14.Tic-Tac

215 9 8
                                    

Axel

Je pousse la porte de la villa dans un état second. Je suis calme, beaucoup trop calme par rapport à ce qu'il vient de se passer. Et tout ça ne sent vraiment, mais vraiment pas bon.
Je monte les marches des escaliers deux par deux jusqu'à arriver devant la porte du bureau de mon paternel. Je donne un coup de pied dans celle-ci, qui s'ouvre avec fracas. J'entre en trombe dans la pièce et me déplace jusqu'au bureau de mon géniteur, la haine coule dans mes veines depuis trop longtemps. Il a à peine le temps de lever les yeux de son ordinateur qu'il se retrouve plaqué contre le mur derrière le bureau. Il écarquille les yeux de surprise puis finit par reprendre un visage neutre.

- QU'EST CE QUI C'EST PASSÉ BORDEL DE MERDE! Hurlé-je, hors de moi.

Max et Swan arrivent dans le bureau en courant. Ils sont essoufflés et essayent de me raisonner tant bien que mal mais je ne les entends pas. Bien trop animé par la rage.

- Mais qu'est ce que tu raconte? Me demande mon père en essayant de se défaire de ma poigne que je resserre toujours un peu plus autour de son col.

Un mauvais rire quitte la barrière de mes lèvres tandis que mon regard est animé par la haine.

- Bien sûr que tu ne sais pas, puisque tu es trop occupé à tromper maman avec notre putain de femme de ménage. Craché-je les dents serrées sous son regard déboussolé.

- Axel ce n'est pas..

- Ta gueule! Le coupé-je. Ferme ta putain de gueule. Redemandé-je d'un ton sans appel.

- Écoute, tu veux bien me lâcher pour qu'on discute de ça entre adulte, il s'arrête un instant avant de souffler, s'il te plaît.

Je ne réponds pas, me contentant de le fixer. Les dents serrées et les mains crispées autour de son col, je mène un combat intérieur avec mes démons qui se jouent de moi. J'essaye de résister et de ne pas sombrer.

- Mec, lâche le. Me demande Max d'une petite voix en posant une main sur mon épaule.

Je me reconnecte soudainement à la réalité et lâche le col de mon paternel. Ce denier lisse sa chemise a l'aide de ses mains avant de s'asseoir derrière son bureau.

- Bon vous allez m'expliquer? Nous demande-t-il.

Un rire rauque et emplis d'amertume me brûle la gorge tandis que je conserve le peu de sang froid qu'il me reste.

- Talia a été kidnappé, par les hommes de Marco. Lâche tristement Swan, les yeux rivés vers le sol.

Mon père écarquille les yeux avant de reprendre contenance et de nous demander:

- Je veux tout savoir dans les moindres détails.

Encore trop énervé, je décide de ne pas parler et me contente d'écouter Max et Swan expliquer à mon géniteur ce qu'il vient de se produire. Mon père souffle de soulagement lorsqu'ils lui expliquent que Milla est en sécurité, ce qui me fait bien marrer intérieurement.

- Ton frère est un enfoiré Axel.

- Tu crois que je ne le sais pas déjà?

- Je savais que j'aurai dû l'abattre ce soir là.

Mon corps se fige, mon sang se glace dans mes veines tandis que de vieux souvenirs me martèlent le crâne. C'est encore et toujours la même chose mais c'est encore et toujours trop dure à supporter, trop dur à encaisser.
À peine je sens la bile acide remonter le long de mon œsophage que j'ai le temps de courir aux toilettes. Je vomis toutes mes tripes et des spasmes me compriment violemment la cage thoracique.

Demon Où les histoires vivent. Découvrez maintenant