16. Jour 3

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2h30

C'est en tout cas ce qu'affichait ma montre quand Flamme me réveilla. Avec les évènements de la veille nous avions décidé de ne pas prendre de risques et nous nous étions mis d'accord pour des tours de garde. Il avait donc pris la première partie de la nuit et son tour venait de terminer. Le sommeil me lâcha difficilement alors que notre chef sombra au moment même où il ferma les yeux.

Je me frottai les paupières dans une faible tentative de les aider à s'ouvrir plus facilement. Voyant que ce n'était décidément pas la bonne solution, je versai un peu d'eau de ma gourde dans mes mains et la fis couler sur mon visage. Sa froideur força un frisson sur tout mon corps. Un peu plus réveillée maintenant, je partis m'installer près des portes vitrées du magasin. N'ayant rien d'autre à faire que regarder fixement l'extérieur où rien ne se passait, je rassemblai mes mèches brunes entre mes doigts et les attachaient grâce à l'élastique que je gardais toujours à mon poignet. Les mèches les plus courtes retombèrent le long de mon visage, me chatouillant doucement.

Pendant près d'une heure mon attention fut sans faille, mais ça ne dura pas plus longtemps. J'avais de plus en plus de mal à garder mes paupières levées sans une vraie tâche sur laquelle me concentrer. Je sursautai en sentant une touffe de poils contre mon bras et pestai à voix basse car Simba ne m'aurait jamais surprise si j'avais été entièrement attentive. Je tendis ma main pour déposer quelques caresses sur le haut de sa tête et sentis sa queue s'agiter en guise de remerciements. La chienne s'allongea à côté de moi et j'eus une pensée pour les petits à qui elle avait servi d'oreiller, espérant qu'elle ne les avait pas réveillés en partant. Je passai le reste de la nuit à lui faire des papouilles et elle a me réveiller en frottant sa tête contre mon genou lorsque je somnolais et qu'elle ne sentait plus le mouvement de ma main dans ses poils.

Cet échange dura tout le reste de ma garde, et il ne se passa absolument rien d'autre. C'était ce que nous préférerions bien sûr, mais c'était presque rageant, car j'avais eu l'impression de ne servir à rien et de gaspiller du temps de sommeil. Les petits furent les premiers à être debout, et ils couvrirent Simba de caresses au moment même où ils l'aperçurent, oubliant complètement qu'elle les avait abandonnés au beau milieu de la nuit. Cela eut le don de me mettre de bonne humeur dès le lever du jour.

Moins d'une demi-heure plus tard l'entièreté du groupe était réveillée. De mon côté, je déambulais dans les allées à la recherche de notre chef, voulant vérifier un détail de dernière minute. J'allais soupirer une énième fois, mais j'avisai enfin sa carrure éclairée par les néons blancs du plafond. J'allais m'avancer et annoncer ma présence, mais la vue d'une deuxième silhouette m'en dissuada. La voix grave de Flamme s'éleva, légèrement plus douce que d'habitude.

- Tu peux choisir ce que tu veux, mais seulement pour une tenue. On est d'accord ?

- Oui, je sais tu l'as déjà dit, lui répondit la petite silhouette, partant déjà en courant pour fouiller dans les habits que le magasin proposait.

Anna.

Je compris l'initiative de Flamme au moment où la jeune fille brandit une salopette en jean tout en s'exclamant "trouvé !". Anna avait déchiré son pantalon lorsqu'elle était tombée et notre chef s'était apparemment mit en tête de lui en trouver un nouveau. Je le vis s'approcher lentement et, à ma plus grande surprise, un sourire étirer ses lèvres. Inconsciemment, je l'imitai, soulevant les coins de ma bouche. J'avais l'impression que si je m'avançais, j'allais briser ce moment. Et Flamme laissait tomber si peu souvent son masque que je ne bougeai pas d'un millimètre.

Je me raclai la gorge une fois qu'Anna fut partie en sautillant pour enfiler la tenue qu'elle avait choisi sous les encouragements de Flamme. Enfin plus exactement son approbation, mais c'était déjà beaucoup venant de lui.

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