Chapitre 6

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Son regard est entré en contact avec le mien, c'est tellement intense que je me demande comment j'arrive encore à me tenir droit devant elle.
- Tu veux dire que je peux me permettre de tout quitter, tous mes repères, tout ce qui m'étais familié.
Je m'approche d'elle et nos regards se croisent, mais je le détourne et vais pratiquement coller mes lèvres contre son oreille.
- Viens avec moi. Dis-je doucement.
Une fois ces mots sortis de ma bouche, je les regrette aussitôt.
Elle ne répond pas, j'espère que cette phrase ne va rien changer entre nous, par ailleurs je souhaite plus que tout qu'elle vienne avec moi.
Elle sourit, et s'approche doucement vers moi, je ne recule pas, mais je me demande ce qu'elle est en train de faire, mais au moment où ses mains rentrent en contact avec le haut de mon torse, une décharge électrique me traverse le corps, et nos regards se croisent de nouveau, et au moment où je me rends compte de ce qu'elle est en train de faire, ses lèvres s'écrasent sur les miennes. Tout mon corps s'abandonne au sien et pendant de longues minutes, tout le monde autour disparaît, et je me retrouve seul, sur ce bateau, qui devait être le pire souvenir, en train d'embrasser cette fille qui à fait chavirer mon cœur à l'instant ou mes yeux se sont posés sur elle.

Mais au bout de quelques minutes, ce moment qui devrait s'éterniser toute une vie, prend fin. Nous nous regardons un moment et je me rends compte seulement maintenant de ce que l'on vient de faire.
- Mon Dieu ! Ton père ! Ton futur mari ! Mais qu'avons-nous fait ?
Elle pose un doigt sur mes lèvres, il était remarquablement doux.
- Chut. Ne t'en fais pas pour cela. Rien ne te retombera dessus. C'est de ma faute, je suis désolée.
À vrai dire, je n'en suis pas mécontent.
- Ne t'excuse pas pour ça.
Un large sourire traverse mon visage et un petit sourire gêné apparaît sur le sien.
- Je viendrais avec toi.
Quoi ?
- Je ne pensais pas que tu dirais oui, et encore moins aussi rapidement. Tu peux y réfléchir, je
ne veux pas te forcer.
- Je ne peux plus vivre dans tout ce désordre. Tu ne sais absolument pas le quart de ce que je vis. Je suis en permanence en train d'essayer de faire plaisir à tout le monde, sauf à moi-même. Je dois me marier contre mes intentions, contre tous sentiments, alors je prends le risque de te suivre.
- Je comprends, et d'autant plus lorsque tu me dis que tu veux venir avec moi. Tu ne le regretteras pas. Tu sais, un jour, je me suis juré qu'à partir du moment où tu t'es effondrée dans mes bras, que je te protégerais quoi qu'il arrive, toute ma vie. Je me suis juré qu'à partir de ce moment, quoi que tu fasses, je serais là pour assurer tes arrières. Avec moi tu seras aimée, chérie et ce, jusqu'à la fin de ta vie.
Je vois une larme qui coulent le long de sa joue, et je me confirme ce que je viens de lui dire ; là où elle ira, j'y serais.

« L'espoir, ce n'est pas de croire que tout ira bien, mais de croire que les choses auront un sens. »*
*VACLAV HAVEL.
Mal-grès tout, elle décide de changer de sujet, pour ne pas montrer sa sensibilité, mais elle échoue lamentablement.
- Allons-nous couchers

Je l'ai raccompagné à sa cabine par réflexe, et au moment de partir et de lui dire de passer une bonne nuit, elle me demande de rester. Je l'ai regardé très surpris de sa proposition.
- Je ne pense pas que cette décision plaira à Smith. Un large sourire apparaît sur son visage, elle se mord l'intérieur de la joue pour s'empêcher de rigoler plus fort.
- La cabine de Smith est au bout du couloir. Nous ne partageons sûrement pas la même cabine. Il me faut mon espace personnel. Je ne peux absolument pas, en plus du mariage, partager la même cabine que lui.
- Évidemment, excuse-moi.
Je la suis donc dans sa cabine, elle s'assoie sur le lit.
- Veux-tu rester là cette nuit ?
Je la regarde avec des yeux écarquillés et je l'entends qui glousse.
- Là, ici, avec toi ?
- Tu n'as qu'à dormir sur le canapé.
J'acquiesce d'un signe de tête et m'installe sur le beau canapé central. Sa cabine est vraiment luxueuse. Il y a de la moquette rouge sur les murs avec des tableaux de peintres très étrange que je ne connais pas, mais assez...beau. Il y a une grande vitre qui donne sur l'océan, magnifique. Cela change du hublot de notre cabine.

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