13.Sacrifice

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Talia

- Oui nous sommes en route, patron.

Le regard rivé sur l'extérieur, je me reconnecte à la réalité. Mon cerveau tourne en boucle malgré ça mais je suis sortie de ma torpeur lorsque le garde annonce:

- Elle vous entends.

Je regarde le chauffeur, perplexe jusqu'à ce que j'étende sa voix.

- Talia?

- O..oui?

Je l'entends soupirer bruyamment derrière le téléphone avant de reprendre sa conversation avec le chauffeur comme-ci de rien était.

- Vous avez quinze minutes pour arriver sur les lieux.

Quoi?

Je décide d'ignorer et de continuer à penser comme je sais si bien le faire, penser.

Le paysage defile à toute vitesse tandis que nous roulons à plus de cent kilomètres, heure. Le chauffeur zigzague entre les voitures et gagne de plus en plus de vitesse à force que nous avançons. Il roule tellement vite que je suis obligée de me cramponner au siège en cuir du véhicule pour ne pas valser lorsque nous doublons les autres voitures. Dans l'incompréhension totale, ma respiration s'emballe et mes pumons se resserrent, empêchant l'air de passer.

J'angoisse.

- Monsieur, s'il vous plaît, ra..ralentissez. Demandé-je, entre deux respirations.

Le chauffeur du véhicule ne m'adresse aucun regard et décide de m'ignorer. Je réitère donc ma question plusieurs fois mais rien n'y fait. Et d'un seul coup, je m'affole.

- VOUS ALLEZ M'ÉCOUTEZ MERDE! Hurlé-je les nerfs à vif.

Le chauffeur de la voiture pile, aussi surpris que moi par ma réaction. Pour la première fois il m'adresse un regard à travers le rétroviseur centrale puis finit par très vite le détourner. Je fronce les sourcils d'agacement avant de chuchoter un petit « merci ».

Il m'ignore -pour changer-.

Au bout de quelques temps, nous arrivons enfin à destination, dans le désert.

Le désert?

Tout autour de nous est sec, pas la moindre plante verte sur le sol, tout est poussiéreux. J'analyse rapidement les lieux puis observe toutes les voitures qui ont quittées la villa, garées derrière celle du grand brun.
Le chauffeur descends et ouvre ma portière. Je détache ma ceinture et me hisse hors de l'habitacle. Je le suis de près lorsqu'il me fait passer par un chemin parsemé de barbelés. Nous entrons sur un terrain encore plus vaste que le parking avec, pas le moindre signe de vie à l'horizon.

Il va me tuer?

Rien qu'à cette pensée mon corps frissonne violemment. J'inspire un grand coup et lorsque mes yeux se rivent sur la scène devant moi, mes jambes flanchent. Heureusement, je ne tombe pas. En entendant mes bruit de pas, tout le monde se retourne vers moi y compris l'ennemi et il me sourit de toutes ses dents en serrant Milla dans ses mains. Mes yeux se remplissent rapidement de larmes que j'essaye tant bien que mal de contenir.

Demon Où les histoires vivent. Découvrez maintenant