UN NOUVEL AIR

Chapitre 19

L'homme qui a environ la trentaine lui attrape le bras. Je me demande si toute la population de Bordeaux comptait agresser ma copine.
- Ce n'est pas gratuit.
J'aurais dû m'en douter. C'était trop facile.
- Évidement. Dis-je en le regardant avec un air d'ignorance.
Nous n'allons rien donner à cet individu, peu importe la technique que l'on utilisera.
- C'est vous même qui avait fait preuve de gentillesse. Dis Merredia tristement.
- J'ai changé d'avis.
- Nous n'allons rien te donner. Dis-je sur un ton sec.
Apparemment cette idée ne lui plaît pas, rien qu'à en regarder la tête qu'il fait.

Merredia a bien compris que je ne le laisserais pas s'en tirer, alors elle change rapidement d'air et n'est plus la jeune fille si gentille qui se fait prendre dans des arnaques.
Elle se défait de son emprise en lui tordant le bras. Manifestement il ne nous laissera pas passer.
Merredia s'énerve et le gifle ce qui met l'homme dans une colère noire. Je n'aurais peut-être pas fait cela à sa place. Mais lorsque je commençais à m'inquiéter, elle fait apparaître une boule de couleur bleu et orange.

Hein ?

On se croirait dans un film de science-fiction. Elle regarde autour d'elle pour vérifier si personne ne nous regarde, par chance nous étions seuls, et lance cette boule, grosse comme une tête sur l'homme, ce dernier tombe à terre dans la nuit et ne se relève pas.

- Il était désobligeant et si pénible.
Pardon ?
Je la regarde une seconde puis me met à rire de mon plus beau sourire.
Nous rigolons ensemble quelques secondes puis s'arrête subitement, se retourne et se précipite à l'intérieur de ce bar.

Lorsque je rentre à mon tour, Merredia se trouve en face à face avec sa mère, cette dernière pleure quelques larmes, Merredia la suit et en verse une aussi. Elle se précipite l'une sur l'autre et s'enlace un long moment. Pour moi, ce moment semble interminable, mais heureux et triste à la fois.
Encore une fois je trouve cette situation exceptionnelle. Le fait que l'on tombe sur elle par hasard de cette manière était improbable.
Elle me présente rapidement et nous nous installons à une table autour d'un café. Elle ne parle pas beaucoup c'est plutôt Merredia qui, en général parle énormément.
- Qu'est-ce qui t'amène ici ?
- Je te cherchais.
- Tout se passe bien avec ton père ?

Tellement bien qu'elle s'est enfuie.

- Comment dire. Pas vraiment. Durant le voyage prévu pour me fiancer, j'ai rencontré Arthur qui faisait aussi ce voyage. J'ai ouvert les yeux et j'ai fait ce que j'avais envie de faire depuis le début, c'est à dire ; ne pas me fiancer à Smith. Ce choix n'a pas plu à père. Nous avons sauté du bateau et nous sommes retournés au royaume, pour détrôner Erica, ta sœur.

Rien que ça.

- Tu as donc besoin de moi pour détrôner ma sorcière de sœur ? Le trône te revient de droit, tu n'as pas à le demander.
Je suis surpris, sa mère n'a répondu qu'à la fin de son histoire, son visage est resté passif tout le long et ne l'a ni affectée ni surprise. Ce pourrait-il qu'elle l'eût deviné.
- Tu ne réponds rien à cette histoire.
- Je savais que ton père t'emprisonnait, et que cela n'était pas la vie que tu voulais avoir. Je m'attendais tôt ou tard à une telle réaction de ta
part.
- C'est bien que tu me comprennes, mais si nous avons fait tout ce chemin c'est qu'Erica ne veut dans aucun des cas céder son trône, et certainement pas à moi.
- Pour vaincre Erica tu n'as besoin que de deux choses ; de la boule magique et de tes pouvoirs.
- La boule magique ?
- Oui tu pourras la trouver dans son royaume. Et
tes pouvoirs, tu devras les découvrir.
- J'en ai découvert une partie.
- Il te faudra principalement celui que je dois t'apprendre.

Nous nous levons et la mère de Merredia fait un signe à l'homme qui se trouve de l'autre côté du comptoir, pour annoncer qu'elle s'en va.
Je me rends compte que je ne connais absolument pas le nom de sa mère.
Nous arrivons dans un immeuble assez vieux mais grand, et nous montons les étages un à un pour arriver devant sa porte. Elle nous ouvre et nous propose gentiment d'entrer. Je la regarde une seconde.
- Excusez ma curiosité, mais je ne connais pas votre prénom.
- Oh ! Qu'elle étourdie. Je m'appelle Sérina.
Je la regarde en souriant, et nous nous sourions mutuellement. Elle semble si sage, calme et... triste ?

Nous nous asseyons dans le fauteuil, cela me fait bizarre de le voir en tissus.
Elle nous propose gentiment de passer la nuit ici. Par politesse je ne demande pas à manger. Je mangerais demain.

Le lendemain, lorsque je me réveille je les voie qui discute devant des croissants et une tasse de café. Je les salue et m'installe avec elles. J'ai très faim.
Elles discutent toutes deux durant des heures sur la manière d'utiliser ses pouvoirs, et je commence fortement à perdre patience, alors je me lève et décide de visiter cet appartement. Visiter la cuisine pour commencer.
Lorsque je réapparais dans le salon, je pourrais croire à une scène de crime. C'était Merredia qui testait ses nouveaux pouvoirs. Je roule des yeux et fait demi-tour pour une nouvelle visite.