15 ~ Tu feras attention à Elkass

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Une boule de feu !

Effrayée, je me retournai vers Kalion. Ses mains étaient tendues en avant, encore fumantes, des gants noirs qu'il avait eu le temps de passer autour de ses poignets depuis le moment où je l'avais laissé. C'est lui qui venait de tirer.

Abrutis ! Je serrai les poings. Les joues rouges, de colère autant que de peur, je me dégageai de la poigne d'Arthuro et m'éloignai des deux traîtres. Qu'avais-je imaginé, à leur faire confiance si facilement ? Ce monde était rempli de psychopathes !

Avançant sans les quitter du regard —histoire qu'ils ne me tirent pas encore dessus par derrière—, je m'exclamai :

— Vous êtes des malades !

Kalion fit la grimace. Je m'indignai, le fusillant du regard. Il venait de tenter de m'assassiner et il trouvait un moyen d'être contrarié !

— Arthuro, pourquoi tu l'as prévenue ?

Arthuro ? J'écarquillai les yeux. Je ne m'attendais pas à ce que ce soit le premier à qui s'adresse Kalion.

— Je t'ai dit que c'était bon, soupira l'intéressé. C'est une humaine.

Son maitre ne sembla pas apprécier sa réponse.

— On ne peut pas en être sûr.

— De quoi tu as besoin de plus ? railla Arthuro. Tu voulais qu'elle te saute à la tête, peut-être ?

Le Premier le fusilla du regard.

— Ça ne risquait pas d'arriver vu que tu m'as fait signe.

Arthuro s'énerva.

— Parce que c'est une humaine !

— Et qu'est-ce qui me dit que c'est vrai ?

Le second garda un instant de silence, puis se frotta les sourcils avec ses doigts.

— Kalion, tu es conscient que tu es ridicule ?

Le Premier s'arrêta, haussa les épaules, puis repris :

— Ça ne change rien, tu as gâché mon test.

Il n'en démordait pas.

— Il n'y avait pas besoin de test !

Je les regardai se crêper le chignon sans bouger, trop absorbée par la dispute. À la fin d'une lutte acharnée de regards, ce fut Arthuro qui remporta la victoire. Kalion baissa la tête en soupirant et l'air devint d'un coup plus respirable. 

Je me détendis, puis me rappelai de ce qu'il venait de se passer. Furieuse, je me tournai pour rejoindre le bâtiment. Quelle idée c'était, d'attaquer les nouveaux pour leur souhaiter la bienvenue ? Ça ne marchait pas avec moi ! Plan ou pas, je n'allai pas rentrer dans leur combine.

— Zede-a ! appela Kalion. Excuse nous !

Il courut à ma poursuite. Las, je finis par m'arrêter. J'imaginai que si j'étais encore en vie, c'était qu'il ne nourrissait plus d'intention meurtrière envers moi. Aussi me retournai je et le fusillai je du regard.

— C'est habituel chez vous, de carboniser les nouveaux ?

Kalion s'immobilisa, d'abord surpris par ma réaction. Puis il passa une main derrière sa tête et rit avec embarras.

— Ha ha non, ne t'inquiètes pas. Désolé, on avait quelques doutes.

— Des doutes ? Sur moi ?

Étonnée, j'aperçus vaguement Arthuro nous rejoindre tout en réfléchissant. Ils avaient des doutes à propos de quoi ? me demandai je. Ils m'avaient semblé s'engueuler pour savoir si j'étais une humaine ou non, à l'instant. Mais que s'imaginaient ils ? Je n'étais pas une extraterrestre ! 

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