6.Reconstruction

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(‼️TW: violence morale)

Talia

- Bah quoi Talia? Pourquoi tu pleures?

- T'es qu'une sous merde.

- Grosse pute.

- Crève, tu le mérite.

- Regardez moi cette clocharde.

- Putain mais elle est tellement faible.

- Pauvre chou tu vas aller pleurer dans la jupe de ta maman?

- Bah non elle est morte.

- Ce n'est pas drôle arrêtez.

Je le pensais si fort mais pourtant ces mots ne pouvaient pas sortir de ma bouche.
J'étais dans ce couloir, ils se moquaient de moi pendant que la surveillante me hurlait dessus comme si j'étais une moins que rien. Profitant de son statut pour pouvoir déverser sa haine sur moi.
Bah quoi? Après tout j'avais fait pleurer sa chouchou alors je le méritais. Ce n'était pas comme si cette dernière avait répandue des rumeurs sur moi et que je m'étais simplement défendue.

- Elle fait la victime en plus.

Mon regard a croisé celui de la fille qui avait dit sa à mon égard. Elle arborait un sourire, fière d'elle. Je sentis mon coeur se comprimer dans ma poitrine et des larmes roulèrent sur mes joues, de plus en plus nombreuses. Je voulais hurler ma peine, je voulais partir mais je ne pouvais pas. Tous devant l'entrée de ce couloir m'en empêchaient. Ils le savaient et riait.
Roxanne me regardait avec peine mais nous savions toutes les deux que nous étions impuissante.
Mon esprit me hurlait de m'enfuir. Je voulais partir loin de là, je voulais en finir. Je ne pouvais plus supporter ça.

- Talia? Chuchote la douce voix de Roxanne à mes côtés.

Je sursaute légèrement à l'entente de mon prénom et me relève. Je m'adosse délicatement contre le mur, le corps tremblant et le visage humide, je pleure.

Les souvenirs étaient atroce.

Démons de merde.

- Tout vas bien? Me demande Roxanne en prenant mon visage en coupe.

- Roxanne..j..je..suis..é..épuisée. Je sanglote.

- Chut, je sais, je sais.

Elle enroule ses bras autour de mon corps et machinalement je laisse ma tête basculer sur ses genoux pendant qu'elle me caresse le haut du crâne.
Cela fait une semaine que je suis rentrée de l'hôpital, que j'ai découvert mon corps et que je suis anéantie, réduit en cendre. Mon coeur a mal. Je souffre. Mais Rox est là, elle ne me lâche pas. Elle est patiente malgré tout ce que j'ai pu lui envoyer en pleine face durant mes crise de nerfs, complètement excessive.

Durant cette première semaine, chez moi, en dehors de l'hôpital, j'ai passée mes journées sur la canapé, allongée. Les écouteurs greffés à mes oreilles, je pleurais. Et lorsque je ne pleurais pas, mon regard était dénué d'émotions, perdue dans mes pensées, dans mes cauchemars.
La nuit je ne cessais pas de me réveiller en sursaut, tremblante. Mes démons étaient bien pire qu'avant, ils avaient gagnés du terrain. Ils étaient en position de force et moi de faiblesse. Je le savais.

Demon Où les histoires vivent. Découvrez maintenant