17. Nuit orageuse

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L'orage éclata dans un grondement de tonnerre, me réveillant en sursaut alors que j'étais plongée dans un sommeil profond. Je soupirai en essayant de calmer ma respiration. Je me redressai et plaçai ma tête entre mes genoux, sentant déjà mon pouls s'accélérer. Mes poings se serrèrent quand un énième coup de tonnerre retentit, accompagné par un flash de lumière et une rafale de vent qui fit vibrer l'entièreté de la tente. Je me mordis la lèvre jusqu'au sang, me servant de la douleur pour ne pas céder à la panique. Cela marcha pour une dizaine de secondes seulement, mais le grondement de l'orage me ramena très vite à la réalité, me prenant de court encore une fois. Mon souffle désordonné résonna jusqu'à mes oreilles accompagné par le tumulte du sang pulsant dans mes veines.
J'avais toujours détesté les orages.
Non, j'en avais toujours eu peur.
Rester mortifiée dans mon lit, ne pas dormir de la nuit, attendre une accalmie pour espérer pouvoir m'endormir et prier pour ne pas me réveiller encore une fois. C'était devenu mon quotidien au cours de ces tempêtes. Enfin si j'étais vraiment exacte, c'était seulement la nuit que la panique s'emparait de moi au premier fracas du ciel. Jamais la journée.
Ça avait débuté par un simple malaise, une sensation désagréable quand la foudre s'élançait sous mes yeux. Puis cela s'était empiré, j'avais commencé à sursauter à chaque grondement. Et maintenant je faisais des crises de panique au beau milieu de la nuit.
Je tentai de prendre une grande bouffée d'air, mais je ne récoltai qu'une brève inspiration saccadée.
Avant il me suffisait de me plonger dans la musique pour avoir un semblant de paix, pour tenter d'oublier... Je n'avais qu'à mettre mes écouteurs et laisser passer le moment. Mais je n'avais plus rien pour me réfugier. Ma respiration haletante finit par réveiller Camille. Sa voix s'éleva à côté de moi, et je ne pus que l'imaginer dans le noir ambiant.

- Di... Élina ?

Je voulus répondre mais l'air me manquait alors seul un gémissement s'échappa de mes lèvres. Ma respiration se fit plus pressante et encore plus irrégulière. Si je n'arrivais pas à me calmer j'allais finir par ne plus pouvoir respirer du tout. Je forçai une image dans mon esprit, n'importe quoi, pour vu que cela me calme. Je rejouai alors la scène de notre départ du magasin.

Au bord de la route principale deux silhouettes nous avaient observés. J'avais tout de suite reconnu les deux inconnus qui nous avaient attaqué et la colère avait fait trembler mon corps. J'avais serré mes poings le long de mes hanches, m'enfonçant les ongles dans la peau pour ne pas faire quelque chose de stupide, me contentant de les regarder fixement avec un regard noir. Je n'avais remarqué qu'à ce moment là que l'un d'eux avait un tatouage, un serpent s'enroulant à l'arrière de son oreille et descendant le long de son cou. Je ne l'avais pas remarqué la première fois à cause du col qui lui remontait sous le menton. Flamme avait dû suivre mon regard car il avait déclaré :

- La prochaine fois que tu prends l'arme sans mon accord, je trouverai quelqu'un d'autre pour me seconder, est-ce que c'est clair ?

Je m'étais figée une seconde avant de tenter de dégager ma main de la sienne. Même si j'avais parfaitement compris que mes actions avaient été irréfléchies et qu'il fallait que j'arrête de m'emparer de l'arme la plus proche à chaque fois que nous étions en danger, je n'avais absolument pas supporté qu'il me menace de la sorte. Il avait refermé ses doigts sur les miens m'empêchant de faire quoi que ce soit.

- À ton tour, avait-il lâché avec un faux sourire plaqué sur le visage comme si rien de tout cela ne venait d'arriver, me signifiant que c'était à moi de le guider.

- La prochaine fois, tu ne viendras pas te plaindre si tu te prends une balle simplement parce que tu m'a ordonné de ne rien faire.

Ma voix avait été amère et si, pendant le reste du trajet, j'avais omis de lui indiquer un changement de relief ou une pierre sur le chemin, le faisant légèrement trébucher, qui aurait pu en témoigner ?

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