Christina ? Qui est-ce ?

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James ? Ce nom m'est familier, j'ai l'impression de le connaitre, mais je ne suis pas certain. Qui est-il ? Clara me le présente comme son autre papa. Est-il le nouveau compagnon de ma femme ? Je ne sais pas comment réagir. Dois-je grogner ou lui montrer que je suis un mâle dominant. J'attends quelques secondes. Clara semble lui parler par un lien de meute. Je ne me souviens pas d'en posséder un à un si jeune âge.

Du coin de l'œil, j'aperçois des loups s'approcher des membres de ma meute et je me mets à grogner. Ils sont vulnérables. Je suis leur alpha et je dois les protéger. Lorsqu'un s'approche de Bastienne qui semble reprendre connaissance, je me transforme et bondis devant ce dernier. Je m'interpose entre ce bêta et la mienne. Il regarde ce James qui s'approche. Je ne cesse de grogner et des intimider. Je ne me souviens pas d'eux, alors vaut mieux se méfier.

Bastienne murmure mon prénom comme une appellation de prière. Sa voix est sifflante, je sens que quelque chose ne va pas. James prend soudainement une apparence humaine et court vers cette dernière. Encore une fois, je grogne et il me dit :

— Si je ne fais rien, ta bêta mourra.

Comment sait-il que Bastienne est ma bêta ? Elle n'a même pas l'aura de ce grade. Je le surveille méticuleusement. Ses mains cherchent une blessure quelconque et la trouve près de son poumon. Un débris d'avion lui a perforé le flanc gauche, causant une blessure grave. Je suis inquiet. Depuis mon réveil, c'est elle qui est là pour moi. Doucement, James la soulève comme si elle ne pesait qu'une plume en ordonnant à sa meute :

— Retrouvez vite tous les blessés ! Leurs vies sont probablement toutes en danger. Ramenez-les tous à l'infirmerie. C'est un ordre.

Ne voulant pas la quitter, je suis James qui court à une vitesse folle. J'ai de la difficulté à rester près de ce dernier. Même les louveteaux sont presque plus rapides que moi et mon orgueil en prend cher. Sur la route, je n'ai pas senti la présence de ma femme. Pourtant, je croyais l'avoir vu avant de perdre connaissance.

Lorsque nous arrivons dans son village, les gens me dévisagent, mais ne tentent rien. Ont-ils été avertis par le lien de la meute ? Je refuse de prendre une forme humaine, je sais que ça passe de l'impolitesse, mais je m'en fiche. Si je dois me battre, alors je serai prêt. Nous entrons dans un immense bâtiment qui sent l'alcool et le désinfectant. Je grimace en reniflant tellement que ça me brule mon museau.

Toutefois, je sens une odeur jasmin et grenadine qui me semble familiers. C'est comme si je l'avais déjà sentie quelque part, mais où ?

— Mets -là sur la table ! surgit une voix féminine.

Cette voix. J'essaie de savoir à qui elle appartient, mais la femme se positionne dos à moi. Qui est cette femme ? Je décide donc de prendre mon apparence humaine et je me retrouve nu dans la pièce.

Ils font tout pour que Bastienne reste en vie sans se soucier de moi ou de ma présence. C'est comme si je n'existais pas. C'est bien de vouloir la sauver, mais quand même. Lorsque son état est enfin stable, la femme se tourne vers moi et ses yeux s'arrondissent de surprise. Soudainement, des larmes se mettent à couler le long de joues. Une main tremblante et l'autre couvrant sa bouche, la femme s'approche de moi en répétant :

— Non. Non. Non. C'est impossible. T-tu es... Mort.

Elle semble me connaitre, mais je n'arrive pas à me souvenir. Sans que j'anticipe quoi que ce soit, cette dernière saute dans mes bras et en pleure. Je reste de marbre, je ne sais pas comment réagir. Mon inaction ne passe pas inaperçue. Elle se recule en essuyant les larmes sur ses joues et ses yeux se froncent.

— James.

— ...

— Pourquoi ai-je l'impression que tu ne me reconnais pas ?

— Peut-être parce que c'est le cas. Je confesse de manière désinvolte.

— Comment est-ce possible ?

— Des années maintenues entre la vie et la mort entraînent des répercussions.

— Alors, tu ne te souviens vraiment pas de moi ?

— Désolé.

— Je m'appelle Christina. Je suis ta demi-sœur.

— C'est une erreur. Je sentirais ta louve.

— Alors... vraiment, tu ne te souviens pas. Il y a des années que ma louve est morte. Tu n'avais pas encore trouvé ton âme sœur.

— Alexandra.

— Tu ne te souviens pas de moi, mais tu te souviens d'elle ?

— Je ne choisis pas ce qui me revient en tête.

Voyant la tristesse que cette sœur dégage, James lui met une main sur son épaule et lui dit quelque chose à l'oreille. Elle hoche la tête et ce dernier s'avance vers moi en disant :

— Nous devons parler. Et ne te soucie pas de ta bêta, Christina en prendra grand soin.

Je lance un dernier regard vers ma bêta avant de suivre l'alpha de ces lieux. Il m'amène dans une autre maison où le pardon d'Alexandra règne en maître. Nous nous installons dans une pièce qui ressemble à un bureau. Je le vois se servir d'une boisson forte sans même savoir si je voulais en avoir un également. Je ne lui en veux pas de son manque de civilité, j'aurais fait pareil.

— Elle ne va pas bien. Finit-il par souffler. Je la sens partir de jour en jour.

— Tu es son compagnon. Tu devrais savoir comment faire.

— Je n'ai jamais été son compagnon. Nous avons seulement joué le jeu. Il y avait trop de gens dangereux.

— Pourquoi partages-tu sa couche alors ? Je ne suis pas dupe. J'ai bien senti vos odeurs de l'autre côté de la porte.

— As-tu également oublié que nous étions âme jumelle, comme tu l'es avec Bast.

— Bast ?

— Pardon. Bastienne, maintenant. J'ai réussi à la maintenir dans un état stable pendant des années, mais depuis, je suppose ton réveil, je la sens s'éloigner. Son cœur gèle. Je ne peux rien faire... Elle devient incontrôlable et assoiffée de sang.

— Pourquoi me dis-tu ça ? Je ne vois pas ce que je dois faire.

— Tu es son âme sœur. Encore une fois, tu devras la marquer. Tu es de feux et elle de glace. Tu peux la modérer. Faire en sorte qu'Alexandra nous revienne.

— Tu crois vraiment que ça se fait comme ça ? Je viens à peine d'arriver. J'ignore de quoi je suis capable.

— Je n'ai aucun doute sur toi. Tu es fort.

— ...

— Elle n'est pas là. Je crains que ce soit elle qui a provoqué la tempête et l'écrasement de ton avion.

— Ah.

Soudainement, ce dernier reste quelques secondes en silence.

— Les membres de ta meute arrivent. Oh, il y a un mort.

De Feu Et De GlaceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant