'ailleurs. J'étais assez douée pour le vol et j'espérais qu'une fois arrivée à Poudlard, je pourrais intégrer l'équipe de quidditch de Serdaigle. Bien évidemment, qu'on me placerait dans cette maison au vu des origines de mes parents.

Lᴀ ᴍᴇ́ᴛᴀᴍᴏʀᴘʜᴇ Où les histoires vivent. Découvrez maintenant