UN NOUVEL AIR

Chapitre 17

Comme je l'aurais parié, Erica est décidément contre notre relation.
Je regarde Merredia sortir du palais, très heureuse de ce qu'il vient de se produire. C'était extrêmement interdit mais lorsqu'il s'agit de moi, cela me pose moins de problèmes.

Je suis en train de rigoler intérieurement lorsque Merredia m'interpelle et me donne le bracelet. Je suis content qu'elles aient réussit à voler ce bracelet, j'aimerais avoir le choix de devenir humain ou triton en temps voulu.
Je sais déjà comment il fonctionne, mais elle insiste à me rappeler rapidement comment m'en servir.
Je l'installe finalement sur mon poignet.
Les quatre filles discutent longuement de leur aventure pendant que moi j'observe ce bracelet tellement mystérieux.

- N'es-tu pas au courant ? La reine recherche activement le fameux bracelet magique. Il a été volé il y a une heure seulement.

Oh non.

Des filles que l'on ne connaît absolument pas nous rappellent à l'ordre. La reine a remarqué que son bracelet avait disparu.
Les trois filles paniquent, mais je ne comprends absolument rien de ce qu'elles disent, leurs cris sont tellement stridents.
Merredia et moi nous regardons, nous ne paniquons absolument pas. Avant qu'Erica nous retrouve, nous avons le temps de calculer un nouveau plan pour lui récupérer le trône.
Encore une fois, je n'ai aucune idée de l'heure mais, il fait jour et mon estomac crie famine.
- Que mange-on ?
Merredia rigole, alors que les trois filles ont la bouche grande ouverte.
- Comment peux-tu penser à manger alors qu'Erica nous recherche ? Dit Ouriey avec frayeur.
- Erica ne nous recherche pas. Elle cherche un coupable. Et je pense à manger parce que je meurs de faim.

Merredia rigole de plus belle, je me mets à rire avec elle.
Ouriey ne me connaît pas, cela doit être pour cette raison qu'elle est choquée.
Nous optons finalement pour un restaurant. Les repas ici ne doivent pas être variés.
Je me suis toujours demandée, ou avait étudiée Merredia. N'a-t-elle sans doute fait aucune étude.
- Merredia, ou as-tu fait tes études ?
- Je n'ai pas fait d'études. Sachant bien qu'un jour ou l'autre je devrais retourner dans ce royaume, ma mère a jugé bon de ne pas me faire faire d'études. Je me suis donc renfermée dans mes livres pour apprendre seule.
Je suis content d'apprendre qu'elle lit beaucoup.

Lorsque nous finissons cette brève parenthèse, j'ai envie d'aller essayer mon nouveau cadeau, je le fais remarquer à Merredia, elle me regarde un instant puis sourit, et s'exclame ;
- Nous allons partir à la recherche de ma mère !
- Pardon ? Tu ne m'avais pas dit que ta mère se trouvait en France, de l'autre côté de l'Atlantique.
- Ne t'en fait pas, nous allons réussir à la trouver. De plus, nous avons besoin d'elle pour récupérer
le trône.
- Je comprends, mais nous n'avons pas d'autre moyen de la contacter ?

Toujours pas Arthur, toujours pas.

- Non malheureusement, les seuls moyens seraient beaucoup trop longs.
- Traverser l'Atlantique n'est absolument pas long.... dis-je en faisant une touche d'ironie.
- Tu es très perspicace. Dois-je te rappeler qu'en nageant à notre vitesse maximale, nous allons à une vitesse supérieure à 100km/h, soit 30 nez de carpes.

Je la regarde de mes yeux les plus arrondis, lorsqu'elle me parle de « nez de carpes ». Serait-ce l'équivalent du kilomètre par heure pour les sirènes ?
- Certes, nous allons certainement très vite mais cela restera tout de même long. Puis-je te demander ce que sont les nez de carpes ?
Elle m'explique donc qu'il s'agit bien évidement de l'équivalent de nos kilomètres par heure. Et poursuit son explication pendant encore de longues minutes. Je pourrais tout naturellement l'écouter me parler des nez de carpes pendant des heures, mais je suis extrêmement désintéressé par cette explication et je ne m'en prive pas de lui faire remarquer, ceux à quoi elle me répond d'une tape sur l'épaule, d'une grimace et d'un bref rire sarcastique et méprisant pour se moquer de moi.
Elle se retourne et croise ses bras pour me faire croire qu'elle est vexée et qu'elle ne me parle plus. Je prétends ne pas la calculer, ce qui l'énerve d'avantage, je m'y attendais.
Cela fait un bon quart d'heure que nous n'avons pas entendu les trois filles et leurs voix stridentes. Manger les a peut-être fait taire.

Nous avons mangé du poisson...du poisson, et encore du poisson. Il ne faut absolument pas être allergique aux poissons et aux fruits de mer. Il y a que cela à manger ici. Vais-je m'en lasser ?

J'ai peut être inconsciemment mangé un des voisins de Merredia.

Merredia me sort de mes pensées en me confirmant que l'on allait bel et bien partir à la recherche de sa mère. Elle ne lâchera pas l'affaire.
Nous irons donc en France, à l'autre bout du monde. Et encore une fois je ne sais absolument pas l'heure qu'il est.
Comment se déroulera le voyage ? Nous en parlons durant plus d'une heure, nous avons sûrement perdu les trois filles, qui sont sans doute parties faire les magasins.
Nous partirons donc demain, à l'aube.
Quelques heures plus tard, Merredia m'annonce que c'est la fin de l'après-midi et que le soleil ne tardera pas à se coucher. Il est donc préférable de rentrer et se reposer pour la longue route de demain.
- Dis-moi, nous allons devoir supporter tes trois copines durant le voyage ?
- Elles ne viennent pas avec nous.
- Heureusement. Dis-je doucement.
- Que dis-tu ?
- Je disais que c'était regrettable, elles sont de très bonne compagnie et agréable à écouter.
Je ne la vois pas mais je l'entends pouffer de rire discrètement, comme si elle ne voulait pas les vexer.