Cʜᴀᴘɪᴛʀᴇ V

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La nuit est tombée et comme d'habitude, il est l'heure d'aller travailler. Je fourre mes essentiels dans mon sac magique et comme la veille, je me hisse sur le bout des pieds pour ne réveiller personne. Je sors à l'extérieur du bâtiment et m'envole rapidement jusqu'au bar. Je retrouve enfin ma loge, aussi petite soit-elle. C'est plus un sanitaire, qu'une loge privative en faite. Mais cela fait l'affaire. Je réajuste ma longue chevelure noire ébène et enfile ma tenue de scène, avant de rejoindre l'espèce de plateforme qui m'est dédiée. Je m'avance sur le podium et scrute la salle, pour examiner tout visage familier. Personne. Tout est parfait, alors je débute ma danse.

Je me cambre légèrement sur la chaise en bois à ma disposition et après une acrobatie sur celle-ci, je me transforme en une sublime marinière, à la chevelure rousse. Mes hanches viennent mimer de légers cercles, se voulant envoûtant et sensuel. Seuls deux hommes dans un état presque second, semblent faire attention à moi. Ils décident de beugler pour que je vienne me trémousser sur eux. Jouant le jeu à cent pour cent, je leur offre un sourire aguicheur et m'enroule une fois de plus sur la barre. Cette fois, la tête à l'envers. Alors que je passe de l'autre côté de l'objet, je me transforme cette fois en policière blonde.

Les deux hommes me sifflent et s'approchent un peu plus du podium. Toujours suspendue à la barre, je me cambre davantage, pour caresser le menton de l'homme à l'haleine bien alcoolisée. Celui-ci charmé, me tend une liasse de billets, que j'attrape pour la placer dans mon décolleté.

La soirée commence bien...

J'arrive enfin à Poudlard, plus fatiguée que jamais. Je ne suis pas encore prête à me coucher, puisque j'ai un devoir à rendre en sortilège. Je soupire à cette pensée et me dirige vers ma chambre, en veillant à faire attention à Drago. Depuis que j'ai appris qu'il était préfet, je préfère être sur mes gardes. Je rentre enfin dans ma chambre et sors mes bouquins pour entamer mes devoirs. En faite, ce n'est pas si compliqué, c'est un sort que mes parents m'ont déjà appris. Je prend ma plume et griffonne tout mon savoir sur le morceau de parchemin.

Le réveil est compliqué. J'aurai bien voulu dormir une heure de plus. Il va falloir que je profite de mes temps libres pour réviser, plutôt que de procrastiner. Je me dirige vers ma petite salle d'eau personnelle, et me douche rapidement. Mon envie de me coiffer est faible. Cette chevelure est trop longue pour qu'aujourd'hui, j'ai le courage d'en faire quelque chose. Je laisse donc, mes cheveux noirs corbeau dévaler mon dos. Tant pis pour les mèches rebelles qui m'embêteront pendant la journée. Je me dirige enfin vers la salle commune, où Théodore m'attend patiemment, toujours la même mine somnolente. Pas de commentaire aujourd'hui, j'ai sûrement la même tronche.

« - Mal dormi ? Me demande mon ami encore la voix pâteuse.
- M'en parle pas... Lui répondis-je sur le même ton.
- Il va falloir te secouer parce que Marcus veut te voir cette après-midi, m'annonce Théodore en baillant.
- Je vais puiser dans mes réserves d'énergies alors, déclarai-je en m'asseyant à la grande table des serpentards.
- Ah voici le pigeon, siffle Pansy à Drago en constatant ma présence.
- Oh Parkinmoche, arrête de beugler dès le matin, soupirai-je en mettant mes mains sur mes oreilles. »

Cette dernière ajoute encore quelques commentaires bien mauvais à mon égard, mais je n'écoute pas. Je veux simplement qu'on me foute la paix ce matin. D'autant plus qu'elle devrait se faire petite aujourd'hui, avec l'épisode de la veille. Je n'ai toujours pas digéré le coup de mon balai fracturé en deux, et même si ma gifle m'a soulagé un tout petit peu, je ne compte pas m'arrêter là. Il ne faut pas me chercher et je crois qu'elle ne l'a pas encore assimilé.

Alors que j'avance ma main vers le saladier rempli de pommes, ma main se heurte avec une autre. Je lève les yeux pour voir son propriétaire et retire immédiatement mon membre, quand je croise les iris grises de Drago. Il fronce les sourcils et croque enfin dans sa pomme. Si seulement, elle était empoisonnée comme dans le conte que mon père me racontait.

Lᴀ ᴍᴇ́ᴛᴀᴍᴏʀᴘʜᴇ Où les histoires vivent. Découvrez maintenant