Chapitre 22

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Aujourd'hui, cela fait deux mois que Merredia a récupéré le trône. Je suis allé voir ma famille pour prendre des nouvelles, mais aussi parce que je leur avais promis que je reviendrais, et Merredia m'a également promis que je les reverrai bientôt.
J'ai dû me séparer d'elle durant de longs jours mais j'ai réussi à revenir au royaume en entier et bien vivant.

Malheureusement, aujourd'hui je suis en position de faiblesse ; c'est la journée manucure dans un salon de beauté...
- As-tu bientôt terminé Merredia ? je ne vais pas tarder à me tuer.
- Tu devrais aller t'acheter des bricoles.
- Je déteste les magasins.
Je décide finalement d'aller dans la bibliothèque qui se trouve à l'autre bout du centre commercial.
Sur le chemin je me prends des bricoles à grignoter et je me rends compte que personne ici ne donne de noms aux bâtiments, aux rues et lotissements, à vrai dire, il n'y a pas de rues et lotissements. Ce centre commercial ne devrait-il pas avoir de nom ?

Toutes ces boutiques que je dépasse depuis maintenant dix minutes non plus ne possèdent pas de noms.
Cela dit, cela me semble logique finalement; un royaume, un centre commercial et des boutiques de vêtements seulement dans ce centre commercial. Il n'a pas besoin de nom, je pense que les personnes qui disent « je vais au centre commercial » savent qu'il s'agit du seul qui se trouve sous l'eau.
Je ne pensais jamais dire cette phrase un jour.
Après ma réflexion qui a durée, j'arrive enfin à la bibliothèque.
Je me demande si leur lecture est similaire à celle des humains.
Lorsque j'ouvre le premier livre que je trouve, je me plonge dans une profonde lecture, mais je suis soudainement interrompu par mes pensées. Je me souviens, lorsque j'ai fait mon petit voyage sur terre, j'ai croisé Max. cela m'a fait si plaisir de le revoir après tout ce temps. Cela faisait seulement deux mois que l'on ne s'était pas vu, j'ai eu l'impression que s'était il y a des années.
Il m'a souri et nous avons parlé de nos situations pendant au moins vingt minutes.

Il a bien ramené les provisions à sa famille, comme je l'ai fait, il a repris ses études et espère devenir avocat. Je lui ai expliqué la mienne de situation, il a souri puis m'a posé plusieurs questions, dont une, et je n'ai su répondre à celle-ci. Avec quelle monnaie je paye sous l'eau ?
À vrai dire c'est toujours Merredia qui payait, alors je suis resté bête devant cette question si facile. Je me suis promit que ce serait la première question que je lui poserais en rentrant.

C'est d'ailleurs ce que j'ai fait, finalement la monnaie de ce royaume est les perles bleues. Elles sont rares, il n'y a qu'un endroit où l'on peut les trouver, c'est dans une sorte de bâtiment qui sur terre est l'équivalent d'une banque. Et pour les obtenir, c'est comme sur terre, on travaille. Dans le cas de Merredia et moi, nous n'avons aucun souci de travail, sachant qu'il s'agit de la reine.
J'ai dit au revoir à Max et à bientôt, c'est ce que j'espérais.

Je suis allé ensuite en France, pour voir Sirena et lui donner des nouvelles de son royaume qui se porte à merveille depuis que Merredia était sur le trône, que son peuple était heureux et qu'il attendait avec impatience son retour.
Elle semblait triste par moment, puis elle souriait, puis elle repartait dans la lune.
J'ai trouvé son comportement étrange comme si elle avait reçu une mauvaise nouvelle.
La fois précédente ou nous sommes allés lui rendre visite, elle semblait également triste, calme, renfermée. J'ai l'impression que la situation s'aggrave. Je n'ai pas osé lui demander ce qu'il n'allait pas.

Cela fait maintenant deux heures que je suis dans la bibliothèque et mon estomac commence à crier famine. Je décide d'aller voir Merredia.
- Arthur ! Cela fait un moment que j'ai terminé. Ou étais-tu ?
- Je ne savais pas combien de temps cela aurait pu encore durer. Il n'y a pas de téléphone ici ?
Elle rigole puis s'approche et m'embrasse tendrement.

Nous sommes interrompus par Dolce qui se précipite sur nous l'air déprimé.
- Que t'arrive-t-il ? demande Merredia.
- Merredia ! c'est horrible.
Je me demande ce qu'il se passe, Dolce semble déboussolée. Ce n'est pas dans son habitude.
- Tu te souviens de mon amie Raf ?
- Oui.

Non.
J'en ai vaguement entendu parler, il me semble qu'il s'agit de celle qui s'occupe régulièrement de Sirena, mais je n'ai jamais su pourquoi, Sirena parait assez jeune pour se débrouiller seule.
- Je suis navrée Merredia. Raf vient de m'apprendre que la maladie de Sirena a eu raison d'elle. Elle est décédée dans la nuit.

Pardon ? Une maladie ?
Je ne semble pas au courant de cette maladie, en revanche Merredia oui, elle est anéantie, son visage s'est décomposé en quelques secondes, pour faire place à un visage de tristesse.
Elle est triste mais semble accepter la situation, comme si elle savait que cela devait arriver.

C'est peut être pour ça qu'elle semblait si triste. Elle avait déjà appris la mauvaise nouvelle mais ne voulait pas inquiéter sa fille.

Dolce et moi nous dirigeons vers elle pour la réconforter. Nous allions traverser cette étape ensemble.
J'apprends qu'il s'agissait d'une maladie mortelle qui ne peut se guérir, une maladie qui existe seulement sur terre, son nom est si compliqué qu'elle ne l'a pas retenu.
Merredia était bel et bien au courant de cette maladie et de l'état de santé de sa mère. Elle attendait simplement que ce mauvais moment arrive.
Pourquoi ne m'a- t-elle rien dit ?
J'aperçois Merredia, étrangement, elle ne pleure plus et parait encore plus forte que je le savais déjà.
- Est-ce que ça va ?
- C'était l'histoire de quelques années. Je savais que ce moment arriverait tôt ou tard.
- Je suis terriblement désolé que tu ne sois pas auprès d'elle en ce moment. Tu affrontes cette épreuve avec un tel courage. Tu
m'impressionnes.
- Je suis navré de te l'avoir caché tout ce temps, je ne voulais pas t'inquiéter.
Et pour la première fois depuis des mois, j'ai la folle impression qu'elle s'est remise à lire dans mes pensées. Elle s'approche et m'enlace avec tristesse mais surtout avec amour.
- Merci d'être la.
- Je serais toujours là pour toi jusqu'à la fin de ma vie. Je t'aime.
Oui c'est la premiere fois que je lui dis , je sentais que c'était le moment.
Dans un élan d'émotion, et sur un coup de tête me vient une idée, une idée magique.
Une idée qui pourrait changer nos vies à jamais.
Je sais que je ne veux plus être jamais séparé d'elle. Je veux qu'elle soit présente pour le reste de mes jours.
- Je t'aime aussi, Arthur.
Je la regarde un moment, souris, puis me mets à genou devant elle, sous les yeux ébahis de ses copines.

- Merredia Stones, accepteriez-vous de m'épouser ?

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