Chapitre 20

1 0 0
                                    

Lorsque je tombe sur la bibliothèque de Sérina, je repense à mes lectures. Cela fait un long moment que je n'ai pas ouvert un livre. Je me demande s'il y a des livres à Océana ?
Elle a de très grands classiques de la littérature anglaise, je ne pensais pas que ce serait le style de Sérina.
Je prends Les Hauts de Hurlevent, et m'installe sur le fauteuil qu'il y a en face des grandes étagères. J'ai dû lire ce livre une dizaine de fois environ.
J'ai juste le temps de le feuilleter, que Merredia m'appelle du salon.
Manifestement elles ont terminé de s'amuser. Lorsque je me rends compte que j'ai dit cette phrase à voix haute, j'aperçois Merredia qui me dévisage sèchement.
- Crois-tu que nous nous amusions ?
Elle semble vexée.
- Non, en l'occurrence, cela a mis du temps.
- Vous aviez besoin de ce long moment d'attente, pour détrôner Erica. Dis Sérina calmement.
Je fais la moue, et me tais face à cette dame mature qui vient tout juste de me calmer.
Après de longs adieux interminables, nous rejoignons les rues bondées de monde. Il fait déjà nuit et je sens la fatigue monter de nouveau.
- Ou allons-nous dormir ?
- Pendant que tu étais en train de visiter chaque recoin de l'appartement, j'ai naturellement demandé à ma mère ou nous pourrions passer la nuit. Elle m'a gentiment proposé de rester dormir là mais j'ai refusé, par politesse. Alors nous allons dans un hôtel pas loin d'ici. Très recommandé.
Je souris et acquiesce de la tête.
Le lendemain matin, Merredia me réveille une nouvelle fois très tôt, et je me demande pourquoi d'ailleurs.
- Aller dépêche-toi. Nous allons manger, et nous partirons ensuite.
Avais-je réellement envie de partir ?
- Ne pouvons-nous pas rester là plus longtemps ?
Elle me sourit et s'approche de moi doucement. Elle s'installe à mes côtés sur le bord du lit, comme une mère qui allait commencer sa leçon de morale.
- Je sais que tout cela te manque. Je comprends ce que tu ressens et je sais ô combien il est difficile de tout quitter du jour au lendemain. Et c'est pour cela que je te promets que nous reviendrons, ici ou en Angleterre, voir ta famille. Une fois que nous aurons réussis à récupérer ce trône, tout sera plus simple tu verras.

Évidemment, je ne peux lui dire non. Je me redresse et l'embrasse sur le front avant d'aller me préparer.

Il est environ neuf heures lorsque nous finissons de manger. Nous nous dirigeons donc vers le port pour rentrer.
Je regarde autour de moi une dernière fois, et nous plongeons sous les yeux ébahis des gens autour.
La transformation est instantanée à partir du moment où nous sommes entièrement dans l'eau.
Nous nageons un long moment pour rejoindre le royaume, j'ai encore du mal à m'y faire, à ce paysage, si magnifique et pourtant encore inconnu plongé dans une immensité qui nous dépasse.

Une fois arrivés dans les environs du royaume, nous tombons nez à nez avec de grandes raies Manta. Merredia m'annonca qu'il s'agit de celle d'Erica, qui sont sans doute à la recherche des personnes qui ont osé voler le bracelet de sa majesté.

Il se trouve que ces personnes, c'est nous.

Il serait temps de faire demi-tour avant qu'elles nous aperçoivent.
Malheureusement, aujourd'hui la chance n'est pas de notre côté, il se pourrait qu'elle nous ai déjà vu. Il se pourrait également qu'elle soit justement en train de venir vers nous. Il se pourrait également que je sois en train de paniquer.
- Je propose la fuite.
- Sûrement pas.

Quoi ?

Merredia ne bouge pas, contrairement à moi, qui suis déjà partit me réfugier derrière un récif.

Bravo, bonjour la virilité.

Les cinq raies avaient déjà pris place autour d'elle. Comment pouvaient-elles savoir que nous étions coupables ?
Évidemment, personne n'a répondu à ma question. Merredia utilise quelques-uns de ses pouvoirs, pour se battre contre ces raies géantes.

Qu'est ce que je raconte ?

J'avais face à moi, un combat surréaliste. Je ne pensais jamais devoir voir ces scènes une fois dans ma vie. Bien heureusement pour nous, c'est Merredia qui l'emporte.
Elle me fait signe de m'approcher et me dis qu'il ne faut pas rester ici, Erica va rapidement remarquer l'absence de ces bébés.
Je vois deux raies s'enfuir dans la noirceur de l'océan. Ridicule.
Dit-il.
Nous rentrons rapidement dans le royaume, et Merredia passe ces dernières minutes à se moquer de la façon dont j'ai esquivé le problème.
Je suis aussi ridicule que ces raies.
Je me suis enfui lamentablement, et maintenant j'ai honte, et n'ose plus la regarder dans les yeux.
- Écoute, contrairement à moi, tu n'avais aucun moyen de défense, j'aurai certainement réagi de la même manière, ne t'en fais pas.
Elle dit ça sur un ton qui se situe entre la compassion et la moquerie. Je mets fin à cette humiliation.
- Nous allons éviter d'en reparler dorénavant.
- C'est noté. Dit-t-elle en souriant bêtement.

UN NOUVEL AIR Où les histoires vivent. Découvrez maintenant