2. Tu existes

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Ces yeux, ces sourire, ces visages, je les connaissais.

Trois ombres apparurent sous mes yeux, des silhouettes floues, mais que j'aurai reconnues n'importe où. Un garçon, deux filles. Trois amis. Un souvenir.
J'entendis de la musique, qui s'élevait dans la chaleur d'une nuit d'été.

- Lyne ? Lyne ! Elina ! répéta Flamme, faisant disparaître l'image trouble qui s'était affichée sous mes yeux.

Je secouai la tête pour m'éclaircir les idées avant de le regarder en souriant pour masquer mon désarroi.

- Désolé, je pensais à autre chose.

Il me regarda d'un air désapprobateur mais ne dit rien. Je fis comme si je n'avais rien vu et me tournai vers les nouveaux venus en leur tendant la main.

- Enchantée de faire votre connaissance, comme vous l'avez compris, moi c'est Elina.

La fille me fixa quelques secondes avant de saisir ma paume en retour.

- Enchantée aussi, Élina... En s'attardant sur mon prénom elle me fit comprendre qu'elle savait.

On n'oublie pas quelqu'un que l'on a connu plus d'un tiers de sa vie en un an et demi, même si beaucoup de choses changent. Beaucoup aussi restent les mêmes.

- Moi c'est Camille, ajouta-elle en accentuant la pression sur ma main.

- Arthur, fit le garçon en me fixant d'un air confus quand je me tournai vers lui.

Flamme leur expliqua le fonctionnement du Refuge tout en commençant à leur faire visiter.

- Comment nous avez-vous trouvé ? les questionna-t-il au bout d'un moment.

La fille, Camille, prit la parole.

- Un garçon est passé il y a un ou deux mois, on l'a hébergé quelques jours et il nous a parlé de votre Refuge. Il a dit qu'il faisait le tour de la France pour essayer d'avertir le plus de monde et que n'importe qui était le bienvenu là bas. Que vous aviez de la nourriture à volonté et des lits, des vrais lits.

Elle parut honteuse de son dernier commentaire mais cela fit simplement sourire Renard qui nous accompagnait aussi, évidemment dans les temps qui couraient, c'était un luxe d'avoir un toit, un lit et à manger tous les jours.

- Un garçon comment ? demanda notre chef qui s'était raidit en même temps que moi à la mention d'un garçon faisant le tour de la France.

- Il était assez âgé, répondit cette fois-ci Arthur en lançant un regard incertain à son amie. Et Il avait des cheveux noirs et des yeux verts qui brillaient au soleil.

- Il était tout le temps sur ses gardes et il avait aussi cette drôle de cicatrice sur l'avant bras, compléta Camille.

- Andréas ! m'exclamai-je en même temps que Flamme et Renard.

Nous échangeâmes tous les trois un regard, n'osant pas trop espérer. Mais Camille acquiesça, faisant bouger ses cheveux bruns coupés au carré.

- Oui, il s'appelait comme ça. Vous le connaissez ? demanda-t-elle.

- Oui, répondis-je dans un murmure. Mais on croyait l'avoir perdu.

- Attendez, Attendez, nous interrompit Renard en fronçant les sourcils. Il était tout seul ?

- Oui, pourquoi ? confirma Camille.

Je me tournai vers Flamme, sans vouloir dire à voix haute ce que cela signifiait, ni même y penser.

- Corentin... murmura-t-il comme pour lui-même, le regard ailleurs.

Il secoua la tête en passant une main dans ses cheveux puis nous dévisagea un par un sans rien dire avant de s'arrêter d'un seul coup devant une porte métallique. Nous étions arrivés devant son bureau.

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